L’initiative 2019-2021
Le rapport Repenser nos futurs ensemble : un nouveau contrat social pour l’éducation, publié en novembre 2021, est l’aboutissement de deux années de consultation et de réflexion à l’échelle mondiale par la Commission internationale sur Les futurs de l’éducation. Il ne s’agit pas d’un plan d’action, mais plutôt d’une invitation à réfléchir et à agir pour renouveler le contrat social de l’éducation. Selon le rapport de la Commission, la meilleure façon de renouveler l’éducation est de construire un nouveau contrat social pour l’éducation qui puisse réparer les injustices du passé tout en transformant l’avenir. Cela implique de revoir nos accords implicites sur la manière de coopérer à l’organisation de l’apprentissage et de la connaissance pour un bénéfice partagé au sein de la société. Le rapport est un appel à l’action et vise à renforcer la solidarité mondiale et à ouvrir de nouvelles frontières à l’innovation, à l’horizon 2050 et au-delà , en façonnant nos multiples futurs possibles.
Chiffres clés
"Nous espérons que les propositions contenues dans ce rapport, ainsi que les appels au dialogue public et à une action collective, serviront de catalyseur pour façonner un avenir pacifique, juste et durable pour l’humanité et la planète."
Recommandations principales du rapport de la Commission internationale sur Les futurs de l’éducation
Premièrement, le rapport réaffirme les valeurs fondamentales, les principes de base ancrés dans nos systèmes éducatifs, notamment :
- Il réaffirme le droit à l’éducation tout au long de la vie et le connecte au droit à l’information, à la science, à la participation et à la connectivité.
- Il réaffirme que l’éducation est une entreprise publique et un bien public.
Deuxièmement, le rapport répond à la nécessité d’analyser la manière dont l’apprentissage est organisé – la conception de nos systèmes éducatifs, comment nous aménageons les écoles, les universités et tous les espaces géographiques et temporels où se présentent des activités éducatives.
Troisièmement, un nouveau contrat social pour l’éducation implique également d’analyser l’action et les acteurs : les façons dont nous construisons, entretenons et améliorons l’éducation, ainsi que les personnes participant à cet effort collectif. Cela suppose qu’un éventail de partenaires gouvernementaux et non étatiques travaillent de concert pour respecter les engagements du passé, renforcer les liens avec les universités et les institutions de recherche afin d’innover, et de redéfinir les relations des organisations de développement régionales et internationales au sein d’un nouveau modèle de coopération et de solidarité internationales.
Enfin, le rapport invite à poursuivre les différentes conversations, collaborations et partenariats qui seront les plus importants pour l’avenir, et non pour le rapport lui-même. Il ne s’agit donc que des prémices d’un dialogue mondial sur le nouveau contrat social pour l’éducation.
Impact : reprise du dialogue
Suivi : recherche et innovation
Questions fréquemment posées
En 2019, la directrice générale de l’UNESCO a convoqué une Commission internationale indépendante visant à travailler sous la direction du président de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, Son Excellence le président Sahle-Work Zewde, et à élaborer un rapport mondial sur Les futurs de l’éducation. Les 18 membres de la Commission étaient des leaders d’opinion issus du monde politique, universitaire, artistique, scientifique, économique et éducatif. La Commission a été chargée d’examiner attentivement les contributions reçues dans le cadre des différents processus de consultation et de veiller à ce que cette intelligence collective soit bien prise en compte dans le rapport global et dans d’autres supports de connaissance liés à l’initiative.
La Commission internationale sur Les futurs de l’éducation avait pour mandat de réfléchir de manière collective à la façon dont l’éducation pourrait être repensée dans un monde de plus en plus complexe, incertain et précaire. La Commission a été invitée à remettre en question et à réévaluer les principes fondamentaux énoncés dans les précédents rapports mondiaux de l’UNESCO sur l’éducation. À l’horizon 2050 et au-delà , le rapport propose des visions et des stratégies que les politiques et les pratiques éducatives devraient adopter, en tenant compte de l’engagement de longue date de l’UNESCO en faveur d’une approche pluraliste, intégrée et humaniste de l’éducation et de la connaissance en tant que bien public. Dans l’ensemble, la Commission s’est attachée à repenser le rôle de l’éducation, de l’apprentissage et de la connaissance à la lumière des défis et des opportunités considérables des futurs prédits, possibles et souhaités.
