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Rendre les systèmes éducatifs plus inclusifs : les acteurs ministériels d’Afrique australe adoptent une « approche systémique »
Le maintien du statu quo laisse actuellement sur le carreau des millions d’apprenants du monde entier ; nombre d’entre eux sont encore marginalisés et exclus d’une éducation de qualité, en particulier ceux qui se trouvent en situation de handicap.
En octobre 2022 à Johannesburg (Afrique du Sud), l’UNESCO a réuni 22 acteurs ministériels de neuf pays d’Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe) pour développer leurs compétences en pensée systémique en vue d’élargir l’éducation inclusive et de ne laisser personne de côté.
« Avec les outils et la motivation dont je dispose à présent, je peux révolutionner le Lesotho », a déclaré un participant de ce pays. « Deux aspects cruciaux qui ont retenu mon attention sont la mise en pratique de la pensée systémique et la collecte de données grâce au module sur le fonctionnement de l’enfant. »
Un autre participant d’Afrique du Sud a affirmé : « J’ai sympathisé avec de nombreux collègues d’autres pays et je continuerai à échanger des idées avec eux. »
Rompre avec le cloisonnement pour rendre les systèmes éducatifs plus inclusifs
Afin d’agir en faveur d’un système éducatif plus inclusif, il faut passer d’un mode de pensée traditionnel à un mode de pensée systémique, par exemple en :
- tenant compte de l’interconnexion entre les différents rouages du système ;
- travaillant avec d’autres acteurs pour atteindre un objectif commun ;
- repérant les leviers à actionner en priorité pour impulser un changement transformateur.
Cette démarche s’avère essentielle pour résoudre des problèmes complexes, tels que l’exclusion des apprenants marginalisés. Si elle a été couronnée de succès dans des domaines tels que la santé ou les systèmes alimentaires, son application dans le domaine de l’éducation reste novatrice.
Devenir des « penseurs systémiques »
En tant que « penseurs systémiques », les acteurs ministériels ont été invités :
- à considérer leur propre système éducatif dans son ensemble, comme une entité interconnectée et complexe, et à analyser les rapports de force au sein de ce système ;
- à réfléchir à leurs propres rôles et positions dans ce système ainsi qu’à comprendre la nécessité de faire évoluer la mentalité du vase clos et de se coordonner avec d’autres acteurs du système ;
- à repérer les points d’intervention stratégiques et les domaines où de petits changements ou apports peuvent avoir un effet bénéfique sur l’ensemble du système ;
- élaborer des plans d’action et des documents d’orientation pour coordonner les efforts.
En s’inspirant de , chaque équipe nationale a élaboré un plan d’action pour guider ses efforts en vue d’aider les pays à progresser vers une éducation plus inclusive. Cet outil définit 10 grands domaines d’action interdépendants, tels que le perfectionnement professionnel, l’infrastructure physique et matérielle ou le suivi et l’évaluation.
Établir une liste de bonnes pratiques lors d’un webinaire de suivi destiné aux acteurs ministériels
Le 10 mars 2023, l’UNESCO a de nouveau réuni les participants lors d’une réunion en ligne afin qu’ils échangent sur les bonnes pratiques et les obstacles rencontrés depuis l’atelier.
Les équipes nationales ont fait part de pratiques inspirantes visant à promouvoir une approche systémique. Les équipes ont mis en pratique leurs connaissances nouvellement acquises grâce à des réunions avec leurs collègues du Ministère de l’éducation et d’autres ministères, aux niveaux des pays, des provinces, des districts et des communautés, ainsi qu’avec des partenaires, des organisations de personnes en situation de handicap, des organisations non gouvernementales, des membres de la société civile, des enseignants et des chefs d’établissement d’enseignement.
Les efforts ont porté sur l’amélioration de domaines tels que le financement, la collecte de données, le transport ou l’enseignement professionnel. Les effets de la formation sont déjà visibles, car celle-ci a notamment débouché sur l’élaboration de programmes d’enseignement et de supports de formation des enseignants plus inclusifs.
L’UNESCO continuera à soutenir et à suivre les progrès réalisés en faveur de politiques et de pratiques éducatives plus inclusives.
