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L'UNESCO soutient la survie de la créativité ukrainienne en temps de conflit
S'appuyant sur le succès d'une première collaboration en 2022 – avec 7 projets soutenus, les nouveaux projets ont apporté un soutien essentiel aux artistes et aux organisations culturelles à traves l’Ukraine, y compris à Kherson, Kharkiv et Kiev. En finançant des opéras, des films, des expositions et des spectacles, l'UNESCO a également contribué à préserver l'identité culturelle de l'Ukraine et à protéger la liberté d'expression artistique conformément à la Convention de 2005 de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Projets créatifs en action
Les projets financés ont contribué à donner vie à la création artistique, en soutenant des événements culturels et en assurant la participation des communautés locales aux activités culturelles. En outre, les projets ont abordé des thèmes clés tels que la préservation des mémoires historiques et du patrimoine culturel immatériel, le renforcement des communautés, la sensibilisation aux défis environnementaux et la promotion de la présence de l'Ukraine dans les sphères culturelles mondiales.
Ce soutien s’inscrit dans le cadre du rôle moteur de l’UNESCO dans la protection du secteur culturel ukrainien face à la guerre en cours. L’Organisation a coordonné la création d’un Plan d’action pour la culture en Ukraine, en partenariat avec le gouvernement ukrainien et plus de 40 organisations internationales et locales, qui fait de la poursuite de la vie culturelle une priorité.
Grâce à l’UNESCO et MOCA, notre projet a servi de point de rencontre essentiel pour les membres de communautés dispersés à travers l’Ukraine et à l’étranger, favorisant leur cohésion, leur confiance et leur soutien mutuel.
Guerre et genre
« Lot’s Women » : Ce projet, mené par Memory Lab, s’est focalisé sur la force et la résilience des femmes en temps de guerre. À travers des expositions multimédias, il a partagé des histoires puissantes sur les expériences des femmes et sur la façon dont elles préservent la mémoire collective même dans les moments difficiles.
« Prelude » : Créé par Kinotron Group, ce court métrage a exploré l’impact de la guerre sur les rôles et les relations entre les genres. Il a mis les spectateurs au défi de réfléchir à la manière dont les soldats sont représentés et a souligné l’importance de l’égalité des droits et des chances pour tous.
Impact environnemental de la guerre
« GAIA - 24 : Opera del Mondo » : Cet opéra, créé par la , a mis en évidence les dommages environnementaux causés par la destruction du barrage de Kakhovka. Il explique comment la guerre peut nuire à la nature et aux écosystèmes. En octobre 2024, il a été présenté à la Biennale de Venise dans le cadre du programme de l’Institut ukrainien, attirant l’attention internationale sur cette question cruciale.
« Polina Raiko’s Seeds » : Développée par l’ONG Centre pour le développement culturel Totem, cette plateforme Web contribue à préserver l’héritage de Polina Raiko, une artiste ukrainienne dont la maison a été détruite pendant la guerre. Le projet a rendu hommage à son travail tout en abordant le traumatisme émotionnel et collectif causé par la destruction du barrage de Kakhovka dans la région de Kherson.
Résilience psychologique et soutien émotionnel aux communautés
« Body of Danger » : Cette performance de danse solo du explore le sentiment de danger constant pendant la guerre. Elle transforme le traumatisme personnel en une expression physique partagée de force et de résilience.
« War Tattoos » : Ce projet, mené par l’, a utilisé des photos et des ateliers d’art-thérapie pour contribuer au soutien émotionnel des communautés. Il a capturé des souvenirs collectifs et mis en valeur la résilience des personnes touchées par la guerre.
« Listening to All Sounds: With Caution, Almost Sniffing Them Like Dogs » : organisé par l’ONG Institution of Unstable Thoughts, ce projet de recherche a été transformé en exposition. Il a utilisé le son comme un puissant moyen de relier les expériences de guerre actuelles à l’histoire de l’art sonore en Ukraine, offrant une perspective unique sur l’impact des sons pendant en temps de conflit.
« Love is Worth Everything » : créé par l’ONG 86, cette collection de quatre courts métrages de réalisateurs ukrainiens explore de manière poignante les impacts émotionnels et sociaux de la guerre. Chaque capture des aspects personnels des expériences vécues et de la résilience des personnes touchées.
« Sorry No Rooms Available » : cette résidence artistique a permis à quatre artistes ukrainiens de poursuivre leur travail créatif dans un endroit sûr malgré la guerre. Les artistes ont présenté leur travail dans le cadre d’une exposition collective au .
Accessibilité numérique et linguistique pour une sensibilisation mondiale
« Five Minutes for Ukrainian Art » : a mené ce projet de création de contenu Web en anglais, permettant aux personnes du monde entier d’accéder et d’en apprendre davantage sur l’art et l’histoire ukrainiens.
« Erasing and Recalling » : Créée par , cette websérie disponible en anglais présente au monde la mémoire culturelle, les récits et l’histoire de l’Ukraine.
Notre projet a apporté un soutien essentiel aux talents ukrainiens émergents, en aidant à prévenir la fuite des cerveaux et en favorisant les opportunités d’expression créative dans le pays.
Reconnaissant l’impact psychosocial causé par la guerre en cours, MOCA a fourni un soutien en matière de santé mentale aux travailleurs culturels des 14 institutions culturelles ukrainiennes. L’éco-stratège Olesia Vershyhora a aussi travaillé avec les institutions bénéficiaires pour rendre leurs projets créatifs plus durables et plus respectueux de l’environnement.
La coopération entre l’UNESCO et MOCA démontre l’importance de la créativité en temps de crise et a permis de renouveler l’appel de l’UNESCO à la communauté internationale pour qu’elle accroisse son soutien aux artistes en danger. L’UNESCO plaide en faveur d’une action mondiale immédiate et soutenue pour protéger les travailleurs culturels, en sensibilisant aux défis auxquels la culture est confrontée dans les situations d’urgence, notamment aux menaces pour les droits humains.
Les projets ont reçu le soutien du Programme UNESCO-Aschberg pour les artistes et les professionnels de la culture, financé par le Royaume de Norvège, ainsi que du Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO, financé par les contributions du Fonds du Qatar pour le développement, du Royaume de Norvège, du Gouvernement du Canada, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, de la République française, de la Principauté de Monaco, de la République d'Estonie, d'ANA Holdings INC, du Royaume des Pays-Bas, de la République slovaque, du Grand-Duché de Luxembourg, de la Principauté d'Andorre, de la République de Pologne, de la République de Lituanie et de la République de Serbie.