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La négation de l’Holocauste désigne le déni pur et simple de la réalité historique de l’Holocauste, notamment de l’extermination de six millions de Juifs par le régime nazi au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les négationnistes prétendent souvent que les chambres à gaz n’ont pas existé, que le nombre de morts est exagéré ou que l’Holocauste a été inventé de toutes pièces. 

La déformation de l’Holocauste désigne quant à elle le fait de manipuler ou de déformer les faits liés à l’Holocauste. Il peut s’agir de minimiser le nombre de victimes, de désigner d’autres responsables que les nazis, ou d’établir une fausse équivalence entre l’Holocauste et d’autres événements historiques afin de réduire son importance. 

La négation et la déformation servent toutes les deux à réécrire l’Histoire et à remettre en question la vérité et alimentent souvent l’antisémitisme et la haine. Ces procédés ignorent les preuves accablantes de l’Holocauste, telles que les documents nazis, les témoignages des survivants et les vestiges des camps de concentration. Il est essentiel de comprendre et de savoir reconnaître ces pratiques néfastes afin de préserver l’intégrité de l’Histoire et de lutter contre la mésinformation.

• Le guide pour les enseignants présente les concepts clés, les méthodes d’enseignement et les approches pouvant servir à lutter contre la négation et la déformation de l’Holocauste. Il a été élaboré en collaboration avec le ministère fédéral autrichien de l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô, des Sciences et de la Recherche et est destiné principalement aux enseignants d’histoire et de sciences sociales, ce guide
• De l’analyse de témoignages de survivants à la déconstruction de « memes » dangereux et de théories du complot, les comptent 12 activités pédagogiques personnalisables axées sur les connaissances historiques, l’analyse des médias et les compétences socio-émotionnelles. Ces ressources ont été développées grâce au financement de la Commission européenne.

Les plateformes de réseaux sociaux sont devenues un important canal de diffusion de la négation et de la déformation de l’Holocauste. Leurs algorithmes amplifient souvent les contenus sensationnalistes ou controversés, donnant ainsi une visibilité excessive aux arguments négationnistes. Ces plateformes permettent aussi à des groupes de diffuser de la mésinformation à l’échelle mondiale. Une  de 2022 a révélé que les « memes Â» et « l’humour Â» étaient utilisés pour déformer les faits et désensibiliser les utilisateurs des réseaux sociaux aux idées dangereuses. , et la plateforme a jusque là refusé de modérer le contenu qu’elle héberge. 

Lutter contre ce problème nécessite de suivre une approche pluridimensionnelle. Le guide de l’UNESCO sur la lutte contre la négation et la déformation de l’Holocauste à destination des enseignants donne des conseils pour renforcer les programmes d’éducation aux médias numériques afin d’apprendre aux jeunes à détecter et à rejeter les contenus trompeurs. 

La négation et la déformation de l’Holocauste trouvent souvent leurs racines dans l’antisémitisme et dans la théorie du complot connexe selon laquelle les Juifs exagèreraient ou auraient inventé l’Holocauste pour gagner du pouvoir ou attirer la compassion. La négation et la déformation servent alors à banaliser l’idéologie nazie et à promouvoir le suprémacisme blanc. Dans certains cas, la déformation de l’Holocauste sert aussi des buts politiques, par exemple en minimisant la complicité de la population locale dans les atrocités commises par les nazis pour exalter la fierté nationale. La déformation de l’Holocauste peut aussi être le fait de l’ignorance ou de tentatives malavisées de relativiser les faits en établissant de fausses équivalences entre l’Holocauste et d’autres événements historiques, minimisant ainsi son ampleur. 

Ces actions contribuent à remettre en question l’identité juive, à effacer l’Histoire et à perpétuer la haine. Il est essentiel d’avoir conscience de ces motivations pour mettre fin à la négation et à la déformation de l’Holocauste, car cela permet de déceler les préjugés et les buts politiques qui se cachent derrière la mésinformation diffusée.

Les enseignants ont un rôle essentiel à jouer pour lutter contre la négation et la déformation de l’Holocauste en promouvant la compréhension des faits et l’esprit critique. Ils peuvent aider les apprenants à devenir des apprentis historiens en utilisant du matériel pédagogique basé sur des preuves telles que des témoignages de survivants, des photographies ou des archives nazies, ainsi qu’en organisant des visites de musées ou de mémoriaux. En les invitant à appliquer les mêmes compétences pour analyser le contenu trouvé sur les réseaux sociaux, les enseignants peuvent encourager les apprenants à évaluer de manière critique les sources et les informations qu’ils trouvent et les aider à reconnaître la mésinformation et les discours manipulateurs. 

Le guide et les activités pédagogiques de l’UNESCO proposent également aux enseignants des stratégies pour aborder frontalement la question de la négation et la déformation de l’Holocauste en expliquant leurs racines, les stratégies de communication suivies par leurs promoteurs et les motivations qui se cachent derrière afin de sensibiliser les apprenants et de renforcer leur résilience à la désinformation et la mésinformation. Étudier les parcours et les témoignages des victimes peut favoriser l’empathie des apprenants et les aider à créer un lien personnel avec l’Histoire et à comprendre l’importance de la vérité historique pour combattre la haine et promouvoir la justice.

La négation et la déformation de l’Holocauste blessent profondément les survivants et leurs descendants en invalidant leurs souffrances et en effaçant la mémoire de leurs proches assassinés. Ces pratiques traumatisent à nouveau les personnes qui ont subi des horreurs inimaginables et alimentent l’antisémitisme, créant ainsi un environnement hostile pour les communautés juives. 

Elles affectent la société dans son ensemble en affaiblissant les enseignements tirés de l’Holocauste et en sapant les efforts déployés pour lutter contre la haine et prévenir de nouvelles atrocités. De manière plus générale, elles érodent la confiance dans les concepts de vérité et de connaissance et permettent ainsi à des idéologies dangereuses de refaire surface.