Article

La Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur lance un appel vibrant en faveur de la ratification de la Convention mondiale

WHEC 2022 - Global convention on higher education session

Le 18 mai 2022, l’UNESCO a organisé une séance de haut niveau sur la Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur lors de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur 2022, afin de remobiliser l’intérêt porté à ce traité et de faciliter les efforts consentis par les pays pour le ratifier et le rendre opérationnel. « La Convention mondiale, qui a été adoptée par les États membres de l’UNESCO en novembre 2019, est le premier traité des Nations Unies relatif à l’enseignement supérieur à avoir une portée mondiale Â», a déclaré Mme Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, à l’ouverture de la réunion.

La Convention vise à faciliter la mobilité universitaire et à promouvoir le droit de chaque personne de faire évaluer ses qualifications de l’enseignement supérieur de manière équitable, transparente et non discriminatoire entre les régions. Cette séance intervient plus de deux après que le monde a connu les plus graves perturbations éducatives de son histoire, ce qui a accru l’importance de la coopération interuniversitaire et de la recherche transfrontalière pour assurer le relèvement et la résilience des sociétés, et entraîné de profondes transformations de l’enseignement supérieur.

Augmentation des taux d’inscription et de la mobilité universitaire internationale

Au cours des 20 dernières années, les taux d’inscription ont doublé pour atteindre 235 millions d’étudiants, et la mobilité des étudiants a triplé pour atteindre 6 millions. Ces chiffres devraient être multipliés par deux durant les dix années à venir, ce qui place les questions de la reconnaissance et de la mobilité parmi les priorités des politiques éducatives.

Ont participé à cette réunion des ministres et délégués de haut niveau des États parties, ainsi que des représentants des étudiants, des universités et du secteur privé. Tous les intervenants ont engagé les pays à ratifier la Convention, en soulignant les avantages qu’elle présente.

« La ratification de la Convention promeut l’unité et la collaboration entre les établissements d’enseignement et les pays. Elle favorise également un niveau de qualité élevé de l’enseignement, et fait de l’apprentissage et de l’éducation un bien mondial qui peut être évalué par le secteur privé, par des organismes nationaux et par la communauté internationale Â», a expliqué M. Olusola Bandele Oyewole, Secrétaire général de l’Association des universités africaines.

En outre, la Convention constitue un outil important pour bâtir des écosystèmes d’enseignement supérieur reliés les uns aux autres et encourager la collaboration entre toutes les parties prenantes. « Nous voulons créer des synergies en matière d’enseignement et d’apprentissage dans le supérieur. Or, cette Convention a ouvert un espace pour établir des liens solides entre nos pays dans ce domaine Â», a déclaré M. Walter Baluja García, Vice-Ministre de l’enseignement supérieur de Cuba.

Dans le même temps, l’apprentissage à distance et d’autres formes d’enseignement supérieur transfrontalier contribuent à l’augmentation de la mobilité universitaire virtuelle, avec tous les défis que ces nouvelles modalités impliquent pour les organismes de réglementation et d’assurance de la qualité. « Cependant, les principes qui régissent la reconnaissance des qualifications varient d’une région à l’autre, ce qui crée diverses difficultés pour les membres de la communauté de l’enseignement supérieur Â», a fait observer M. Rimvydas Petrauskas, Président de la Conférence des recteurs des universités lituaniennes et Recteur de l’Université de Vilnius.

Relever les défis de la reconnaissance des qualifications

La reconnaissance des qualifications obtenues grâce à l’enseignement en ligne représente un défi majeur, qui exige que les organismes d’assurance de la qualité et les processus internes définissent des normes et principes concernant les « bonnes pratiques Â» en matière d’apprentissage et d’évaluation en ligne, entre autres. La Convention mondiale apporte une importante contribution à cet égard, à travers ses dispositions relatives aux modes d’apprentissage non traditionnels et à « la reconnaissance des études partielles et des acquis antérieurs, ce qui constitue une avancée vers l’avenir Â», a commenté Mme Ligia Deca, Conseillère présidentielle pour l’éducation et la recherche en Roumanie. Mme Deca a également indiqué que « lorsque nous avons ratifié la Convention, nous en avons presque immédiatement constaté les avantages. En plus de faciliter la coopération internationale, elle traite également d’une autre question importante, celle de la reconnaissance des qualifications des réfugiés Â».

L’inclusion est un impératif majeur, et la Convention mondiale accorde une attention particulière à la reconnaissance des études partielles et des qualifications des réfugiés et des personnes déplacées. Cela facilite non seulement l’accès à l’éducation – qui s’élève à moins de 5 % chez les jeunes réfugiés –, mais aussi l’entrée sur le marché de l’emploi et l’intégration dans les communautés hôtes. Mme Aisha Khurram, chercheuse principale au Local Engagement Refugee Research Network & Refugee Studies Centre de l’Université d’Oxford, a souscrit à cette analyse, exhortant l’ensemble des États membres à ratifier la Convention et à « ne plus considérer les réfugiés comme des victimes passives et vulnérables, mais comme des personnes dotées de potentiel, de capacités et d’aspirations Â».

La Convention entend renforcer la coopération dans le domaine de la recherche en facilitant les échanges internationaux d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs et de demandeurs d’emploi. M. Muamar Husni Shtaiwi, Directeur de l’Autorité palestinienne d’accréditation et de qualité, rattachée au Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a déclaré que « la Convention ouvre une large porte au transfert de connaissances et de compétences entre États membres Â».

En clôturant la séance, Mme Giannini a réaffirmé la détermination de l’UNESCO à accompagner les États membres dans le processus de ratification. « Tous les pays ont besoin d’investir dans l’enseignement supérieur pour construire leur avenir. En adhérant à la Convention mondiale, les États s’engagent à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur au niveau national et dans le monde, en renforçant la coopération internationale et en aidant à faire de la mobilité universitaire et de la reconnaissance des qualifications une réalité pour des millions de personnes Â», a-t-elle souligné.

À ce jour, 15 pays ont uni leurs forces pour transformer le secteur de l’enseignement supérieur en ratifiant la Convention mondiale. La Suède est le dernier pays à l’avoir fait, lors de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur 2022, acceptant ainsi d’être liée par cet instrument. En outre, plus de 20 pays ont bien avancé dans le processus de ratification, ce qui rendra possible l’entrée en vigueur de la Convention mondiale dans les prochains mois.