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L’UNESCO accueille une discussion d’urgence sur l’éducation comme moyen de lutte contre la recrudescence de l’antisémitisme
Cette table ronde de haut niveau a réuni des experts issus du monde universitaire, du domaine de l’éducation, de la société civile et d’organisations internationales pour débattre de l’impact de l’antisémitisme sur les éducateurs et les apprenants dans différentes régions du monde et de l’aide qui doit leur être apportée. Les participants ont également mis en avant les mesures qui pouvaient être prises à différents niveaux, des décisions politiques à la réglementation des plateformes numériques, pour lutter contre la polarisation et la haine.
Recrudescence des discours de haine antisémites
Depuis le 7 octobre 2023, les organes de contrôle en Europe et en Amérique du Nord ont enregistré une hausse brutale des discours de haine antisémites en ligne et en hors-ligne ainsi que des incidents violents. Rien qu’en France, la police a enregistré plus d’actes antisémites en un mois qu’au cours de toute l’année précédente.
En ouverture de la discussion, la Directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay a souligné que cette tendance inquiétante requérait une attention immédiate et a souligné le rôle central de l’éducation dans la lutte contre la normalisation de l’antisémitisme.
« Les écoles, au sens large du terme, sont en première ligne des transformations sociales. Promouvoir une éducation fondée sur les droits humains est à la fois un impératif immédiat de sécurité pour les élèves et les enseignants et un investissement à long terme. Par l’intermédiaire de ses programmes, l’UNESCO s’emploie à mettre en place une éducation qui cultive la pensée critique, promeut le respect de la dignité de chaque être humain et pousse les jeunes à agir contre les préjugés », a déclaré Mme Azoulay.
Katharina von Schnurbein, coordinatrice européenne à la lutte contre l’antisémitisme et au soutien à la vie juive de la Commission européenne, a souligné que « nous devons veiller à ce que les résultats éducatifs que nous voulons soient définis dès le début ». Elle a mis en avant la coopération entre l’UNESCO et l’UE visant à former des éducateurs dans les États membres de l’UE et à leur donner les moyens de lutter contre l’antisémitisme à l’école, notamment à l’aide de manuels et de programmes scolaires adaptés. Ce travail entre dans le cadre du projet sur deux ans financé par la Commission européenne.
L’antisémitisme est présent dans toutes les sphères de la société
D’après Alina Bricman, directrice des affaires européennes de B’nai B’rith International, l’impact de l’antisémitisme se ressent à tous les niveaux et dans toutes les sphères de la société. Des personnes changent le nom affiché sur leurs sonnettes, des élèves évitent certains cours, et ceux qui sont censés les protéger des attaques, leurs enseignants, directeurs d’établissement et professeurs, sont parfois ceux qui alimentent ce climat de haine.
Alex Maws, responsable de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô au sein de l’Association des réfugiés juifs au Royaume-Uni, a ensuite expliqué la nature et les formes spécifiques de l’antisémitisme et a mis l’accent sur la nécessité urgente de transposer à plus grande échelle les programmes qui forment les éducateurs à gérer les incidents et à protéger les élèves. Pascale Goutagny, inspectrice pédagogique régionale au ministère français de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô nationale et de la Jeunesse, a présenté les processus mis en place à l’échelle nationale en France pour prévenir et réagir à l’antisémitisme à l’école.
Au début du mois, l’UNESCO et la France ont annoncé un nouveau partenariat visant à former les éducateurs et les responsables politiques à utiliser l’éducation pour lutter contre l’antisémitisme en France et en Europe. Ce partenariat vient renforcer la coopération en cours de l’UNESCO avec la Commission européenne et les ministères nationaux de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô de 12 pays européens, dont la France, contre l’antisémitisme.
Manque de transparence des plateformes numériques
Guilherme Canela, Responsable de la Section Liberté d’expression et Sécurité des journalistes de l’UNESCO, a abordé la dimension numérique de la crise actuelle. Le manque de transparence des plateformes numériques les transforme en cocons de mésinformation, ce qui peut aussi faciliter la diffusion de théories du complot. La propagation exponentielle des contenus violents que les services de répression et les magistrats doivent examiner fait qu’il est quasiment impossible de gérer ces affaires de manière habituelle, y compris pour ce qui est de détecter la source et de la tenir responsable. Il est par conséquent nécessaire de trouver une solution systémique axée sur les processus.
Pour répondre à ce phénomène, l’UNESCO a récemment publié des . Ils ont pour objectif de préserver le droit à la liberté d’expression, y compris l’accès à l’information et autres droits humains dans la gouvernance des plateformes numériques, tout en traitant des contenus qui peuvent être restreints de manière admissible en vertu des normes et de la législation internationales en matière de droits humains.
Stefania Giannini, Sous-Directrice générale pour l’éducation de l’UNESCO, a mis en avant la réponse éducative globale à l’antisémitisme que l’Organisation soutient depuis 2018.
Cette réponse inclut la mobilisation des personnes contre le négationnisme et la déformation des faits historiques concernant l’Holocauste par l’intermédiaire de formations et de , l’enseignement de l’Holocauste et ses génocides, la lutte contre les discours de haine et la désinformation en ligne ainsi que l’élaboration de programmes adaptés pour aider les éducateurs à prévenir et à limiter l’impact de l’antisémitisme à tous les niveaux.