Des citoyens éduqués aux médias et à l’information sont capables de rechercher une information, d’y accéder et de l’évaluer de manière critique. Ainsi, ils peuvent exploiter le potentiel de l’information pour le dialogue interculturel et le développement durable et répondre aux défis les plus urgents de notre époque.

M. Xing QuDirecteur général adjoint de l’UNESCO, 2019

Contexte et raison d’être

donnent « la marche à suivre pour un avenir plus durable pour tous » et répondent aux opportunités et aux défis auxquels le monde est confronté. Les normes internationales promues par l’UNESCO pour l’élaboration et la mise en œuvre de programmes d’éducation aux médias et à l’information tournent autour des ODD et de la promotion de l’éducation à la citoyenneté mondiale. (Singh, J., Grizzle, A., Joan S., et Culver, S. Eds. 2015. Media and Information Literacy for the Sustainable Development Goals. International Clearinghouse on Children, Youth and Media, NORDICOM, Université de Göteborg, Suède. Publié en coopération avec l’UNESCO.)

Ce module complète d’autres modules pour promouvoir l’éducation aux médias et à l’information en tant qu’outil de développement ouvert et durable. L’éducation aux médias et à l’information (EMI) est pertinente pour les 17 ODD, en particulier une éducation de qualité (ODD 4) ; l’égalité entre les sexes (ODD 5) ; des emplois productifs et décents (ODD 8) ; la réduction des inégalités (ODD 10) ; des villes et communautés durables (ODD 11) ; la promotion de la paix, de la justice et d’institutions fortes (ODD 16) ; et les partenariats pour la réalisation des objectifs (ODD 17). 

Trois illustrations sont proposées ici. Si nous considérons l’ODD 4 pour une éducation de qualité pour tous, l’EMI y contribue en offrant aux jeunes et aux adultes des informations essentielles, des médias et des compétences numériques qui permettent une éducation de qualité, une citoyenneté mondiale et la consolidation de la paix. Un deuxième exemple est l’ODD 5, qui donne la priorité à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes : l’EMI aide les femmes et les hommes de tous âges à améliorer leurs capacités à détecter et à contrer les stéréotypes liés au genre, la haine et la discrimination raciale dans tous les types de médias et de plateformes numériques, et à offrir des contre-récits par le biais de contenus générés par les utilisateurs. Enfin, l’EMI soutient l’ODD 16, qui a notamment pour cible de garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales en sensibilisant les citoyens à l’accès à l’information, à leur pouvoir de communication et leur autonomie numérique à cet égard, à leurs libertés fondamentales et à leur engagement critique envers une information qui rend les villes plus inclusives, plus sûres, plus résilientes et plus durables. 

L’EMI encourage la sensibilisation et la compréhension par la réflexion critique et l’apprentissage pour décoder les messages relatifs au développement et les informations provenant de divers fournisseurs de contenus. L’EMI permet également une meilleure compréhension du contexte social et du rôle de l’accès à l’information et de l’utilisation des technologies dans la réalisation des ODD. Des citoyens informés sont indispensables pour accroître la contribution aux objectifs de développement durable, et l’EMI est une compétence de la vie courante qui aide à explorer l’information, les médias et le paysage numérique. Les institutions bilatérales et multilatérales et les États membres de l’UNESCO intègrent de plus en plus l’EMI dans leurs priorités et programmes politiques en raison de sa pertinence par rapport aux objectifs de développement durable.

Des citoyens éduqués aux médias et à l’information sont essentiels à la réalisation des ODD. Un autre pilier important est la structure et l’organisation des entreprises de communication numérique et des médias eux-mêmes. La structure et l’organisation des médias et des entreprises de communication numérique sont liées à leurs degrés de liberté, d’indépendance et de pluralisme (consulter les Modules 1 et 2 et les définitions du Glossaire pour en savoir plus sur ces concepts). La question de la propriété et du contrôle des médias et des communications numériques est cruciale car elle influe sur les contenus et les processus. Même si les journalistes et autres professionnels de l’information prônent le développement durable et la démocratie dans l’exercice de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, cette liberté et cette indépendance sont, selon certaines critiques, d’une certaine manière affectées par les préoccupations financières ou politiques des propriétaires, employeurs ou annonceurs : subtiles dans certains cas, et plus flagrantes dans d’autres. Ce type de contrôle est principalement façonné par les réalités sociales, économiques, environnementales et politiques (et géopolitiques) omniprésentes et par le potentiel de concentration de la propriété, notamment en ce qui concerne son modèle et sa structure. L’indépendance éditoriale et le pluralisme des médias, des plateformes numériques et des référentiels d’information aux niveaux local et mondial sont par conséquent importants. En raison de l’accroissement de la connectivité mondiale, les flux d’information peuvent maintenant potentiellement voyager du Sud vers le Nord, du Nord vers le Sud et du Sud vers le Sud. Certains médias et entreprises de communication numérique influents à l’échelle régionale modifient de plus en plus la configuration des systèmes technologiques et des médias internationaux.

Dans la majorité des pays du monde, certaines organisations de médias de masse et entreprises de communication numérique sont des sociétés commerciales privées. D’autres sont des sociétés privées mais non commerciales, exploitées par des organisations non gouvernementales, par exemple, tandis que d’autres sont des entités publiques contrôlées par le gouvernement. Dans le domaine de la télévision et de la radiodiffusion, le modèle de service public offre une alternative aux médias commerciaux comme à ceux qui appartiennent à l’État. Un aspect positif est la popularité croissante des médias communautaires, qui permettent aux résidents locaux de participer au développement des contenus et donnent une voix à des secteurs marginalisés de la société. Cette forme de pluralité dans les types de médias et les contenus présente un grand potentiel pour le développement durable. Les médias alternatifs contribuent à promouvoir les voix marginalisées, comme celles des personnes de couleur, des femmes et des hommes de tous âges. Des médias communautaires (considérés comme des médias alternatifs) peuvent être mis en place dans les écoles, les communautés, les lieux de travail, etc. et représenter une alternative aux médias plus importants. Ces « petits » médias favorisent le droit à l’information et offrent une plateforme aux communautés afin que leurs voix puissent être diffusées et entendues.

Ce module est en partie basé sur le Yearbook 2015 du Réseau universitaire sur l’éducation aux médias et à l’information et le dialogue interculturel de l’UNESCO intitulé « ».