À l’occasion de la , l’UNESCO a rassemblé plus de 750 élèves issus de 30 classes de Paris et de la région parisienne, et 10 pays différents connectés en webinaire pour un évènement riche et unique en hommage à Robert Badinter.
La matinée a débuté par un accueil chaleureux de Matthieu Guével, Directeur de la Communication à l’UNESCO, qui a introduit Robert Badinter, figure emblématique de la lutte contre la peine de mort et défenseur des droits humains.
Stefania Giannini, Directrice générale adjointe pour l’ÉܳپDz, a rappelé le rôle essentiel de l’UNESCO dans l’éducation aux droits humains, soulignant l'importance de sensibiliser les jeunes aux enjeux de la justice et de la dignité humaine.
Les élèves ont ensuite visionné le film documentaire « », réalisé par Romain Icard. À travers des images et des témoignages marquants, le film documentaire a permis aux élèves de revenir sur le parcours de Robert Badinter et de saisir l’héritage et les combats de ce grand homme.
À l’issue de la projection, les élèves ont échangé avec Romain Icard, discutant du choix de réaliser ce film, de sa rencontre avec Robert Badinter et de son influence sur la justice et les droits humains.
L'après-midi a débuté sous la modération d'Asha Sumputh, journaliste.
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a ouvert la session en rendant hommage à Robert Badinter et en soulignant les liens entre ses combats, les missions de l’UNESCO et le pouvoir des jeunes de combattre en faveur d’un avenir meilleur.
Volker Turk, a également participé en mettant en avant la comme une source d'inspiration, notamment dans la défense des droits fondamentaux tels que l’accès à l’éducation, à la santé et à la liberté. Il a partagé avec les jeunes que « les droits humains sont des idées très simples qui tout au long de l'histoire ont motivé les gens à défendre ce qui est juste. »
Les élèves ont ensuite eu l’opportunité de rencontre Élisabeth Badinter, philosophe, femme de lettres et épouse de Robert Badinter. Élisabeth a expliqué aux élèves le parcours de Robert Badinter en évoquant ses espoirs et son engagement déterminé contre la peine de mort et en faveur des droits humains. Les élèves se sont intéressés aux moyens de préserver l’héritage de cette figure aujourd’hui et aux combats communs menés par les Badinter, à savoir ; la liberté de pensée, d’expression et la laïcité.
L'après-midi s'est poursuivie par des discussions riches et variées sur les droits de l’homme, ainsi que sur la lutte contre le racisme, les discriminations et l'antisémitisme.
Richard Malka, avocat, écrivain et scénariste, a ouvert le dernier temps fort de ce Campus XL en parlant de Badinter et de la force de conviction qui a traversé toute sa carrière. Richard a également partagé sa vision de la peine de mort mais également les arguments en faveur de sa disparition dans le monde. Selon lui, la peine de mort est une forme de vengeance et dans nos sociétés modernes, elle ne contribue pas à rendre la société moins violente. Croire en l’humanisme, c’est également croire en la capacité de l’individu à regretter ses actes car “le combat pour l’humanité, c’est un combat pour la vie”.
Les élèves ont ensuite pu échanger leurs idées sur ce débat, discuter de la liberté d'expression et de l'importance de respecter et de défendre les droits humains en toutes circonstances.
La génération actuelle a une forte responsabilité car les droits humains ne sont jamais acquis, c’est un combat à renouveler sans cesse
Après ce premier échange, l'accent a été mis sur la lutte contre les discriminations. George Pau-Langevin, , a abordé ce thème crucial ainsi que les défis actuels en matière d'égalité.
L'experte a souligné l'importance de ne jamais fermer les yeux face à l'injustice. Elle a évoqué différentes manières de lutter, précisant que cela ne passe pas par la violence, mais par la réflexion sur la manière d’amener l'autre à comprendre son erreur et à l'inciter à réparer. George Pau-Langevin a rappelé que “la discrimination n’est pas une opinion, mais un délit” et la liberté d'expression, bien que fondamentale, doit être encadrée pour éviter les dérives.
À l’issue de l’échange, les élèves ont posé des questions sur la manière de répondre aux discours négationnistes et de combattre la discrimination au quotidien. George Pau-Langevin a recommandé à la jeunesse, en tant que citoyens, de s’impliquer activement dans des associations, et de faire entendre leur voix.
ll ne faut pas limiter ses émotions et ses indignations aux discriminations qui nous affectent directement. Si l’on s’intéresse aux droits de la personne humaine, on peut s’engager contre toutes les discriminations, car nous appartenons à la même humanité.
Si la lutte contre toutes les formes de discriminations est essentielle aujourd’hui, d’autres combats tout aussi cruciaux ont également été portés à l’attention des élèves. Karel Fracapane, spécialiste de l’éducation à la citoyenneté mondiale à l’UNESCO, a ainsi pris la parole pour aborder la lutte contre l’antisémitisme et les préjugés, des fléaux qui menacent le vivre-ensemble.
Karel a souligné que l’UNESCO œuvre depuis de nombreuses décennies pour la lutte contre le racisme et les discriminations. Dès 1949, l'UNESCO entreprend un vaste programme de lutte contre le racisme et sort en 1978 : la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux. Le spécialiste a expliqué aux élèves et aux enseignants le rôle crucial de l'éducation dans la lutte pour les droits humain, soulignant que les stéréotypes peuvent se transmettre à travers l'école, notamment lorsque certains manuels scolaires véhiculent des mécanismes racistes. “L'école est le lieu du vivre-ensemble et le lieu de l'exercice de ses droits” affirme-t-il et les jeunes, ont également la responsabilité de propager le respect.
Enfin, Karel a expliqué aux étudiants que lutter contre le racisme passe aussi par un travail de mémoire. Il leur a conseillé d’étudier l’histoire et les origines de la haine pour éviter de reproduire les mêmes erreurs et mieux comprendre comment ces idéologies ont façonné nos sociétés. De nos jours, le respect des droits de l'homme passe également par le numérique. La discussion entre Karel Fracapane et les élèves a mis en lumière l'importance d'une utilisation éthique des plateformes en ligne, afin de garantir le respect des droits fondamentaux de chacun.
Ce qui est important, c'est de défendre les droits qui sont les nôtres, là où nous sommes et à notre échelle.
Ce Campus XL a offert l'opportunité aux élèves de découvrir le parcours de Robert Badinter, tout en rendant hommage à l'engagement d'une grande figure des droits humains. Cette journée a été un moment fort, riche en débats, qui a nourri la réflexion des étudiants et renforcé leur engagement pour un avenir plus respectueux.