Salle X

Recommandation sur les ressources éducatives libres (REL)

Date et lieu d'adoption : 25 novembre 2019  -
Paris, France
Thème : Communication et information
Type d'instrument : Recommandations

Texte

 

±Ę°ůĂ©˛ąłľ˛úłÜ±ô±đ 

Rappelant qu’il est affirmĂ© dans le ±Ę°ůĂ©˛ąłľ˛úłÜ±ô±đ de l’Acte constitutif de l’UNESCO que « la dignitĂ© de l’homme exigeant la diffusion de la culture et l’éducation de tous en vue de la justice, de la libertĂ© et de la paix, il y a lĂ , pour toutes les nations, des devoirs sacrĂ©s Ă  remplir dans un esprit de mutuelle assistance », 

Reconnaissant le rĂ´le important de l’UNESCO dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que dans la mise en Ĺ“uvre des dĂ©cisions adoptĂ©es Ă  cet Ă©gard par sa ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale, 

Rappelant Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ l’article premier de l’Acte constitutif de l’UNESCO, qui assigne Ă  l’Organisation, entre autres tâches, celle de recommander « tels accords internationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idĂ©es, par le mot et par l’image », 

Affirmant les principes inscrits dans la DĂ©claration universelle des droits de l’homme, qui stipule que tous les individus ont des droits, des devoirs et des libertĂ©s fondamentales, dont le droit de chercher, de recevoir et de rĂ©pandre, sans considĂ©rations de frontières, les informations et les idĂ©es par quelque moyen d’expression que ce soit (article 19), le droit Ă  l’éducation (article 26), le droit de prendre part librement Ă  la vie culturelle de la communautĂ©, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en rĂ©sultent et le droit de chacun Ă  la protection des intĂ©rĂŞts moraux et matĂ©riels dĂ©coulant de toute production scientifique, littĂ©raire ou artistique dont il est l’auteur (article 27), 

Affirmant Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ les principes formulĂ©s dans la DĂ©claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (2007), qui reconnaĂ®t aux peuples autochtones le droit d’élaborer des lois nationales et de mettre en Ĺ“uvre des politiques nationales, 

Prenant note de l’article 24 de la Convention relative aux droits des personnes handicapĂ©es (2006), qui reconnaĂ®t le droit des personnes handicapĂ©es Ă  l’éducation, et des principes Ă©noncĂ©s dans la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement (1960), 

Se rĂ©fĂ©rant Ă  la recommandation relative Ă  la promotion du multilinguisme et l’accès universel Ă  l’information dans le cyberespace adoptĂ©e par la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de l’UNESCO Ă  sa 32e session en 2003, 

Se rĂ©fĂ©rant Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ Ă  la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supĂ©rieur (2007), ainsi qu’à la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant (1966) adoptĂ©e par l’OIT et l’UNESCO, laquelle insiste sur le fait que, dans le cadre des libertĂ©s professionnelles et acadĂ©miques dĂ©volues aux enseignants, ces derniers « devraient jouer le rĂ´le essentiel dans le choix et la mise au point du matĂ©riel d’enseignement, le choix des manuels et l’application des mĂ©thodes pĂ©dagogiques », 

¸éĂ©˛ą´Ú´Úľ±°ůłľ˛ą˛ÔłŮ l’importance du Programme de dĂ©veloppement durable Ă  l’horizon 2030 des Nations Unies, qui proclame que « l’expansion de l’informatique et des communications et l’interdĂ©pendance mondiale des activitĂ©s ont le potentiel d’accĂ©lĂ©rer les progrès de l’humanitĂ©, de rĂ©duire la fracture numĂ©rique et de donner naissance Ă  des sociĂ©tĂ©s du savoir », 

Reconnaissant Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ le rĂ´le de chef de file de l’UNESCO dans le domaine de l’éducation, et dans la rĂ©alisation de l’objectif de dĂ©veloppement durable 4 (ODD 4), qui appelle la communautĂ© internationale Ă  assurer Ă  tous une Ă©ducation Ă©quitable, inclusive et de qualitĂ© et des possibilitĂ©s d’apprentissage tout au long de la vie, 