L’initiative de l’UNESCO sur Les futurs de l’éducation a utilisé le concept des futurs au pluriel pour attester qu’il existe de nombreuses façons de connaître et d’être dans le monde. La forme plurielle reconnaît également que le futur comporte de multiples facettes et qu’il y aura probablement plusieurs futurs souhaitables et indésirables, qui varieront tous considérablement selon les individus et leur situation. Plutôt que de tenter de tracer un futur unique, envisager une pluralité de futurs conforte les multiples futurs possibles et souhaitables de l’humanité sur cette planète qui nous est commune.
L’initiative Les Futurs de l’éducation de l’UNESCO a également abordé l’avenir comme un espace de conception démocratique lié au passé et au présent, sans toutefois s’y limiter. L’approche adoptée consistait à s’appuyer sur une analyse des tendances fondée sur des données probantes, qui peut contribuer à mettre en lumière les défis et les opportunités anticipés. Cette approche est complétée par des mécanismes participatifs visant à envisager des nouveaux futurs possibles pour l’éducation. Les consultations menées dans les différentes régions du monde ont permis de recueillir les visions et les aspirations d’un large éventail de parties prenantes, étant entendu que l’innovation et l’appropriation du futur doivent être ancrées localement et faire l’objet d’un débat à l’échelle mondiale.
L’initiative a opté pour une approche fluide, itérative et collective de la réalisation des futurs. L’objectif est de susciter des discussions et des actions sur le rôle de l’éducation, du savoir et de l’apprentissage dans la perspective des futurs prévus, possibles et préférés de l’humanité et de la planète.
L’initiative de l’UNESCO sur Les futurs de l’éducation s’est penchée sur l’horizon 2050 et au-delà afin d’anticiper et de façonner des futurs proches et plus lointains. L’un des messages clés du rapport de la Commission internationale sur Les futurs de l’éducation est que les « tendances ne s’imposent pas comme une fatalité ». En prenant plus de temps pour repenser nos futurs, nous ouvrons la voie à une pensée plus innovante et multiplions les raisons d’espérer.
Alors que l’éducation est un élément clé du , avec un objectif de développement durable dédié (ODD 4), il est encore urgent de regarder au-delà de cet horizon qui approche à grands pas. Alors que la établissent une feuille de route pour la transformation des systèmes éducatifs et affirment un engagement central en faveur de l’inclusion et de l’équité, nous devons également nous demander comment l’éducation pourrait encore évoluer, et comment elle pourrait encore nous permettre d’évoluer.
Discussions de groupe : Des milliers de personnes de plus de 75 pays se sont réunies pour repenser collectivement la manière dont la connaissance et l’apprentissage peuvent façonner le futur de l’humanité et de la planète. Parmi les participants figuraient des étudiants, des jeunes, des éducateurs, des parents, des fonctionnaires et des universitaires, ainsi que des chefs d’entreprise, des représentants de la société civile et des organisations non gouvernementales. Les résultats ont été analysés dans deux rapports :
Moeller, K., Agaba, S., Hook, T., Jiang, S., Otting, J., Sedighi, M. et Wyss, N. 2021. (document en anglais). Document commandé pour le rapport de l’UNESCO sur Les futurs de l’éducation.
TakingITGlobal. 2021. : Perspectives de la communauté d’élèves, d’enseignants et de parents du Réseau des écoles associées de l’UNESCO. Document commandé pour le rapport de l’UNESCO sur Les futurs de l’éducation.
