Children at a UNESCO MHPSS recreational activity in the Gaza Strip

Histoire

Gaza : plus de 1 500 enfants bénéficient d’un soutien psychosocial et psychologique de l'UNESCO

Dans un contexte de conflit et de crise humanitaire à Gaza, l'UNESCO vient en aide aux enfants et aux familles déplacées pour les accompagner dans la gestion des traumatismes.

Apporter un soutien psychosocial et psychologique aux enfants en situation de conflit est crucial pour les aider à faire face et à se remettre des traumatismes. À la suite de la résolution adoptée en novembre 2023 par la 42e Conférence générale de l'UNESCO, l'Organisation a lancé un appel à ses États membres pour fournir aux enfants déplacés et à leurs familles un soutien psychologique et psychosocial, s'adaptant ainsi aux besoins émergents sur le terrain.

Depuis février 2024, un total de 1 580 enfants déplacés ont bénéficié d'une aide grâce aux initiatives de soutien psychologique et psychosocial de l'UNESCO dans des abris de Khan Younis et Rafah, au sud de la bande de Gaza, en partenariat avec le « Teacher Creativity Center Â» (TCC). Par ailleurs, 810 aidants ont participé à des ateliers de soutien psychosocial, renforçant ainsi leur capacité à accompagner à la fois eux-mêmes et les enfants dont ils ont la charge. Grâce à un nouveau soutien financier du Japon et de l'Islande, l'UNESCO est en train d'élargir ces activités de soutien psychosocial.

Certains des enfants et des aidants qui ont bénéficié des activités de l'UNESCO ont partagé leurs témoignages, expliquant comment ces actions leur ont été bénéfiques.

« On m’a appris à me sentir mieux » – Dana

Dana at her shelter in the Gaza Strip

Dana, dix ans, a passé ses premières années en Chine avant que sa famille ne s'installe dans la bande de Gaza un an et demi avant le début du conflit. Lorsque leur maison a été détruite, elle a fui vers le sud avec son frère et sa mère. Cependant, son père est resté pour continuer son travail de médecin dans un hôpital du nord de Gaza.

Des nouvelles des attaques contre l'hôpital sont parvenues à la famille de Dana, alors déplacée dans un abri à Rafah, laissant la fillette terrifiée pour la vie de son père. Elle n'arrivait pas à s'adapter aux nouvelles conditions de vie, ni à se sentir à l'aise dans l'abri. Sa mère l'a inscrite aux activités de soutien psychosocial, où elle a bénéficié de séances de suivi individuelles. 

Ces séances ont permis à Dana d'explorer et d'exprimer ses émotions dans un espace sécurisant.

Elle témoigne : 

J'ai peur pour mon père, et je ne veux pas être ici. J'en ai parlé avec ma conseillère, elle m’a appris à me sentir mieux. 

Dana – participante aux activités de soutien psychosocial et psychologique de l'UNESCO dans la bande de Gaza.

« Parfois je me sens juste vraiment triste » – Salma

Ten-year-old Salma in Rafah, who was a participant in UNESCO’s MHPSS activities in February 2024

Salma a vécu des épreuves extrêmement difficiles. Originaire de la ville de Gaza, son père, son petit frère et de nombreux autres membres de la famille paternelle ont été tués lors des affrontements. Sa maison a également été détruite par un raid aérien, l’obligeant à fuir vers le sud. Après avoir été déplacée à deux autres reprises, la fillette de dix ans a finalement trouvé refuge dans un abri à Rafah avec sa mère.

Elle explique l'impact que le conflit a eu sur elle : 

« J'ai l'impression d'avoir perdu une partie de moi-même. J'ai perdu une grande partie de ma famille. Parfois, je me sens juste vraiment triste. J'ai mal à la tête et je suis fatiguée. » 

Salma – participante aux activités de soutien psychosocial et psychologique de l'UNESCO dans la bande de Gaza.

Salma a participé aux activités de soutien psychosocial organisées dans son abri par l'UNESCO et le Teacher Creativity Center . Grâce à l'art, à l'expression créative et aux techniques de relaxation, la mère de Salma a remarqué des améliorations dans son état émotionnel.

« Nous avons constaté qu'il allait mieux » – Le père d’Abdulhadi

Abdulhadi in the Gaza Strip gives thumbs up to the camera

Après plusieurs déplacements et la recherche vaine d'un endroit sûr dans la bande de Gaza, Abdulhadi, âgé de dix ans, souffrait de colère et d'anxiété. Sa famille était très préoccupée par le fait qu'il n'arrivait pas à s'adapter à la vie dans l'abri de Rafah, et il a donc participé à des séances de suivi individuel.