Se rĂ©fĂ©rant en outre au Cadre d’action É»ĺłÜł¦˛ąłŮľ±´Ç˛Ô 2030, qui Ă©numère une sĂ©rie de stratĂ©gies pour la mise en Ĺ“uvre de l’ODD 4, et qui fait valoir que l’élargissement de l’accès Ă  l’éducation doit s’accompagner de mesures visant Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© et la pertinence de l’enseignement et de l’apprentissage et en particulier que « les Ă©tablissements et les programmes Ă©ducatifs devraient ĂŞtre dotĂ©s de ressources adĂ©quates et Ă©quitablement rĂ©parties, les Ă©quipements doivent ĂŞtre sĂ»rs, respectueux de l’environnement et facilement accessibles; les enseignants et les Ă©ducateurs de qualitĂ©, en nombre suffisant, doivent adopter des approches pĂ©dagogiques axĂ©es sur l’apprenant, actives et collaboratives; les manuels, les autres supports et technologies d’apprentissage et les ressources Ă©ducatives libres doivent ĂŞtre non-discriminatoires, propices Ă  l’apprentissage, conçus pour l’apprenant, adaptĂ©s en fonction du contexte, Ă©conomiques et accessibles Ă  tous les apprenants – enfants, jeunes et adultes », 

Saluant la DĂ©claration de principes du Sommet mondial sur la sociĂ©tĂ© de l’information de 2003, dans laquelle les États s’engageaient Ă  « Ă©difier une sociĂ©tĂ© de l’information Ă  dimension humaine, inclusive et privilĂ©giant le dĂ©veloppement, une sociĂ©tĂ© de l’information dans laquelle chacun ait la possibilitĂ© de crĂ©er, d’obtenir, d’utiliser et de partager l’information et le savoir », 

Reconnaissant que le dĂ©veloppement des technologies de l’information et de la communication (TIC), y compris l’intelligence artificielle, offre des possibilitĂ©s d’amĂ©liorer la libre circulation des idĂ©es par le mot, le son et l’image, mais aussi rend plus problĂ©matique la participation de tous aux sociĂ©tĂ©s du savoir, 

Reconnaissant Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ qu’une Ă©ducation de base de qualitĂ© ainsi qu’une initiation aux mĂ©dias et Ă  l’information sont des conditions prĂ©alables Ă  l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment l’intelligence artificielle, et aux avantages qui en dĂ©coulent, 

Reconnaissant en outre que, dans le cadre de l’édification de sociĂ©tĂ©s du savoir inclusives, les ressources Ă©ducatives libres (REL) peuvent favoriser une Ă©ducation de qualitĂ© Ă©quitable, inclusive, ouverte et participative et renforcer les libertĂ©s acadĂ©miques et l’autonomie professionnelle des enseignants en Ă©largissant la gamme des supports d’enseignement et d’apprentissage disponibles, 

Tenant compte du Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels (article 13.1), de la DĂ©claration du Cap sur l’éducation libre (2007), de la DĂ©claration de Dakar sur les ressources Ă©ducatives libres (2009), de la DĂ©claration de Paris sur les ressources Ă©ducatives libres (2012), de la DĂ©claration du MillĂ©naire des Nations Unies et du Cadre d’action de Dakar (2000) qui tous reconnaissent « le droit de toute personne Ă  l’éducation », 

ł§â€™a±č±čłÜ˛â˛ą˛ÔłŮ&˛Ô˛ú˛ő±č;sur le Plan d’action de Ljubljana sur les REL 2017 pour gĂ©nĂ©raliser le recours aux REL, afin d’aider tous les États membres Ă  Ă©difier des sociĂ©tĂ©s du savoir inclusives et Ă  atteindre l’ODD 4 (Ă©ducation de qualitĂ©), l’ODD 5 (Ă©galitĂ© entre les sexes), l’ODD 9 (industrie, innovation, infrastructure), l’ODD 10 (inĂ©galitĂ©s rĂ©duites), l’ODD 16 (paix, justice et institutions efficaces) et l’ODD 17 (partenariats pour la rĂ©alisation des objectifs) du Programme de dĂ©veloppement durable Ă  l’horizon 2030, 

1. Adopte la prĂ©sente Recommandation sur les ressources Ă©ducatives libres (REL), en ce vingt-cinquième jour de novembre 2019; 

2. Recommande aux États membres d’appliquer les dispositions de la prĂ©sente Recommandation en prenant des mesures appropriĂ©es, notamment lĂ©gislatives, conformes aux pratiques constitutionnelles et aux structures de gouvernance de chaque État, en vue de donner effet, dans leurs juridictions, aux principes Ă©noncĂ©s dans la prĂ©sente Recommandation; 

3. Recommande Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ aux États membres de porter la prĂ©sente Recommandation Ă  la connaissance des autoritĂ©s et organismes responsables de l’apprentissage, de l’éducation et de la recherche, ainsi que de consulter les autres parties intĂ©ressĂ©es; 

4. Recommande en outre aux États membres de lui rendre compte, aux dates et selon les modalitĂ©s qu’elle aura dĂ©terminĂ©es, des mesures qu’ils auront prises pour donner suite Ă  la prĂ©sente Recommandation. 

