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L’UNESCO encourage la mobilisation des ressources pour repenser l’Afrique post-Covid.19

Plus de deux cent cinquante personnes, étudiants, professeurs, chercheurs, ont pris part à une session de webinaire organisée le 14 mai 2020, par le bureau régional de l’UNESCO à Dakar, en partenariat avec le Groupe ISM du Sénégal, et portant sur la réponse de l’Organisation à la pandémie de COVID-19.

Ouverte aux étudiant(e)s du Sénégal, de la sous-région et au-delà, la rencontre en ligne avait pour objectif de partager quelques réflexions sur la Covid.19 et la réponse de l’UNESCO à cette pandémie.

 

La maladie à coronavirus a affecté toutes les dimensions de l’activité humaine et par voie de conséquence a conduit l’UNESCO à développer, dans ses différents domaines d’intervention, des réponses pour accompagner les Etats membres dans la lutte contre la COVID-19 et ses conséquences. Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, le Directeur du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest-Sahel, Dimitri Sanga, a souligné que « ce qui a commencé comme une crise sanitaire en Chine s’est finalement muée en une crise économique et sociale à travers le monde Â». Il s’est par la suite attelé à démontrer comment, sur le continent et en particulier au Sahel, la maladie impacte divers secteurs d’intérêt pour l’UNESCO.

Sur le plan de la communication et des médias en particulier, il a relevé, entre autres, l’augmentation du recours aux médias mais aussi la prolifération de la désinformation, sans oublier des menaces à la liberté d’expression. Au plan socio-culturel, l’on note la fragilité de la cohésion sociale dans un continent où les populations ont l’habitude de vivre en communauté autour d’évènements collectifs. De ce fait, la pandémie et ses mesures barrières indispensables constituent une mise à l’épreuve des normes et équilibres sociaux. Le monde culturel est aussi affecté, quasiment à l’arrêt bien que résiliente avec une multiplication d’initiatives démontrant les capacités d’innovation et de créativité des artistes et acteurs culturels.

 

Le système éducatif est également frappé de plein fouet par les effets des mesures de prévention contre la maladie. Dans sa présentation, le Directeur a rappelé qu’en Afrique c’est près de 300 millions d’enfants qui sont privés d’éducation et de formation en raison de la fermeture des écoles. Il a souligné aussi l’accentuation des disparités dans les apprentissages (malgré la mise à contribution des médias audiovisuels et des outils sur internet pour assurer la continuité pédagogique). Par ailleurs, au niveau économique, on note la perte de revenue causée par la diminution du pouvoir d’achat des ménages, et les prévisions actuelles les plus optimistes provenant de l’Union Africaine parlent d’une baisse du taux de croissance entre -0,8 et -1,1 % et les plus pessimistes de la banque mondiale relèvent une baisse entre -2,1 et -5,1%.

Face à ces chiffres, la question de la dette a été posée par un participant. En réponse, M. Dimitri Sanga note l’idéal qui serait « l’annulation pour les pays africains Â». Cependant, il fait remarquer que cette option est « difficilement faisable Â». L’idée serait donc « d’avoir un moratoire qui autoriserait les pays à ne pas payer les intérêts sur la dette. Ce qui leur permettrait de dégager une marge budgétaire pour faire face à la crise actuelle Â». A la question de savoir comment les intellectuels africains pourraient participer à sortir l’Afrique de cette crise, le Directeur répond en pointant les opportunités de la pandémie pour le continent : « Nous avons des scientifiques africains qui rivalisent de créativité pour trouver des réponses spécifiques à la maladie. Il faut faire émerger les solutions qui sont produites en Afrique qui est un continent plein de ressources. Il faut trouver, avec les différents gouvernements, les moyens de les encadrer et de leur donner les instruments nécessaires pour une réponse immédiate mais aussi pour se préparer à des crises futures Â». Ainsi, il revient « aux jeunes, aux intellectuels africains de commencer à repenser l’Afrique post-covid.19 dans leurs différents domaines d’intervention ». Pour l’UNESCO, il s’agit aujourd’hui d’encadrer cette réflexion, étant donné que l’Organisation soutient déjà les Etats africains, en agissant entre autres, au niveau de :

  • la protection de la dignité humaine. En effet, l’UNESCO lutte contre les inégalités, les vulnérabilités, les pratiques discriminatoires et d’exclusion dont sont victimes les malades ou personnes à risque, à travers des programmes d’engagement des jeunes et de la société civile pour la sensibilisation ;
  • la mobilisation des sciences humaines et sociales et la favorisation des espaces de recherche pour analyser l’état de l’Afrique et son devenir dans le monde post-pandémie ;
  • la promotion de la culture en tant que secteur économique et socle de valeurs, l’appui aux artistes dans leurs efforts de sensibilisation et de communication sur les stratégies de lutte contre la maladie ;
  • l’accès à des informations fiables pour tous, à travers le renforcement des capacités des professionnels des médias à déconstruire la désinformation et fournir l’information juste et crédible ;
  • l’appui au système éducatif pour la continuité pédagogique à distance à travers les médias, plateformes digitales et documents imprimés, le renforcement des capacités des enseignants à s’adapter à une pédagogie à distance et l’approfondissement de leur formation à l’enseignement digital pour palier à d’éventuelles situations similaires.