Module 6 : Représentation dans les médias et l’information
La façon dont nous sommes perçus détermine en partie la manière dont nous sommes traités : la manière dont nous traitons les autres est basée sur la façon dont nous les percevons, qui provient de la représentation.
Contexte et raison d’être
La représentation peut prendre plusieurs formes dans les contenus ou les produits. Nous sommes nombreux à vivre dans une culture emplie d’images, et nous sommes quotidiennement entourés de représentations à la télévision et dans des longs métrages, des reportages d’actualité et des livres, en ligne et hors ligne.
Les reporters, auteurs, vidéastes, annonceurs, éditeurs, cinéastes, blogueurs, vlogueurs et producteurs de contenus générés par les utilisateurs, tout comme le grand public, utilisent des images, des sons et des textes pour transmettre des contenus. Ils sont généralement confrontés à des limites de temps, d’espace et de ressources et à d’autres contraintes éditoriales pour préparer et présenter des histoires au public. Inévitablement, ils « re-présentent » des personnes, des sujets ou des événements en signifiant ce qu’ils considèrent comme pertinent ou non, comme des caractéristiques telles que l’origine ethnique, le genre, la sexualité, l’âge ou la classe. Cette sélection implique parfois des représentations stéréotypées ou simplifiées à outrance, qui peuvent être utilisées pour qualifier des individus ou des groupes et justifier des croyances ou des attitudes étroites. Il peut s’agir ou non de l’intention de l’auteur, du producteur ou du journaliste/reporter. Il s’agit parfois de l’interprétation du destinataire (spectateur, lecteur ou auditeur). Lorsque les orateurs agissent comme les instruments d’un conflit, d’un discours de haine ou de la discrimination, il est logique qu’ils soient tenus responsables de leurs actes. Dans le même temps, la diversité et la pluralité des voix et des contenus sont acceptées à l’échelle internationale. Un équilibre doit être trouvé afin que les préoccupations liées aux représentations ne freinent pas la diversité et qu’une pluralité puisse fonctionner dans les paramètres de la parole protégée.
Nous devons également comprendre que les fournisseurs de contenus travaillent dans un contexte social où ils sont des acteurs sociaux. Ils sont influencés par la société et, à leur tour, influencent la société. Nous devons approfondir le contexte national spécifique dans lequel opèrent certains musées et médias et certaines bibliothèques, archives et entreprises de communication numérique.
Pour être éduqués aux médias et à l’information, nous devons examiner des images ou des représentations et analyser non seulement l’image ou le texte lui-même, mais aussi le contexte narratif et ses relations de pouvoir qui entourent ces contenus et que parfois nous ne voyons pas. Il est important de reconnaître que, bien que les médias et les entreprises de communication numérique, les bibliothèques, les archives et les musées aient beaucoup de pouvoir pour défier la société, ils reflètent aussi la société et ses relations de pouvoir en fournissant les genres d’histoires et de représentations que nous acceptons habituellement sans trop nous poser de questions.
De nombreux fournisseurs de contenus de régions diverses ont élaboré des codes de diversité volontaires destinés à concrétiser leur engagement en faveur d’initiatives et de contenus inclusifs et diversifiés. Beaucoup respectent également un code de déontologie qui interdit l’utilisation de matériel injurieux ou discriminatoire fondé sur l’origine ethnique, l’âge, le genre, l’identité ou l’orientation sexuelle, la capacité physique ou le statut matrimonial.
Les questions clés de ce module sont les suivantes : qui bénéficie de l’acceptation de représentations discriminatoires et qui en pâtit ? Comment ces images influencent-elles notre regard sur nous-mêmes et les autres ? Comment influencent-elles nos connaissances et notre compréhension du monde au-delà de notre expérience immédiate ? Quelles en sont les implications pour l’égalité des genres et les autres formes d’inégalités ?