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Ce qu’il faut savoir sur l’enseignement supérieur en Afrique

Voici ce qu’il faut savoir sur les défis et les tendances positives que connaît l’enseignement supérieur en Afrique.
higher education in Nigeria

L’enseignement supérieur en Afrique se trouve actuellement à un tournant décisif : il doit soutenir le dynamisme des jeunes du continent pour les aider à relever des défis en matière de développement. Avec plus de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans, l’Afrique a la population la plus jeune du monde, un potentiel qu’elle peut exploiter pour stimuler la croissance économique et l’innovation. 

Toutefois, des obstacles importants persistent, notamment de faibles taux d’inscription dans l’enseignement supérieur, un décalage entre les programmes d’enseignement et la demande sur le marché du travail, et un manque de représentation des femmes dans les universités et à des postes de direction dans les établissements d’enseignement supérieur africains, en particulier dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM). 

La situation et l'avenir de l'enseignement supérieur en Afrique ont été discuté lors du Forum de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur en Afrique qui s'est tenu les 10 et 11 décembre 2024 à Nairobi, au Kenya.

Pourquoi l’enseignement supérieur est-il crucial pour le développement durable de l’Afrique ?

La jeunesse est le plus grand atout de l’Afrique : 75 % des Africains ont moins de 35 ans, et c’est cette jeune génération qui détient la clé de la croissance économique, de l’innovation et du développement durable sur le continent. Mais pour atteindre ces objectifs, cette génération doit recevoir une éducation de qualité qui lui transmette les compétences appropriées. 

On  qu’entre 2020 et 2040, le nombre de jeunes Africains terminant leurs études secondaires ou supérieures devrait doubler pour passer de 103 millions à 240 millions. 

Les systèmes d’enseignement supérieur doivent se préparer à faire face à la demande croissante d’études universitaires afin de soutenir le développement durable et la transformation économique du continent et d’aider à relever des défis pressants comme le chômage des jeunes, les inégalités économiques et les changements climatiques. L’enseignement supérieur peut en effet encourager l’innovation, la recherche et le développement dans des domaines essentiels tels que la santé, l’agriculture et la technologie. 

Quels sont les principaux défis auxquels l’enseignement supérieur doit faire face en Afrique ?

Bien que le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur soit en hausse et qu’il ait plus que doublé entre 2000 et 2021 (pour passer de 4 % à 9 %), 

Le chômage et le sous-emploi des jeunes atteignent des niveaux alarmants. Chaque année, 11 millions de jeunes Africains entrent sur le marché du travail, mais 40 % d’entre eux ne disposent pas des compétences nécessaires pour occuper un emploi et se retrouvent donc au chômage ou dans le secteur informel. 

Des disparités de genre persistent également, en particulier dans les STIM. Par ailleurs, le manque d’investissement en recherche et développement limite la capacité de l’Afrique à innover dans des domaines critiques comme la santé, l’agriculture et la technologie. En effet, l’Afrique investit seulement , tandis que la moyenne mondiale s’élève à 1,79 %.

Que peuvent faire les systèmes d’enseignement supérieur pour lutter contre le chômage des jeunes ?

En coordonnant leurs efforts, les systèmes d’enseignement supérieur africains peuvent devenir des moteurs de croissance et répondre à des besoins sociaux et économiques pressants tout en favorisant une économie basée sur la connaissance et qui soit compétitive au niveau mondial.

L’enseignement supérieur peut notamment aider les jeunes à trouver des emplois de qualité et stimuler l’innovation en alignant les programmes universitaires sur la demande du marché du travail. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP), qui ne touchent actuellement , une proportion bien inférieure à la moyenne mondiale.

Face aux défis mondiaux, il devient de plus en plus nécessaire de trouver des solutions locales, et dans ce contexte, les universités et les établissements d’enseignement technique africains ont un rôle clé à jouer. En modernisant leurs programmes et en renforçant leurs partenariats avec l’industrie, les établissements d’enseignement supérieur peuvent mieux préparer les étudiants au marché du travail et à l’entrepreneuriat dans des secteurs émergents comme la protection de l’environnement ou le numérique.

Que fait l’UNESCO pour renforcer l’enseignement supérieur en Afrique ?

L’UNESCO supervise des initiatives visant à améliorer la qualité, l’inclusivité et la pertinence des systèmes d’enseignement supérieur en Afrique. Les principaux programmes lancés par l’Organisation sont les suivants :

  • Campus Africa : cette initiative a pour but d’aider l’enseignement supérieur en Afrique à se tourner vers l’avenir. Elle vise à concevoir des systèmes d’enseignement supérieur intégrés, inclusifs et de haute qualité pour transformer les établissements africains en moteurs de l’innovation, du développement durable et du progrès social.
  • Phase III du Projet UNESCO-Fonds-en-dépôt de Chine (CFIT III) : ce projet, qui a déjà bénéficié à plus de 13 000 jeunes et permis de former plus de 800 enseignants, se concentre sur l’enseignement supérieur technique en Afrique et vise à renforcer les capacités des établissements d’enseignement supérieur afin de leur permettre de s’adapter aux besoins du marché du travail et de soutenir le développement dans chaque pays du continent.
  • Convention d’Addis : la Convention révisée sur la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur dans les États d’Afrique (Convention d’Addis) est entrée en vigueur le 15 décembre 2019 et a été ratifiée par 14 pays. Ceux-ci s’engagent à prendre des mesures pour assurer une évaluation juste et transparente des qualifications de l’enseignement supérieur en Afrique, afin de faciliter la coopération et les échanges entre les universités et ainsi encourager la mobilité des étudiants, des chercheurs et des enseignants.
  • L’UNESCO collabore également avec des gouvernements et des établissements africains pour améliorer l’assurance qualité, la collecte de données et l’équité de genre dans l’éducation.

Comment la Convention d’Addis facilite-t-elle la mobilité des étudiants en Afrique ?

La mobilité des étudiants en Afrique s’est considérablement améliorée depuis que 14 Ã‰tats ont ratifié la Convention d’Addis facilitant la reconnaissance des qualifications. En effet, cette convention a encouragé les échanges d’étudiants, de chercheurs et d’enseignants, jetant ainsi les bases d’un système d’enseignement supérieur plus intégré. Ce genre d’initiative multiplie les possibilités d’apprentissage et renforce les liens socio-économiques dans toute l’Afrique.

Pourquoi est-il important d’inclure les femmes dans l’enseignement supérieur ?

L’accès des femmes à l’enseignement supérieur, en particulier dans les STIM, doit absolument être facilité pour permettre à l’Afrique de relever les défis auxquels elle fait face en matière de développement et garantir l’équité des genres, une croissance inclusive et un développement réellement durable. Des progrès ont été accomplis dans ce domaine : 30 % des scientifiques en Afrique sont des femmes, et le taux d’inscription des femmes en STIM est en hausse. Davantage d’efforts ciblés sont néanmoins nécessaires pour atteindre pleinement la parité entre les genres et garantir l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur. L’UNESCO soutient les initiatives visant à augmenter le nombre de femmes dans l’enseignement supérieur afin de leur donner les moyens d’innover et d’accéder à des postes de direction.