L’Assemblée générale des Nations Unies reconnaît 

« que l’évolution technologique rapide a des effets différents selon les États, et que face à ces effets, qui dépendent de la réalité nationale, des capacités et du niveau de développement de chaque État, il faut une coopération internationale et multipartite afin d’exploiter les possibilités et de répondre aux problèmes qui résultent de cette évolution, et de réduire la fracture numérique ».

Résolution : Nouvelles technologies numériques et droits de l’homme A/HRC/RES/41/11

Contexte et raison d’être

La participation et l’accès au monde virtuel sont devenus essentiels pour les citoyens de tous les groupes d’âge. Internet permet d’améliorer la vie de tous les utilisateurs et d’accélérer les progrès vers les objectifs de développement durable. Il peut avoir des effets positifs sur l’éducation, la société, le monde du travail et la croissance économique. Un accès accru à Internet offre aux citoyens de plus grandes possibilités d’accès universel à l’information, et de plus en plus tôt. Les enfants et les jeunes maîtrisent de mieux en mieux les technologies et peuvent tirer des avantages considérables d’un accès à Internet, mais avec les possibilités offertes par cet accès viennent les préoccupations liées au pouvoir d’action, aux obligations éthiques et aux défis que les générations précédentes n’ont pas eu à affronter. Des risques et des menaces en partie liées à la perception de l’anonymat sur Internet accompagnent ce nouvel environnement. L’empreinte numérique correspond aux traces laissées derrière nous lorsque nous utilisons Internet. Si les personnes peuvent oublier des erreurs, Internet se souvient de tout, car nous laissons des traces de chacune de nos actions en ligne. De nombreuses entreprises et institutions d’État conservent ces traces et les utilisent à des fins dont, bien souvent, nous n’avons pas conscience. 

Par le passé, à des degrés divers, des mesures avaient été prises pour protéger les mineurs. Toutefois, le recours aux seules stratégies de protection n’a pas été efficace pour permettre aux jeunes hommes et aux jeunes femmes, et aux personnes en général, d’utiliser Internet avec soin et en sécurité, et pour les États et les entreprises de respecter leurs obligations de diligence. Les compétences en éducation aux médias et à l’information permettent aux citoyens, y compris aux jeunes, de comprendre l’écosystème de l’information et, par conséquent, de maximiser les avantages de s’engager dans des activités en ligne de façon pleinement consciente et éthique, tout en étant attentifs aux risques associés. 

Ce module traite des opportunités et des défis que rencontrent les jeunes dans le monde virtuel, un espace où ils apprennent et étudient, où ils jouent et établissent des liens, et où ils créent et diffusent des médias et des informations. Les jeunes sont de plus en plus connectés au monde virtuel, parfois dès le plus jeune âge. Dans de nombreux pays, cette génération de jeunes est activement engagée dans le monde virtuel. Il est alors nécessaire d’exploiter leurs capacités pour mieux contribuer à l’éducation, à la société et à l’économie et ce, tant au niveau local que mondial. Grâce aux progrès des technologies et à un accès accru à Internet de plus en plus tôt, les jeunes ont davantage accès à des idées, à des voix et à des espaces qui pouvaient auparavant rester inaccessibles.  Cela permet aux jeunes de jouer un rôle plus actif dans les questions fondamentales liées aux mouvements sociaux et mondiaux, mais cela signifie aussi que leurs paroles et leurs actions sont enregistrées alors que leurs personnalités et leurs points de vue sont en cours de développement, et que ces données peuvent être utilisées pour prédire leurs comportements et les manipuler sans qu’ils en aient pleinement conscience. Cela renforce la nécessité pour les jeunes de comprendre la permanence de leur empreinte numérique et de leurs comportements en ligne, ainsi que les abus qui peuvent en découler. Avec les réseaux sociaux, des personnes de tous âges participent à des débats, à des dialogues et à des interactions diverses, non seulement en tant que consommateurs, mais aussi en tant que producteurs de connaissances. Personne ne sait jamais avec certitude qui sera le public de ce que l’on partage sous forme de messages, de vidéos, de mèmes, de commentaires et autres intrants de la gamme complète des fournisseurs de services qui surveillent tout ceci. Cette réalité peut démocratiser le débat et la délibération, mais elle peut aussi être source de préoccupations, de stress et d’interprétations erronées, en particulier lorsque les interactions traversent les frontières, les langues et les cultures. Des contenus relevant de la mésinformation sont aujourd’hui de plus en plus produits, diffusés et crus. Ce n’est qu’un exemple de ce nouveau contexte, tout comme le rôle des entreprises de communication numérique dans la promotion de ce contexte.

Ce module permet aux éducateurs d’impliquer les apprenants dans des expériences d’apprentissage qui les guideront vers une compréhension de leur empreinte numérique et de la façon dont les interactions dans le monde virtuel ont des implications réelles, mais aussi de leur rôle, de leur pouvoir d’action et de leurs obligations éthiques en tant que citoyens numériques participant au débat mondial lorsqu’ils consultent, utilisent et créent des médias et des informations sur Internet. 

Une éducation de qualité constitue le fondement du développement durable et favorise les opportunités d’emploi et la croissance économique. Les ressources éducatives libres (REL) seront explorées comme un outil à la disposition des jeunes, qui favorise la croissance économique et les opportunités d’emploi grâce à un accès accru à des ressources de qualité pour l’éducation et la formation. Les opportunités éducatives offertes par l’accès à Internet et les REL contribuent à une éducation plus inclusive et plus équitable ainsi qu’à la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie au-delà des espaces d’apprentissage.