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Ce qu’il faut savoir sur les défis que doit relever l’Afrique dans le domaine des STIM
Pourquoi se concentrer sur l’enseignement des STIM en Afrique ?
Les STIM sont des disciplines essentielles pour stimuler l’innovation, la croissance économique et le développement durable en Afrique. La présence d'une population de plus en plus éduquée constitue indéniablement un atout pour le continent.
D’ici 2030, les jeunes Africains devraient représenter 42 % des jeunes dans le monde et 75 % des personnes de moins de 35 ans en Afrique (source : Population Reference Bureau), mettant en lumière la nécessité d'améliorer l'éducation en STIM pour mettre à profit ce potentiel. Il est donc essentiel d’améliorer l’enseignement des STIM. Cet essor démographique est une excellente opportunité pour la croissance économique, l’innovation et la création d’emplois, mais il met aussi en exergue le sévère déficit de compétences en STIM dont souffre le continent. En effet, pour répondre aux prévisions de demande de professionnels qualifiés dans les secteurs de l’ingénierie, des soins de santé, de l’informatique et d’autres secteurs clés, l’Afrique a besoin de 23 millions supplémtaires de diplômés en STIM d’ici 2030 (source : ).
Créer un système d’enseignement des STIM solide et adapté aux contextes africains est primordial pour garantir l’accès à un apprentissage culturellement adapté qui prépare les élèves à répondre aux besoins du monde moderne. Dans cette optique, il est important de renforcer les programmes de formation des enseignants, d’équiper les salles de classe avec les ressources éducatives nécessaires et de combler le fossé numérique. Ces mesures sont essentielles pour former une main-d’œuvre qualifiée et polyvalente capable de soutenir le développement durable et de favoriser le progrès technologique sur tout le continent.
Pourquoi est-il important de promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion dans les STIM ?
Il est essentiel de promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion dans les STIM si l’on veut créer un écosystème dynamique et innovant. En Afrique, 30 % des scientifiques sont des femmes (source :). Malgré les progrès accomplis, les femmes et les filles continuent de faire face à des obstacles importants dans l’accès aux STIM, notamment des préjugés culturels, un manque de modèles féminins et des politiques de soutien insuffisantes. Ces difficultés accroissent les fortes disparités existantes : dans certains pays d’Afrique occidentale et centrale, les femmes représentent moins de 15 % des chercheurs dans les domaines de l’ingénierie et des technologies. Cet écart entre les femmes et les hommes limite non seulement le potentiel de chaque individu, mais réduit aussi la diversité des idées, des perspectives et des solutions, pourtant cruciale pour amener de réelles innovations et un réel progrès.
En plus du genre, le statut socio-économique, le handicap, et la localisation géographique peuvent aussi restreindre l’accès à l’enseignement des STIM. Les obstacles systémiques, notamment des infrastructures inadaptées, un accès limité au numérique et des contraintes financières peuvent marginaliser des groupes entiers, limitant ainsi le vivier de talents et d’idées disponibles pour faire progresser les STIM en Afrique.
En investissant dans des programmes de mentorat ciblés, en renforçant la formation des enseignants, en instaurant des bourses pour les élèves défavorisés et en créant des espaces d’apprentissage accessibles, l’Afrique peut façonner un environnement inclusif où les filles, les garçons, les femmes, les hommes, quelle que soit leur origine, peuvent tous et toutes contribuer à la croissance du continent.
Quel rôle l’innovation, l’entrepreneuriat et l’ingénierie jouent-ils dans l’avenir des STIM en Afrique ?
L’innovation, l’entrepreneuriat et l’ingénierie sont des piliers majeurs de l’avenir des STIM en Afrique et contribuent à libérer le plein potentiel du continent dans ces domaines. En promouvant une culture fondée sur l’innovation par les STIM, l’Afrique peut encourager sa population jeune, en rapide expansion, à amener un progrès numérique et économique transformateur.
Un révèle un déficit critique : dans 15 pays africains, seuls 9 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans, 10 % des travailleurs et 7 % des travailleuses possèdent des compétences numériques de base. Pour que l’Afrique reste concurrentielle dans l’économie mondiale et connaisse une croissance durable, elle doit améliorer l’habileté numérique et les compétences techniques de sa population.
