´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé

Zéro discrimination : favoriser une éducation inclusive et de qualité pour les jeunes appartenant à des minorités de genre en Afrique du Sud

À l’occasion de la Journée zéro discrimination, l’UNESCO réaffirme son engagement de longue date à ne laisser personne de côté et à veiller à ce que tous les apprenants et toutes les apprenantes reçoivent l’éducation de qualité qu’ils ou elles méritent.
zero discrimination day

Cela inclut tous les apprenants, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Malgré l’existence de cadres mondiaux et nationaux, les apprenants et apprenantes de minorités sexuelles ou de genre continuent de rencontrer des obstacles dans et au cours de leur éducation. Ces obstacles les empêchent souvent de jouir pleinement de leur droit à l’éducation. Plus de 54 % des apprenants et apprenantes subissent du harcèlement à l’école en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, ce qui a une incidence négative sur leurs résultats d’apprentissage.

En partenariat avec la Banque mondiale, l’UNESCO soutient l’inclusion et défend les droits de tous les apprenants et de toutes les apprenantes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. L’Organisation souligne aussi l’importance de créer des environnements d’apprentissage inclusifs, de nature à transformer les rapports de genre et sûrs, sans discrimination ni violence.

Likho Bottoman, directeur des services de mobilisation et d’aide sociales au ministère sud-africain de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô de base, explique à l’UNESCO la raison pour laquelle l’Afrique du Sud est la chef de file en matière d’inclusion dans l’éducation, des mesures mises en place en ce sens dans le pays, du rôle des parents et des responsables scolaires, et de l’impact de la collaboration du pays avec l’UNESCO.

Quels sont les principaux obstacles liés à la création d’environnements d’apprentissage sûrs et inclusifs pour les jeunes appartenant à des minorités sexuelles ou de genre en Afrique du Sud ?

En Afrique du Sud, bien que nous disposions de cadres constitutionnels, juridiques et législatifs favorables à l’inclusion d’apprenants et d’apprenantes ayant des orientations sexuelles, des identités ou expressions de genre ou des caractéristiques sexuelles différentes, nous avons aussi des personnes qui s’opposent à cette inclusion en raison de préjugés et d’opinions qui entravent leur capacité à assumer leurs responsabilités et à remplir leurs missions liées à la diversité et à l’inclusion dans l’éducation.

Comment le ministère de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô de base répond-il à ces difficultés ?

Nous devons tous et toutes respecter une obligation constitutionnelle selon laquelle « toutes les personnes sont égales devant la loi et ont droit à une protection et à une jouissance égale de la loi [et] l’égalité inclut la jouissance pleine et égale de tous les droits et de toutes les libertés Â». Nous surmontons ces obstacles en gardant à l’esprit la Constitution dans tout ce que nous faisons.

Nous avons aussi créé plusieurs plateformes d’engagement. Ce sont des espaces qui permettent de dialoguer, de poser des questions, de lutter contre la mésinformation et de partager des ressources documentaires. Grâce à ceux-ci, nous menons des discussions spécifiques avec les jeunes (les apprenants et apprenantes), les parents, le corps enseignant, les responsables d’établissements scolaires et les responsables traditionnels ou religieux. Dans ces espaces, les gens peuvent poser des questions et comprendre pourquoi l’inclusion est cruciale pour l’éducation et pour la prospérité de l’Afrique du Sud, conformément aux valeurs de notre pays.

Pouvez-vous donner un exemple de méthode ou d’initiative que l’Afrique du Sud a appliquée pour aider le corps enseignant à favoriser l’inclusion des jeunes appartenant à des minorités sexuelles ou de genre à l’école ?

est un programme créé par l’UNESCO qui est en cours de déploiement en Afrique du Sud. Il promeut la reconnaissance de l’égalité des droits, la diversité et l’inclusion, en mettant l’accent sur la prévention de la violence résultant de préjugés, de discriminations ou de l’intolérance. C’est un outil pédagogique qui aide le corps enseignant en le sensibilisant et en lui donnant les connaissances nécessaires pour prendre soin des apprenants et des apprenantes dans une perspective d’égalité des genres, de cohésion sociale et de respect en classe.

Quelles actions seraient nécessaires pour améliorer l’inclusion de tous les apprenants et de toutes les apprenantes en Afrique du Sud, et quelles mesures prévoyez-vous de prendre à cette fin ?

Le pays a fait le nécessaire pour préparer le terrain et améliorer l’inclusion à l’école en matière d’orientation sexuelle et d’identité et d’expression de genre. Nous devons maintenant travailler au niveau individuel, notamment pour convaincre les personnes qui sont fortement opposées à l’inclusion sociale dans les écoles.

Comme le montre le professeur Anthony Brown dans ses recherches à l’Université de Stellenbosch, nous devons nous concentrer sur ce qui nous rassemble : les valeurs que nous partageons sont les fondements de l’Afrique du Sud. Nous ne sommes peut-être pas d’accord sur tout, mais les valeurs de tolérance, d’égalité, de protection et de justice font partie intégrante de notre pays. C’est là-dessus que nous devons axer nos efforts.

Comment intégrez-vous les parents et les personnes aidantes à la promotion de l’inclusion à l’école, et pourquoi leur participation est-elle importante ?

Nous tissons des liens avec les parents et les personnes aidantes par l’intermédiaire des structures formelles que sont nos plateformes d’engagement. Nous devons les tenir informés du contenu, des perspectives et des résultats que nous espérons donner aux enfants avec l’éducation de base. Ce dialogue est essentiel dans un contexte d’expansion des réseaux sociaux, qui fournissent des informations inexactes aux parents et aux adultes et qui influent sur leur perception et sur leur état d’esprit avec des affirmations qui ne sont pas basées sur des faits ou des preuves scientifiques.

Vous avez récemment participé à un webinaire organisé par l’UNESCO et la Banque mondiale. Pouvez-vous nous faire part de vos impressions ?

Deux éléments me viennent tout de suite à l’esprit : tout d’abord, le pouvoir d’action des jeunes. J’ai écouté la jeune intervenante du webinaire parler avec ardeur d’inclusion, et je me suis rendu compte qu’en Afrique du Sud, nous avons ces discussions uniquement entre adultes, ce qui doit changer.

Le deuxième élément est une réflexion sur le sens du devoir et sur ce que signifie le fait d’être enseignant ou enseignante. En écoutant la représentante de l’Internationale de l’éducation, j’ai découvert qu’une organisation d’enseignants et d’enseignantes pouvait avoir un grand pouvoir. Je pense qu’il serait bénéfique que j’inclue la position de l’Internationale de l’éducation dans tous mes documents et toute ma communication. Inclure une telle déclaration mettrait en avant les normes et les valeurs fondamentales des syndicats d’enseignants et d’enseignantes, qui font l’objet d’un consensus et dépassent toute perspective subjective.

Comment ce type de collaboration, entre l’UNESCO et la Banque mondiale ou entre différentes agences de l’ONU, ajoute-t-il de la valeur à votre travail ?

Pour le dire simplement, si les agences de l’ONU ne s’étaient pas investies en Afrique du Sud, notre travail en faveur d’une éducation égale et inclusive ne serait pas si avancé aujourd’hui.

Participer au webinaire et échanger avec des personnes du monde entier m’a aussi permis de me rendre compte de l’excellent travail que nous avons accompli dans ce domaine à l’échelle du pays et du secteur de l’éducation dans son ensemble. Lorsqu’on se concentre sur le court terme, il est facile de se sentir découragé face aux obstacles et aux problèmes à résoudre, mais en prenant du recul, je vois que nous avons tous fait un long chemin ensemble.