I. DÉFINITION ET CHAMP D’APPLICATION 

1. Les ressources Ă©ducatives libres (REL) sont des matĂ©riels d’apprentissage, d’enseignement, et de recherche sur tout format et support, relevant du domaine public ou bien protĂ©gĂ©s par le droit d’auteur et publiĂ©s sous licence ouverte, qui autorisent leur consultation, leur rĂ©utilisation, leur utilisation Ă  d’autres fins, leur adaptation et leur redistribution gratuites par d’autres. 

2. Une licence ouverte est une licence qui respecte les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle de son titulaire et accorde au public des autorisations de consulter, de rĂ©utiliser, d’utiliser Ă  d’autres fins, d’adapter et de redistribuer les matĂ©riels Ă©ducatifs. 

3. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent grandement faciliter un accès efficace, Ă©quitable et inclusif aux REL ainsi que l’utilisation, l’adaptation et la redistribution de ces ressources. Elles permettent Ă  tous, et notamment aux personnes handicapĂ©es ou issues de groupes marginalisĂ©s ou dĂ©favorisĂ©s, d’accĂ©der aux REL en tous lieux et Ă  tout moment. Elles permettent Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ de rĂ©pondre aux besoins de chaque apprenant, favorisent efficacement l’égalitĂ© des genres et encouragent la mise en place d’approches pĂ©dagogiques, didactiques et mĂ©thodologiques novatrices. 

4. Les parties prenantes Ă  la prĂ©sente Recommandation dans les secteurs formel, non formel et informel (selon le cas) incluent notamment les enseignants, les Ă©ducateurs, les apprenants, les organismes gouvernementaux, les parents, les Ă©tablissements d’enseignement et les prestataires de services Ă©ducatifs, le personnel d’appui Ă  l’éducation, les formateurs d’enseignants, les responsables des politiques Ă©ducatives, les institutions culturelles (bibliothèques, archives et musĂ©es) et leurs utilisateurs, les fournisseurs d’infrastructures des technologies de l’information et de la communication (TIC), les chercheurs, les instituts de recherche, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile (notamment les associations professionnelles et Ă©tudiantes), les Ă©diteurs, les secteurs public et privĂ©, les organisations intergouvernementales, les titulaires de droits d’auteur et les auteurs, les mĂ©dias et les groupes de radiodiffusion ainsi que les organismes de financement. 

II. BUTS ET OBJECTIFS 

5. Parmi les principales conditions prĂ©alables Ă  la rĂ©alisation de l’ODD 4 figurent un investissement soutenu et la mise en place d’actions Ă©ducatives par les gouvernements et d’autres acteurs clĂ©s de l’éducation, selon les besoins, en faveur de la crĂ©ation, la conservation, la mise Ă  jour rĂ©gulière, et l’utilisation efficace de matĂ©riels d’éducation et de recherche et de programmes d’enseignement de haute qualitĂ© ainsi qu’un accès inclusif et Ă©quitable Ă  ceux-ci. 

6. Comme l’énoncent la DĂ©claration du Cap sur l’éducation libre (2007) et la DĂ©claration de Paris sur les REL (2012), le recours aux licences ouvertes pour les matĂ©riels pĂ©dagogiques offre de nombreuses possibilitĂ©s de rĂ©duction des coĂ»ts liĂ©s Ă  la crĂ©ation, la consultation, la rĂ©utilisation, l’utilisation Ă  d’autres fins, l’adaptation, la redistribution, la conservation et l’assurance qualitĂ©, notamment en ce qui concerne la traduction, l’adaptation Ă  diffĂ©rents contextes Ă©ducatifs et culturels, l’élaboration de matĂ©riels prenant en considĂ©ration les questions de genre et la crĂ©ation de formats alternatifs qui soient accessibles aux apprenants prĂ©sentant des besoins Ă©ducatifs spĂ©cifiques. 

