Pouvez-vous nous parler de la situation dans votre pays ?
Avant l’indépendance de la Namibie en 1990, le système éducatif était fragmenté. Il se concentrait sur un nombre limité de compétences comme la lecture, l’écriture et le calcul, mais n’abordait pas de manière holistique la santé, le bien-être ou les questions de droits humains.
Depuis notre indépendance, le système éducatif a évolué pour soutenir et accélérer le développement socio-économique du pays. Nous avons transformé le programme d’enseignement national en y intégrant de nouvelles matières, notamment en lien avec les compétences de la vie courante et l’éducation pour la santé, car nous sommes convaincus qu’il faut avoir un esprit sain dans un corps sain et que c’est là que réside la clé du développement de notre pays.
Pourquoi l’éducation fondamentale pour la santé et le bien-être est-elle nécessaire dans votre pays ?
En Namibie, de nombreux élèves parcourent tous les jours »å¾±³æ&²Ô²ú²õ±è;°ì¾±±ô´Ç³¾Ã¨³Ù°ù±ð²õ ou plus, souvent à pied, pour se rendre à l’école. De telles distances les exposent à de nombreux risques, comme la violence, l’épuisement ou la faim, qui peuvent avoir une incidence négative sur leur éducation.
Si ce problème n’est pas traité, les élèves risquent d’abandonner l’école, perpétuant le cycle de la pauvreté dans notre pays. L’éducation pour la santé et le bien-être est donc essentielle pour éliminer les risques auxquels sont exposés les apprenants lorsqu’ils interagissent avec leurs pairs ou des adultes, notamment les risques de violence physique, sexuelle ou psychosociale.
Quels sont les bénéfices de cet investissement pour les apprenants et le reste de la société namibienne ?
Nous investissons dans l’éducation pour la santé et le bien-être en suivant une approche holistique. Les apprenants bénéficient ainsi d’une éducation qui les aide à s’épanouir non seulement en tant qu’individus, mais aussi en tant que membres de leur communauté, et qui les accompagne jusqu’à l’âge adulte.
Nous avons réaffirmé notre détermination à promouvoir l’éducation, la santé et le bien-être des jeunes lors de la signature de l’Engagement ministériel de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, qui représente à la fois nos liens avec les autres pays et notre engagement à allouer des ressources financières à l’éducation, à la santé et au bien-être en Namibie.
Investir dans l’éducation fondamentale pour la santé et le bien-être bénéficie également au budget de la Namibie, car cela permettra de futures économies sur les dépenses de santé en empêchant la propagation des maladies, en prévenant les troubles physiques et mentaux et en réduisant le nombre de grossesses précoces et non désirées.
Quels conseils donneriez-vous aux pays souhaitant eux aussi investir dans l’éducation pour la santé et le bien-être ?
Un programme scolaire qui introduit les questions de santé et de bien-être de manière progressive aux élèves, en tenant compte de leur âge, est essentiel pour garantir le bon développement des jeunes et les protéger de la violence. C’est la fondation solide sur laquelle nos enfants pourront bâtir leur avenir et c’est cela qui doit guider notre travail.
Les enseignants et les établissements scolaires doivent veiller à prendre soin des apprenants et à leur transmettre les connaissances dont ils ont besoin tout au long de leur enfance et de leur adolescence pour devenir des adultes épanouis.
Cela signifie que nous devons investir le plus tôt possible dans l’éducation, la santé et le bien-être des enfants et créer des environnements sûrs favorisant leur apprentissage, leur curiosité et leur épanouissement. Avec l’aide de la communauté et de nos partenaires, nous devons protéger la vie, le corps et l’âme des enfants afin qu’ils puissent connaître un avenir radieux.
L’initiative Ériger des fondations solides de l’UNESCO
L’initiative Ériger des fondations solides est une initiative de l’UNESCO qui vise à aider les enfants à rester à l’école et en sécurité pour leur permettre de vivre des vies saines et épanouissantes. Son objectif est de garantir que tous les enfants reçoivent une éducation fondamentale qui ne leur transmet pas seulement des compétences de base en lecture, en écriture et en calcul, mais leur donne aussi une solide fondation en matière de santé, de bien-être et de développement social, tout en ayant un effet positif sur leurs notes, leurs résultats aux examens, leur assiduité et la réalisation de leurs devoirs.
Comment l’investissement dans la santé et le bien-être a-t-il influencé le développement de votre programme d’enseignement national ?
Nous intégrons une approche holistique du bien-être à tous les niveaux de notre programme d’enseignement des compétences de la vie courante, de l’enseignement préscolaire à la fin du secondaire (soit de 5 à 18 ans). Des éléments clés de la santé tels que l’hygiène, la nutrition et la santé sexuelle sont progressivement abordés avec tous les apprenants dès le milieu de la primaire, dans le cadre de cours adaptés à l’âge des élèves et s’appuyant sur des faits scientifiques.
Ainsi, les élèves acquièrent toutes les connaissances, les compétences et les attitudes dont ils ont besoin pour connaître leur corps et prendre des décisions éclairées au sujet de leur santé. Par ailleurs, notre programme de compétences de la vie courante apprend aussi aux élèves à gérer leurs émotions et leurs relations et promeut des habitudes saines, la prévention des maladies et le bien-être psychologique.