Sondages : plus de 100 000 personnes ont répondu à l’enquête d’une minute, identifiant les priorités clés du secteur de l’éducation, tandis que plus de 55 000 personnes ont participé aux sondages sur les médias sociaux.
L’initiative sur Les futurs de l’éducation a commandé une trentaine de documents de référence pour faire progresser la réflexion sur les questions clés soulevées par la Commission internationale. Ils sont regroupés en cinq thèmes :
- Durabilité humaine et planétaire
- Production, accès et gouvernance du savoir
- Citoyenneté et participation
- Travail et sécurité économique
- Questions transversales
Tous ces documents sont disponibles sur la bibliothèque numérique de l’UNESCO en cliquant sur ce (en anglais).
Ces documents n’ont pas été édités par l’UNESCO : les points de vue et opinions exprimés dans les présents documents sont ceux du ou des auteurs et ne doivent en aucun cas être attribués à l’UNESCO.
Le Secrétariat de l’UNESCO a également passé en revue plus de 200 rapports pour appuyer le travail de la Commission internationale sur Les futurs de l’éducation (septembre 2019 - octobre 2020) afin d’obtenir un aperçu de l’état d’avancement de la recherche sur l’avenir de l’éducation. Cette étude a permis d’identifier 9 questions clés :
- Bien public ou privé : Qui financera l’éducation à l’avenir ?
- Curricula uniques ou diversifiés : quelles perspectives seront incluses dans les curricula de demain ?
- Apprentissage précoce ou apprentissage tout au long de la vie : à quel moment de la vie l’apprentissage est-il le plus important ?
- Apprentissage personnalisé ou effort collectif : l’apprentissage doit-il être adapté aux besoins des individus ou des groupes ?
- Transformation ou changement progressif : l’éducation a-t-elle besoin d’un changement transformationnel ?
- Des parcours éducatifs similaires ou différents : l’éducation deviendra-t-elle plus ou moins similaire d’un pays à l’autre ?
- Changement descendant ou ascendant : les changements dans l’éducation se feront-ils de manière descendante ou ascendante ?
- Un avenir optimiste ou pessimiste : les auteurs sont-ils optimistes ou pessimistes quant à l’avenir de l’éducation ?
- Futurs probables ou souhaités : les auteurs sont-ils plus préoccupés par l’avenir que nous aurons ou par l’avenir que nous voulons ?
Ce nouveau contrat social devrait reposer sur deux principes fondamentaux : une vision élargie du droit à l’éducation tout au long de la vie et le renforcement de l’éducation en tant que bien public et commun. Il ne s’agit pas d’un abandon de tout ce que nous avons collectivement appris et expérimenté en matière d’éducation jusqu’à présent, mais il ne s’agit pas non plus d’une simple correction de trajectoire sur un chemin déjà défini et tracé. Les éducateurs, les communautés, les jeunes et les enfants, les familles ont depuis longtemps identifié les limites des systèmes éducatifs existants et mis au point de nouvelles approches pour les surmonter. Pourtant, en l’absence de temps collectifs de dialogue structuré sur le renouvellement de l’éducation, les efforts sont souvent isolés ou n’ont qu’un impact limité sur les grands mécanismes institutionnels.
Pour en savoir plus, cliquez ici (document en anglais).
Le troisième d'une série d'exercices de prospective pour l'éducation
est le troisième d'une série d'exercices de prospective et de visualisation menés par l'UNESCO une fois par génération, à des moments clés de la transition historique.
En 1972, le rapport : le monde de l'éducation aujourd'hui et demain mettait déjà en garde contre les risques d'inégalités et soulignait la nécessité de poursuivre le développement de l'éducation, d'éduquer tout au long de la vie et de construire une société éducative.
Ce rapport a été suivi par le rapport de 1996 intitulé , qui proposait une vision intégrée de l'éducation reposant sur quatre piliers : apprendre à être, apprendre à connaître, apprendre à faire et apprendre à vivre ensemble dans une perspective d'apprentissage tout au long de la vie.
Membres de la Commission
