Marshet Zelalem a grandi dans un village rural de la région d’Oromia en Éthiopie. À l’école primaire, elle manquait de confiance et pensait ne pas pouvoir faire aussi bien que les garçons de sa classe. Aujourd’hui, Marshet est la présidente du Parlement des enfants et le point focal du Bureau des femmes et des enfants de la ville de Tabor. Elle prend la parole en public et explique avec assurance et conviction pourquoi il est essentiel de soutenir l’éducation des filles et de combattre les stéréotypes qui entravent leur épanouissement.
Cette assurance, elle la doit à la formation qu’elle a reçue dans le cadre d’un projet de l’UNESCO, en lien avec le signé entre le Groupe HNA/Fondation Hainan Cihang et l’Organisation pour un montant de 5 millions de dollars. Le projet promeut les droits des femmes et les pédagogies sensibles au genre et vise à développer des compétences en matière de communication, de leadership et de créativité.
J’ai acquis les compétences nécessaires pour m’exprimer, débattre avec les autres et les convaincre [...] Avant, je pensais toujours que “je ne pouvais pas”, simplement parce que j’étais une fille
Désormais, c’est elle qui transmet ces compétences si utiles pour la vie quotidienne auprès de 80 jeunes membres du Parlement des enfants.
Comme Marshet, Meron Shegene et Eden Muket ont participé à une formation qui donne aux filles les outils pour réussir dans leurs études et réaliser leurs objectifs de vie. Pour elles, pas question d’attendre plus longtemps pour passer à l’action : elles ont donc décidé de mettre rapidement à profit ce qu’elles avaient appris lors de la formation.
C’est ainsi que dans leur école secondaire à Chagni en Éthiopie, Meron et Eden sensibilisent au quotidien leurs camarades à l’égalité des genres à travers des œuvres littéraires au sein du club mini-média. La bibliothèque est depuis prise d’assaut par les filles de l’école et leurs résultats scolaires s’en ressentent.
Avant la formation, j’allais seulement à l’école sans un réel objectif en tête. Maintenant, j’ai la volonté d’atteindre mes objectifs de vie [...] Je suis convaincue qu’une fille peut réussir dans tout
Meron et Eden ont toutes les deux pour ambition de devenir journalistes plus tard. En optant pour ce choix de carrière, Meron voudrait créer un plus grand impact dans son pays en traitant des questions liées à la discrimination basée sur le genre en Éthiopie.
Pour mes poèmes, je m’inspire du rôle tenu par les femmes dans la société. J’aime les partager avec mes camarades en leur faisant la lecture [...] Notre pays ne peut se développer qu’avec la contribution des hommes comme des femmes
Bernice Impraim, elle, vit à Breman Asikuma au Ghana. Et elle a un rêve : devenir médecin. Mais il faut pour cela surmonter les préjugés qui éloignent les filles des matières scientifiques et technologiques et les dissuadent encore trop souvent d’entreprendre de tels cursus.
Les chiffres dont on dispose à l’échelle mondiale sont parlants : seules 30% des étudiantes s’engagent dans des domaines liés aux STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) avec une communauté scientifique constituée de moins de 30% de femmes. Cette situation est d’autant plus alarmante que les STIM seront les domaines les plus porteurs d’ici quelques années, pénalisant alors celles et ceux qui n’y ont pas été initiés.
Dès mon enfance, j’ai voulu être médecin mais j'avais peur des sciences parce que j'entendais beaucoup de gens dire que c’était difficile et que je finirais par abandonner
Pour lever ces obstacles, l’UNESCO organise - toujours dans le cadre dans le cadre du Partenariat UNESCO-HNA - des journées de sensibilisation aux dans trois districts choisis pour leur faible taux de participation des filles aux cursus STIM. Durant ces journées, les jeunes filles simulent des expériences pratiques en laboratoire dans des domaines comme la chimie, la physique et les mathématiques, après une démonstration réalisée par des enseignantes. C’est l’occasion d’échanger avec des femmes qui ont fait des études scientifiques et de recevoir leurs précieux conseils.
Une expérience décisive pour Bernice, qui a puisé dans sa journée de formation un surcroît de motivation. Bernice étudie aujourd’hui les sciences au lycée de Breman Asikuma au Ghana.
Auparavant, il n’y avait personne pour m’encourager. Pendant la journée STIM, j’ai reçu le soutien des animatrices et j’ai décidé de faire des études scientifiques, sans tenir compte des avis négatifs que j’entendais
Comme Bernice, Bridget Tsagli a été freinée par les préjugés qui ont miné sa confiance à poursuivre des études scientifiques. Elle est venue s’informer sur les sciences lors d’une journée de sensibilisation aux STIM organisée par l’UNESCO au Ghana. Comme Bernice, Bridget Tsagli a été freinée par les préjugés qui ont miné sa confiance à poursuivre des études scientifiques. Elle est venue s’informer sur les sciences lors d’une journée de sensibilisation aux STIM organisée par l’UNESCO au Ghana.
J’ai découvert à quel point la science était intéressante et que je pouvais l’étudier aussi bien que les garçons
Bien décidées à accomplir leurs rêves, Marshet, Meron, Eden, Bernice et Bridget ont pris leur destin en main. Nous leur souhaitons de belles réussites !