7. De plus, l’utilisation judicieuse des REL, associĂ©e Ă  des mĂ©thodologies pĂ©dagogiques adaptĂ©es, Ă  des contenus pĂ©dagogiques bien conçus et Ă  des activitĂ©s d’apprentissage variĂ©es peut offrir un plus large Ă©ventail d’options pĂ©dagogiques innovantes qui permettent de faire participer plus activement les Ă©ducateurs et les apprenants, en tant que membres de sociĂ©tĂ©s du savoir diverses et inclusives, aux processus Ă©ducatifs et Ă  la crĂ©ation de contenus. 

8. Par ailleurs, la collaboration et les efforts de plaidoyer menĂ©s aux niveaux rĂ©gional et mondial en faveur de la crĂ©ation, de la consultation, de la rĂ©utilisation, de l’utilisation Ă  d’autres fins, de l’adaptation, de la redistribution et de l’évaluation des REL peuvent permettre aux gouvernements et aux prestataires de services Ă©ducatifs d’évaluer la qualitĂ© du contenu libre d’accès et d’optimiser leurs propres investissements dans la crĂ©ation de contenus pĂ©dagogiques et de recherche ainsi que dans la mise en place et l’entretien d’infrastructures TIC en vue d’atteindre durablement et Ă  moindre coĂ»t les prioritĂ©s Ă©ducatives dĂ©finies au plan national. 

9. Compte tenu de ces avantages potentiels, les objectifs et les domaines d’action de la prĂ©sente recommandation sont les suivants: 
(i) renforcer les capacitĂ©s: dĂ©velopper chez tous les principaux acteurs du secteur de l’éducation des capacitĂ©s pour crĂ©er, consulter, rĂ©utiliser, utiliser Ă  d’autres fins, adapter et redistribuer les REL, ainsi que pour utiliser et appliquer des licences ouvertes conformĂ©ment aux lĂ©gislations nationales et aux obligations internationales relatives au droit d’auteur; 
(ii) Ă©laborer des politiques d’accompagnement: encourager les gouvernements ainsi que les autoritĂ©s en charge de l’éducation et les Ă©tablissements d’enseignement Ă  adopter des cadres rĂ©glementaires favorisant la mise Ă  disposition sous licence ouverte des matĂ©riels d’éducation et de recherche financĂ©s par des fonds publics; et Ă  Ă©laborer des stratĂ©gies permettant l’utilisation et l’adaptation des REL au profit d’une Ă©ducation et d’un apprentissage tout au long de la vie, inclusifs et de qualitĂ© pour tous, en s’appuyant sur des recherches pertinentes dans ce domaine; 
(iii) favoriser un accès effectif, inclusif et Ă©quitable Ă  des REL de qualitĂ©: encourager l’adoption de stratĂ©gies et de programmes, y compris au moyen de solutions technologiques adaptĂ©es, permettant le partage des REL, quel que soit leur support, selon des formats et des normes ouverts, afin de favoriser l’équitĂ© en matière d’accessibilitĂ©, de co-crĂ©ation, de conservation et de recherche, y compris pour les personnes handicapĂ©es ou issues de groupes vulnĂ©rables; 
(iv) favoriser la crĂ©ation de modèles de durabilitĂ© pour les REL: soutenir et encourager la crĂ©ation de modèles de durabilitĂ© pour les REL aux niveaux national, rĂ©gional et institutionnel, ainsi que la planification et l’expĂ©rimentation pilote de nouvelles formes durables d’éducation et d’apprentissage; 
(v) promouvoir et renforcer la coopĂ©ration internationale: appuyer la coopĂ©ration internationale entre parties prenantes afin d’éviter la redondance inutile d’investissements pour l’élaboration de REL et de crĂ©er un fonds mondial de matĂ©riels pĂ©dagogiques en plusieurs langues et sous diffĂ©rentes formes qui soient accessibles, culturellement diversifiĂ©s, adaptĂ©s au contexte local et qui tiennent compte des questions de genre. 

III. DOMAINES D’ACTION 

10. La prĂ©sente recommandation vise cinq objectifs: (i) renforcer les capacitĂ©s des parties prenantes pour crĂ©er, consulter, rĂ©utiliser, adapter et redistribuer les REL; (ii) Ă©laborer des politiques d’accompagnement; (iii) favoriser la mise en place de REL inclusives et Ă©quitables de qualitĂ©; (iv) favoriser la crĂ©ation de modèles de durabilitĂ© pour les REL et (v) faciliter la coopĂ©ration internationale. 