Que fait l’UNESCO pour promouvoir les STIM ?
L’UNESCO soutient des projets nationaux de renforcement des capacités pour notamment favoriser la prise en compte des questions de genre dans l’enseignement des STIM. Ainsi, avec le soutien financier de partenaires, l’UNESCO renforce les capacités des enseignants en Afrique subsaharienne et en Asie. Découvrez le témoignage de Christelle, qui promeut l’enseignement des STIM pour les filles en Côte d’Ivoire.
UNESCO s’emploie aussi à aider les filles et les femmes à acquérir des compétences de base et des compétences numériques afin de combler le fossé numérique entre les femmes et les hommes. Par exemple, avec le soutien financier d’Intel, de Prada et d’autres partenaires, l’Organisation renforce les compétences numériques des filles pour qu’elles puissent utiliser ces compétences dans leur apprentissage.
Les modèles et les mentors sont très efficaces pour lutter contre les préjugés sexistes : elles permettent aux filles de découvrir les études et les carrières disponibles dans les STIM et leur montrent qu’il est possible de réaliser leur rêve. L’UNESCO soutient des initiatives en ce sens dans plusieurs pays grâce à des partenariats innovants avec Airbus, HNA, Intel, L’Oréal, Prada, WomEng et d’autres partenaires.
L’Organisation a également publié en 2017 un rapport mondial visionnaire intitulé « », qui présentait la situation des filles et des femmes dans les STIM et les facteurs pouvant entraver ou au contraire favoriser leur participation, leur continuation et leur réussite dans ces domaines. Ce rapport était le premier à décrire les facteurs alimentant les disparités de genre dans les études de STIM à travers le monde. Grâce à ce travail de recherche approfondi, l’UNESCO a créé un solide socle de connaissances sur l’écart entre les femmes et les hommes dans l’enseignement des STIM et peut faire des recommandations politiques basées sur des données factuelles aux ministères de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô et aux autres acteurs de l’éducation.
L'UNESCO et la Commission de l'Union Africaine, en collaboration avec des organisations clés du continent, ont organisé la Conférence continentale sur la transformation des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) en Afrique à Addis-Abeba, en Ethiopie, du 26 au 28 novembre 2024. Les discussions ont porté sur le développement de partenariats entre les gouvernements, les établissements d’enseignement et le secteur privé, ainsi que sur la nécessité d'attirer des investissements et d’élaborer des politiques inclusives qui donnent la priorité aux objectifs de développement de l’Afrique. La conférence a abouti au communiqué d’Addis-Abeba, qui constitue une feuille de route pour l’avenir des STEM en Afrique.
Comment la diplomatie scientifique et les partenariats influencent-ils le développement des STIM en Afrique ?
La diplomatie scientifique et les partenariats stratégiques sont essentiels pour accélérer le développement des STIM en Afrique. Ils contribuent en effet à réduire les déficits et les disparités en matière de compétences tout en offrant des possibilités de collaboration et de croissance. En 2018, l’Afrique subsaharienne ne comptait que 124 chercheurs par million d’habitants, bien en dessous de la moyenne mondiale, qui dépasse les 1 000 chercheurs par million d’habitants. Renforcer la diplomatie scientifique peut aider à combler ce déficit en favorisant les collaborations transfrontalières, en attirant des investissements internationaux et en encourageant les partenariats Sud-Sud, qui sont indispensables pour le partage de ressources et la diffusion de bonnes pratiques en Afrique.
Dans le même temps, les collaborations avec les organisations internationales et la diaspora africaine peuvent contribuer à retenir les talents locaux, à réduire la fuite des cerveaux et à encourager l’innovation. Enfin, les partenariats publics-privés peuvent financer des programmes éducatifs, des activités de recherche et des progrès technologiques en mettant à disposition des ressources provenant de gouvernements, d’entreprises et d’entités mondiales. Favoriser la diplomatie scientifique et les partenariats permettra à l’Afrique de relever les défis auxquels elle fait face, de renforcer ses capacités et de devenir un acteur clé dans les STIM.