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L’une des organisations lauréates du Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes accompagne de jeunes tanzaniennes lors de transitions scolaires cruciales
« Chez GLAMI, nous aidons les filles à avoir confiance en elles et à devenir résilientes afin qu’elles sachent comment surmonter les difficultés auxquelles elles sont confrontées, tout en donnant la priorité à leur éducation », déclare Devotha Mlay, codirectrice générale des programmes de la (GLAMI), l’une des deux organisations lauréates de l’édition 2022 du Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes.
Fondée en 2001, GLAMI est récompensée pour ses deux programmes phares – Binti Shupavu et Kisa – qui aident 7 400 filles des régions du Kilimandjaro et de l’Arusha (République-Unie de Tanzanie) à passer d’un niveau d’enseignement à l’autre en douceur, à terminer leurs études et à prendre leur vie en main.
Propager le changement
Selon (ISU), seulement 39 % des filles tanzaniennes intègrent l’enseignement secondaire et moins de 3 % poursuivent leurs études dans l’enseignement supérieur.
« En Tanzanie, les filles sont confrontées à de nombreux obstacles qui les empêchent de terminer leurs études, comme des pressions familiales, scolaires, sociétales ou économiques », déplore Devotha.
L’éducation s’avère pourtant essentielle pour les filles. « Des recherches montrent que les filles qui achèvent leurs études obtiennent de meilleurs emplois, élèvent des familles en meilleure santé et considèrent davantage que l’éducation est prioritaire pour leurs enfants. Une fille instruite propage un changement qui se répercute sur plusieurs générations », ajoute Monica Swai, codirectrice générale des opérations de GLAMI.
Apprendre à saisir sa chance
En 2017, GLAMI a lancé dans la région du Kilimandjaro son programme Binti Shupavu (« filles courageuses » en swahili). Ce programme, qui se déroule pendant les quatre premières années du secondaire, enseigne des compétences de la vie courante à des filles âgées de 12 à 18 ans. Il aborde des sujets tels que les méthodes d’apprentissage, la prise de décision, la santé et la confiance en soi. Son but est de faire progresser le taux de réussite au diplôme. 2 934 anciennes élèves en ont bénéficié à ce jour et en 2022, 5 146 boursières du programme Binti Shupavu étaient inscrites dans 22 établissements partenaires.
Les mentors, dont 80 % ont suivi le programme, travaillent directement avec les filles lors des réunions hebdomadaires de l’association. À cette occasion, elles discutent de thèmes tels que la santé procréative ou les stratégies pour surmonter les difficultés.
« Nous collaborons avec des établissements partenaires pour cibler les filles qui leur paraissent les plus vulnérables et les plus à risque d’abandonner leurs études. Le fonds d’urgence de GLAMI est destiné aux boursières du programme Binti Shupavu confrontées à des obstacles infranchissables qui compromettent la poursuite de leurs études. Il couvre les dépenses liées aux frais de scolarité, aux fournitures, aux uniformes, à la santé, à la nourriture, et plus encore », explique Devotha.
« GLAMI met un point d’honneur à mobiliser les parents et à nouer des liens avec eux dès que leur fille rejoint le programme Binti Shupavu. Lorsque les parents comprennent ce que leur fille apprend, ils l’aident à réussir à l’école et dans la vie, ils font évoluer leur vision des choses et ils se sentent davantage concernés », poursuit Devotha.
Renforcer la confiance en soi et le sentiment d’appartenance
Kisa (« histoire » en swahili) est un programme de leadership qui prépare les filles âgées de 16 à 20 ans à aller à l’université et à créer un changement social positif dans leur communauté. 2 338 filles y sont actuellement inscrites et 4 136 filles l’ont déjà suivi. Il comprend des cours hebdomadaires chapeautés par des mentors (des anciennes du programme pour la plupart), trois colloques sur la santé par an, une journée de l’emploi ainsi que des projets annuels qui permettent aux filles de mettre le doigt sur une difficulté rencontrée par leur communauté puis de la résoudre.
« Les filles acquièrent des compétences essentielles grâce à notre programme, mais la véritable victoire pour GLAMI est de voir ces filles grandir et travailler ensemble pour mettre en pratique leurs nouvelles compétences. Elles gagnent en confiance parce qu’elles apprennent dans un environnement favorable, aux côtés de leurs camarades et auprès d’une femme mentor qui a fait des études dans le supérieur et qui incarne les possibilités qui s’offrent à elles. »
Les élèves qui ont bénéficié du programme Kisa affichent non seulement un meilleur taux de réussite au diplôme et de meilleures notes que leurs pairs, mais elles déclarent également avoir davantage confiance en elles, se sentir plus assurées et mieux s’exprimer à l’issue du programme.
Un soutien qui se poursuit après la remise des diplômes
« Nous offrons à nos anciennes élèves la possibilité de rester en contact avec GLAMI et de continuer à apprendre et à s’épanouir à nos côtés grâce à des formations de préparation à l’emploi, à la constitution d’un réseau et à des séminaires de développement commercial », fait valoir Monica.
Maua Shaban Fonga, qui a naguère suivi le programme Binti Shupavu, s’enthousiasme : « J’avais confiance en moi et j’étais motivée, donc je n’ai pas eu peur de créer une entreprise. Je peux discuter sans rougir avec n’importe qui et n’importe où ! Je vends des tissus, des sous-vêtements, des robes et des vêtements pour hommes. Je gère aussi un magasin de pièces détachées pour motos. Je suis financièrement indépendante à 100 %, tout en aidant ma famille. »
Devotha et Monica affirment que grâce au Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes, elles pourront continuer de développer le programme pour qu’il bénéficie à davantage de filles. En 2023, GLAMI élargira son programme Binti Shupavu au Morogoro, dans l’est de la Tanzanie, où le taux d’abandon scolaire est très élevé chez les filles.
« Nous souhaitons que chaque fille tanzanienne ait le niveau d’études, la confiance, la résilience et le leadership nécessaires pour vivre sa vie comme elle l’entend ».
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