(i) Renforcer les capacitĂ©s des parties prenantes pour crĂ©er, consulter, rĂ©utiliser, adapter et redistribuer les REL 

11. Il est recommandĂ© aux États membres de planifier stratĂ©giquement et d’appuyer le renforcement des capacitĂ©s, la sensibilisation, l’utilisation, la crĂ©ation et le partage en matière de REL aux niveaux institutionnel et national, en ciblant tous les secteurs et les niveaux de l’éducation. Les États membres sont invitĂ©s Ă  envisager: 
(a) de sensibiliser les communautĂ©s de parties prenantes concernĂ©es sur la manière dont les REL peuvent Ă©largir l’accès aux ressources Ă©ducatives et de recherche, amĂ©liorer les rĂ©sultats de l’apprentissage, optimiser les retombĂ©es des financements publics et permettre aux Ă©ducateurs et aux apprenants de participer Ă  la crĂ©ation de savoirs; 
(b) de proposer, dans le cadre de formations initiales et continues, un renforcement systĂ©matique et constant des capacitĂ©s en matière de crĂ©ation, de consultation, de mise Ă  disposition, de rĂ©utilisation, d’adaptation et de redistribution des REL, intĂ©grĂ© aux programmes de formation Ă  tous les niveaux d’enseignement, notamment une aide concernant les programmes de formation initiale Ă  l’intention des Ă©ducateurs. Il s’agit notamment d’amĂ©liorer la capacitĂ© des pouvoirs publics, des dĂ©cideurs et des professionnels du dĂ©veloppement et de l’assurance qualitĂ© de bien apprĂ©hender les REL et d’encourager leur intĂ©gration dans l’apprentissage, l’enseignement, la recherche et la vie de tous les jours; 
(c) de faire mieux connaĂ®tre les exceptions et les limitations Ă  l’utilisation d’œuvres protĂ©gĂ©es par le droit d’auteur Ă  des fins pĂ©dagogiques ou de recherche. Il s’agit de faciliter l’intĂ©gration d’un large Ă©ventail de travaux aux REL, Ă©tant entendu qu’il est parfois nĂ©cessaire d’utiliser des travaux protĂ©gĂ©s par le droit d’auteur Ă  des fins Ă©ducatives ou dans le cadre de l’élaboration de REL; 
(d) de tirer parti des outils sous licence ouverte, des plates-formes permettant l’interopĂ©ration des mĂ©tadonnĂ©es ainsi que des normes (nationales et internationales) pour faire en sorte de retrouver, consulter, rĂ©utiliser, adapter et redistribuer facilement les REL en toute sĂ©curitĂ© et dans le respect de la vie privĂ©e. Il pourrait s’agir notamment d’outils de crĂ©ation ouverts et gratuits, de bibliothèques et d’autres dĂ©pĂ´ts d’archives et moteurs de recherche, de systèmes de prĂ©servation Ă  long terme et de technologies de pointe pour le traitement automatique des REL ainsi que la traduction des langues (s’il y a lieu), comme les mĂ©thodes et outils d’intelligence artificielle; 
(e) de mettre Ă  disposition des ressources aisĂ©ment accessibles qui offrent des informations et une assistance Ă  toutes les parties prenantes concernĂ©es sur des questions relatives aux REL, telles que les droits d’auteur et l’octroi de licences ouvertes pour des matĂ©riels pĂ©dagogiques; 
(f) de promouvoir les compĂ©tences numĂ©riques afin de maĂ®triser l’utilisation technique de logiciels, du code et des licences ouvertes, dans l’objectif d’encourager l’élaboration et l’utilisation des REL. 