Les séances se concentraient sur la gestion de la colère et d'autres émotions fortes, et offraient à Abdulhadi un environnement sûr pour comprendre ses sentiments et ses peurs.

Remarquant un changement positif chez lui, son père affirme : 

Il est beaucoup plus calme maintenant et s'est fait des amis ici, dans l'abri. Malgré les circonstances, on a constaté qu’il allait mieux.

Le père d’Abdulhadi, participant aux activités de soutien psychosocial et psychologique de l'UNESCO dans la bande de Gaza.

« Je veux juste pouvoir encore jouer » – Samira*

Girls draw on balloons at a shelter in the Gaza Strip

Samira*, onze ans, qui vit dans un abri avec sa famille, a été traumatisée par la mort de son frère, ainsi que par le conflit en cours et le déplacement de sa famille, qui l’a séparée de sa maison et de tout ce qui lui était familier.

Inquiète pour sa fille, la mère de Samira l'a inscrite aux activités de soutien psychosocial organisées dans l'abri.

Lors de la première séance de groupe, les enfants ont été invités à représenter leurs émotions à travers l'art, et Samira a dessiné le corps de son frère. Elle montrait des signes de grande peur et de profonde tristesse. Au fil des séances de groupe et individuelles, les conseillers ont accompagné Samira dans l'expression de ses émotions, ce qui l'a aidée à surmonter les événements extrêmement traumatisants qu'elle a vécus.

Samira explique : 

Je pense beaucoup à mon frère au paradis. Mais je me suis fait de nouveaux amis dans le groupe, et je passe plus de temps avec ma famille. Je me sens un peu mieux maintenant. Je veux juste pouvoir encore jouer. 

Samira* – participante aux activités de soutien psychosocial et psychologique de l'UNESCO dans la bande de Gaza.

« Toutes nos pensées ne se réalisent pas » – Nada*

Individual support session for child in a shelter in the Gaza Strip in February 2024

La mère de Nada* a été tuée à Jabalia. Maintenant, Nada se sent triste lorsqu'elle voit d'autres enfants auprès de leurs mères.

« Je n'arrive pas à croire qu'elle soit morte », témoigne Nada, dix ans.

Elle a été déplacée avec son père, son petit frère et ses tantes dans un abri au sud de la bande de Gaza, où elle s’est de plus en plus refermée sur elle-même et a commencé à souffrir de cauchemars. Elle a été inscrite à des séances de groupe et individuelles pour l'aider à exprimer ses émotions et à faire face à son deuil.

Grâce aux activités ludiques et au partage de ses émotions avec les autres enfants et ses conseillers, Nada a surmonté bon nombre de ses peurs et s’est fait de nouveaux amis.

En parlant et en dessinant avec les autres enfants, j’ai commencé à comprendre que toutes nos pensées ne se réalisent pas. Je me sens à l’aise quand on parle et quand on dessine.

Nada* – participante aux activités de soutien psychosocial et psychologique de l'UNESCO dans la bande de Gaza.

La tante de Nada, sa tutrice légale, a également participé à des séances pour mieux comprendre les symptômes et les risques du traumatisme, et savoir comment réagir de manière appropriée. Nada fait maintenant moins de cauchemars, et la famille espère vivement la fin du conflit.

*Les prénoms ont été modifiés pour protéger l’identité des personnes.

Counsellor delivering support to caregivers in the Gaza Strip through UNESCO's MHPSS activities

Photo : Un conseiller apporte son soutien aux aidants familiaux dans un refuge de la bande de Gaza, février 2024.

L’action de l'UNESCO dans la bande de Gaza/Palestine

Les opérations de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, à la suite des actes terroristes commis par le Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre 2023, ont provoqué une crise humanitaire dramatique affectant tous les aspects de la vie civile.

L'UNESCO, dont son bureau à Ramallah, est mobilisée pour intervenir dans le cadre de son mandat en matière d’éducation, de culture et de liberté de la presse à Gaza.

En Cisjordanie, où les tensions et la violence se sont intensifiées depuis le début de la guerre, l'UNESCO continue également de collaborer avec ses partenaires pour apporter son soutien au peuple palestinien dans les principaux domaines d’expertise de l'Organisation.