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Dakar et Paris, le 20 octobre 2022 - Le Ministère de l’Éducation nationale (MEN) a présenté aujourd'hui un nouveau rapport comportant une analyse approfondie et actualisée sur la question des apprentissages fondamentaux dans l'enseignement primaire au Sénégal. Intitulé Rapport Pleins Feux sur l'achèvement de l'éducation de base et les apprentissages fondamentaux au Sénégal, ce rapport est le premier d’une série des cinq rapports consacrés à un pays spécifique et d'un rapport continental sur l'Afrique. Il est publié conjointement par le Rapport mondial de suivi sur l'éducation (GEM) et par l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA). Lancée à la faveur de la campagne #NéspourApprendre, soutenue par le ministère, cette nouvelle initiative propose un diagnostic de l'état actuel des enseignements fondamentaux au Sénégal et recense les mesures essentielles à adopter pour améliorer la qualité des apprentissages de tous les élèves du pays.

Le rapport salue les progrès significatifs réalisés par le Sénégal depuis 2013 dans le cadre du plan sectoriel 2013-25 : Programme d'Amélioration de la Qualité, de l'Équité et de la Transparence (PAQUET), qui favorise les réformes structurelles permettant d’améliorer les perspectives éducatives. Cette évolution s'est accompagnée d'approches pédagogiques novatrices visant à favoriser l'intégration de tous les apprenants par le biais de classes « passerelles Â» et « de rattrapage Â». Ces dispositifs sont prévus pour aider tous les élèves, notamment les enfants qui n'ont jamais été scolarisés auparavant, les élèves rencontrant des difficultés avec certains concepts et les jeunes ayant récemment abandonné l'école, à réintégrer le cursus scolaire.

Le gouvernement s'est efforcé de diversifier les options de scolarité en encourageant des modèles alternatifs comme l'ouverture d'écoles publiques franco-arabes afin d'intégrer les traditions culturelles au sein de la structure de l'enseignement formel dans les régions caractérisées par des courants religieux forts, comme Diourbel, Kaffrine, Kaolack, Louga et Matam. Ces réformes ont été déterminantes dans l'augmentation du nombre d'enfants qui s'inscrivent et terminent leur scolarité dans ces régions. Le Sénégal a déployé des efforts conséquents pour combler les inégalités de genre en matière de scolarisation, en faisant passer la fréquentation scolaire des filles dans le primaire de 65% en 2010 à près de 70% en 2020.

Par ailleurs, malgré ces évolutions positives, le rapport constate que les progrès en matière d'accès à l'éducation et de qualité de l'apprentissage au Sénégal ont stagné depuis 2010, le taux d'admission à l'école primaire ayant diminué de 27 points de pourcentage au cours des dix dernières années. Le rapport souligne également la nécessité de renforcer les acquis d'apprentissage des élèves surtout en lecture. Alors qu'en 2019, les élèves de 6ème année (CM2) au Sénégal étaient classés premiers en mathématiques et troisièmes en lecture dans les pays participant à l'évaluation PASEC, le pourcentage d'élèves ayant atteint le niveau minimum d’acquis global en mathématiques (niveau 2 en PASEC pour les élèves du CP et niveau 3 pour les élèves du CM2) était de 79% et en lecture (niveau 3 en PASEC pour les élèves du CP et niveau 4 pour les élèves du CM2) de 48%.

Les recommandations du rapport ont été formulées en tenant compte tant des évolutions positives récentes du système éducatif sénégalais que des défis qu’il lui reste à relever. Elles sont articulées autour de cinq axes clés identifiés comme susceptibles de renforcer et d'améliorer l'apprentissage au Sénégal :

1. Former les enseignants pour une meilleure maîtrise des programmes d'enseignement de base ;
2. Allouer davantage de ressources financières à l'éducation de base ;
3. Réduire le nombre d'élèves par classe et éliminer les aménagements temporaires, qui sont une cause de démotivation pour les élèves, les parents et les enseignants ;
4. Développer une politique nationale d'évaluation des acquis dans l'éducation de base et mettre en place un système national permettant de procéder régulièrement à des évaluations standardisées - tous les trois ans, par exemple ;
5. Prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre le recours généralisé aux langues nationales dans les premières années de l'enseignement primaire.

Citation du MEN :« Les compétences en lecture, écriture et mathématiques à l’élémentaire sont les éléments indispensables à la réussite de toute une vie, aussi bien à l'école que par la suite. Notre objectif, au Sénégal, est de permettre à tous les apprenants d'acquérir les compétences dont ils ont besoin pour s'épanouir à l'issue du cycle primaire. Il y a encore beaucoup de travail à faire, c'est pourquoi la démarche Pleins Feux est si déterminante pour recenser les domaines sur lesquels nous devons axer nos efforts afin de garantir les meilleures perspectives éducatives aux enfants et aux jeunes du Sénégal Â», a déclaré le MEN.

« Si les enfants acquièrent des compétences fondamentales en mathématiques et en lecture dès leur plus jeune âge, ils ont plus de chances de réaliser leur potentiel plus tard, aussi bien à l'école que dans la vie. Le Rapport Pleins Feux a permis de se pencher sur les bonnes pratiques mises en Å“uvre à l'échelle du continent pour favoriser l'apprentissage des enfants. Un nouveau mécanisme d'apprentissage par les pairs a été lancé en parallèle à ce rapport ; proposé par l'UA, il s’s'agit du Réseau d'exploitation de l'analyse des résultats de l'éducation (LEARN, Leveraging Education Analysis for Results Network). Nous nous réjouissons de la participation du Sénégal et du fait qu'il partage avec d'autres pays du continent les leçons qu'il aura tirées de la mise en Å“uvre de ses propres politiques en matière de compétences fondamentales en lecture, en écriture et en calcul Â», a déclaré Manos Antoninis, le directeur du Rapport mondial de suivi sur l'éducation.

À propos de la Série Pleins Feux sur l'Afrique

À propos de la campagne #Népourapprendre

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