(ii) Élaborer des politiques d’accompagnement 

12. Les États membres devraient – en fonction de leur situation, de leur mode de gouvernement et de leur Constitution – crĂ©er ou encourager, y compris aux niveaux institutionnel et national, des environnements politiques favorables aux REL. Ils sont encouragĂ©s, dans le cadre d’un processus transparent et participatif passant notamment par un dialogue avec les parties prenantes, Ă  envisager: 
(a) de concevoir et mettre en Ĺ“uvre des politiques et/ou des cadres rĂ©glementaires qui encouragent la mise Ă  disposition, sous licence ouverte ou dans le domaine public selon les besoins, des ressources Ă©ducatives Ă©laborĂ©es grâce Ă  des fonds publics, et d’allouer des ressources financières et humaines en vue de la mise en Ĺ“uvre et de l’évaluation de ces politiques; 
(b) d’encourager et d’aider les institutions Ă  Ă©laborer ou Ă  actualiser des cadres juridiques ou politiques permettant de stimuler la crĂ©ation, la consultation, la rĂ©utilisation, l’utilisation Ă  d’autres fins, l’adaptation et la redistribution de REL de qualitĂ© par les Ă©ducateurs et les apprenants dans le respect des lĂ©gislations nationales et des obligations internationales relatives au droit d’auteur, ainsi qu’à concevoir des mĂ©canismes d’assurance qualitĂ© pour les REL et Ă  les intĂ©grer aux stratĂ©gies d’assurance qualitĂ© relatives aux matĂ©riels d’enseignement et d’apprentissage; 
(c) de concevoir des mĂ©canismes permettant de fonder des communautĂ©s de pratiques, de favoriser le perfectionnement professionnel des enseignants Ă  l’aide des REL, de crĂ©er des rĂ©seaux d’experts dans le domaine des REL et de reconnaĂ®tre comme il se doit l’intĂ©rĂŞt professionnel ou acadĂ©mique de la crĂ©ation de REL; 
(d) de concevoir des mĂ©canismes qui aident et incitent toutes les parties prenantes Ă  publier, dans des dĂ©pĂ´ts d’archives publics, des fichiers sources et des REL accessibles en utilisant des formats standard de fichiers ouverts; 
(e) d’intĂ©grer les politiques relatives aux REL dans les stratĂ©gies et cadres d’action nationaux, et de les harmoniser avec d’autres politiques ouvertes, telles que celles relatives Ă  l’open access, aux donnĂ©es ouvertes, aux logiciels en open source et Ă  la science ouverte; 
(f) de veiller Ă  tenir compte des REL dans la transformation de l’éducation, d’adapter, d’enrichir ou de rĂ©former les programmes et toutes les formes d’apprentissage, de manière Ă  exploiter les potentialitĂ©s et les possibilitĂ©s des REL, d’encourager l’intĂ©gration de diffĂ©rentes mĂ©thodes d’enseignement et modalitĂ©s d’évaluation afin de motiver l’utilisation active, la crĂ©ation et le partage des REL; et d’évaluer les retombĂ©es des REL en faveur d’une Ă©ducation inclusive, Ă©quitable et de qualitĂ©. 
(g) d’encourager et d’appuyer les travaux de recherche sur les REL, dans le cadre de programmes de recherche pertinents sur l’élaboration, le partage et l’évaluation des REL, avec l’appui des technologies numĂ©riques (l’intelligence artificielle, par exemple) ; 
(h) d’élaborer et de mettre en Ĺ“uvre des politiques qui appliquent les critères les plus stricts en matière de respect de la vie privĂ©e et de protection des donnĂ©es lors de la production et de l’utilisation des REL, des infrastructures de REL et des services connexes. 

(iii) Favoriser un accès effectif, inclusif et Ă©quitable Ă  des REL de qualitĂ© 

13. Les États membres sont encouragĂ©s Ă  soutenir la crĂ©ation, la consultation, la rĂ©utilisation, l’utilisation Ă  d’autres fins, l’adaptation et la redistribution de REL de qualitĂ© inclusives et Ă©quitables pour toutes les parties prenantes. Celles-ci devraient inclure les apprenants et les apprenantes de tous âges qui reçoivent une Ă©ducation formelle ou non formelle, notamment les personnes en situation de handicap, les personnes Ă©conomiquement et/ou socialement dĂ©favorisĂ©es, les populations vulnĂ©rables, les peuples autochtones, les personnes vivant dans des zones rurales isolĂ©es (y compris les populations nomades), les personnes vivant dans des zones touchĂ©es par un conflit ou une catastrophe naturelle, les minoritĂ©s ethniques, les migrants, les rĂ©fugiĂ©s et les personnes dĂ©placĂ©es. Dans tous les cas, l’égalitĂ© des genres devrait ĂŞtre garantie et une attention particulière devrait ĂŞtre portĂ©e Ă  l’équitĂ© et Ă  l’inclusion pour les apprenants particulièrement dĂ©favorisĂ©s en raison de formes de discrimination multiples et croisĂ©es. Les États membres sont invitĂ©s Ă  envisager: 
(a) d’assurer l’accès aux REL de la façon qui rĂ©ponde le mieux aux besoins et Ă  la situation matĂ©rielle des apprenants ciblĂ©s, ainsi qu’aux objectifs pĂ©dagogiques des cours ou des matières pour lesquels ces ressources sont fournies. Cela devrait Ă©˛µ˛ą±ô±đłľ±đ˛ÔłŮ inclure des modalitĂ©s d’accès hors ligne (y compris en format imprimĂ©) lorsque cela est nĂ©cessaire; 
(b) d’aider les parties prenantes concernĂ©es Ă  concevoir des REL qui tiennent compte des questions de genre et soient culturellement et linguistiquement pertinentes, ainsi qu’à crĂ©er des REL dans les langues locales, en particulier dans les langues autochtones, qui sont moins utilisĂ©es, menacĂ©es et pour lesquelles les ressources sont rares; 
(c) de veiller Ă  ce que les stratĂ©gies et les programmes de crĂ©ation, de consultation, de rĂ©utilisation, d’adaptation et de redistribution des REL respectent les principes d’égalitĂ© des genres, de non- discrimination, d’accessibilitĂ© et d’inclusion; 
(d) de garantir les investissements publics et d’inciter les investissements privĂ©s dans les infrastructures TIC et les rĂ©seaux Ă  large bande, ainsi que dans d’autres mĂ©canismes, afin d’élargir l’accès aux REL, en particulier pour les communautĂ©s Ă  faibles revenus, rurales et urbaines; 
(e) d’encourager la conception et la recherche de REL; 
(f) selon les besoins, de dĂ©velopper et d’adapter des normes, des indicateurs de rĂ©fĂ©rence et des critères d’assurance qualitĂ© applicables aux REL fondĂ©s sur des donnĂ©es probantes, qui mettent l’accent sur l’examen des ressources Ă©ducatives (qu’elles soient en licence ouverte ou non) par des mĂ©canismes rĂ©guliers d’assurance qualitĂ©. 

(iv) Favoriser la crĂ©ation de modèles de durabilitĂ© pour les REL 

14. Il est recommandĂ© aux États membres – en fonction de leur situation, de leur mode de gouvernement et de leur Constitution – d’appuyer et d’encourager l’élaboration de modèles de durabilitĂ© complets, inclusifs et intĂ©grĂ©s pour les REL. Les États membres sont invitĂ©s Ă  envisager: 
(a) de passer en revue les dispositions actuelles, les politiques en matière d’achats et les rĂ©glementations en vigueur afin d’élargir et de simplifier le processus d’achat de biens et de services de qualitĂ© pour faciliter, selon les cas, la crĂ©ation, la propriĂ©tĂ©, la traduction, l’adaptation, la prĂ©servation, le partage, l’archivage et la conservation des REL, et de renforcer les capacitĂ©s de toutes les parties prenantes concernĂ©es Ă  participer Ă  ces activitĂ©s; 
(b) de catalyser des modèles de durabilitĂ©, non seulement au moyen de sources de financement traditionnelles, mais aussi par le biais de mĂ©canismes non traditionnels de mobilisation de ressources fondĂ©s sur la rĂ©ciprocitĂ©, dans le cadre de partenariats et par la constitution de rĂ©seaux, ainsi qu’au moyen de mĂ©canismes de gĂ©nĂ©ration de revenus tels que les dons, les adhĂ©sions et les financements libres ou participatifs susceptibles d’assurer des revenus durables pour l’acquisition de REL, tout en faisant en sorte que les coĂ»ts d’accès aux matĂ©riels essentiels Ă  l’enseignement et Ă  l’apprentissage ne soient pas Ă  la charge des Ă©ducateurs ou des apprenants Ă  titre individuel; 
(c) de promouvoir et de faire connaĂ®tre auprès d’institutions et de pays d’autres modèles de crĂ©ation de valeur ajoutĂ©e grâce aux REL qui mettent l’accent sur la participation, la co-crĂ©ation, la crĂ©ation collective de valeur, les partenariats communautaires, l’incitation Ă  l’innovation et le rassemblement autour de causes communes; 
(d) d’adopter des cadres rĂ©glementaires en faveur de l’élaboration de produits de REL et de services connexes qui soient conformes aux normes nationales et internationales ainsi qu’aux intĂ©rĂŞts et aux valeurs des parties prenantes concernĂ©es; 
(e) de favoriser la traduction linguistique fidèle de licences ouvertes telles que dĂ©finies dans la prĂ©sente Recommandation afin qu’elles soient utilisĂ©es correctement; 
(f) de crĂ©er des mĂ©canismes de mise en Ĺ“uvre et d’utilisation des REL et d’encourager les retours d’expĂ©rience des parties prenantes ainsi que l’amĂ©lioration constante des REL; 
(g) d’optimiser de manière efficiente les budgets et fonds existants allouĂ©s Ă  l’éducation et Ă  la recherche pour trouver, mettre au point et continuellement amĂ©liorer les modèles REL dans le cadre de collaborations interinstitutionnelles, nationales, rĂ©gionales et internationales. 

(v) Promouvoir et renforcer la coopĂ©ration internationale 

15. Afin de promouvoir le dĂ©veloppement et l’usage des REL, les États membres devraient promouvoir et renforcer la coopĂ©ration internationale bilatĂ©rale ou multilatĂ©rale entre tous les acteurs concernĂ©s. Les États membres sont invitĂ©s Ă  envisager: 
(a) de promouvoir et de stimuler la collaboration et les alliances transfrontalières pour les projets et les programmes de REL, en tirant parti des organisations et des mĂ©canismes de collaboration en place aux niveaux transnational, rĂ©gional et mondial. Ă€ cet Ă©gard, il faudrait notamment qu’ils unissent leurs efforts dans les domaines de la crĂ©ation et de l’utilisation collaboratives des REL, du renforcement des capacitĂ©s, des dĂ©pĂ´ts d’archives, de la mise en place de communautĂ©s de pratique, de la conduite de recherches conjointes sur les REL et de la solidaritĂ© entre tous les pays, quel que soit leur niveau de dĂ©veloppement en matière de REL; 
(b) de crĂ©er des mĂ©canismes de financement rĂ©gionaux et internationaux pour promouvoir et renforcer les REL, et de recenser les mĂ©canismes, notamment les partenariats, susceptibles d’appuyer les efforts internationaux, rĂ©gionaux et nationaux; 
(c) de soutenir la crĂ©ation et l’entretien, aux niveaux local, rĂ©gional et mondial, de rĂ©seaux de pairs efficaces partageant des REL selon les disciplines, les langues, les institutions, les rĂ©gions et les niveaux d’enseignement; 
(d) d’intĂ©grer, au besoin, des clauses spĂ©cifiques aux REL dans les accords de coopĂ©ration internationaux relatifs Ă  l’éducation; 
(e) d’étudier la possibilitĂ© de mettre en place un cadre international concernant les exceptions et limitations au droit d’auteur Ă  des fins pĂ©dagogiques et de recherche afin de faciliter les Ă©changes et la coopĂ©ration transfrontaliers en matière de REL; 
(f) de favoriser la contribution des compĂ©tences en matière de communication interculturelle, la gestion de groupes multiculturels, la mise en place de communautĂ©s de pratique et des stratĂ©gies d’adaptation communautaires dans la mise en Ĺ“uvre locale des REL afin de promouvoir les valeurs universelles. 

IV. SUIVI 

16. Les États membres – en fonction de leur situation, de leur mode de gouvernement et de leur Constitution – devraient assurer le suivi des politiques et mĂ©canismes relatifs aux REL en combinant, selon les cas, des approches quantitatives et qualitatives. Les États membres sont invitĂ©s Ă  envisager: 
(a) de mettre en place des mĂ©canismes de recherche adaptĂ©s pour mesurer l’efficacitĂ© et l’efficience des politiques et des mesures incitatives relatives aux REL Ă  l’aune des objectifs dĂ©finis; 
(b) de recueillir et de diffuser – avec l’appui de l’UNESCO et des communautĂ©s internationales de l’éducation ouverte – des donnĂ©es sur les progrès accomplis, des bonnes pratiques, des innovations et des rapports de recherche relatifs aux REL et Ă  leurs retombĂ©es; 
(c) d’élaborer des stratégies de suivi de l’efficacité pédagogique et de l’efficience financière à long terme des REL, ce qui suppose une large participation de toutes les parties prenantes concernées. Ces stratégies pourraient être axées sur l’amélioration des processus d’apprentissage et le renforcement des liens entre les conclusions, la prise de décisions, la transparence et l’obligation redditionnelle, afin de parvenir à une éducation et à une recherche inclusives et équitables de qualité.