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L’UNESCO au Mali participe à l’Atelier civilo-militaire sur la protection des biens culturels au Sénégal.

Cet atelier a réuni une trentaine de participants civils et militaires provenant de huit pays africains
Présidium pendant la cérémonie d'ouverture de l'atelier à Dakar

Le Sahel est confronté à une crise sécuritaire avec des impacts néfastes sur le patrimoine culturel. Les cas de la ville de Tombouctou en 2012 et des villages situés sur le site des Falaises de Bandiagara (Pays dogon) en 2019 sont des exemples concrets d’attaques délibérées contre le patrimoine culturel. Dans le but de réduire voire éradiquer les risques de destructions du patrimoine culturel pendant les conflits, un atelier sous-régional civilo-militaire relatif à la mise en œuvre de la Convention de 1954 sur la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armée et ses deux Protocoles (1954 et 1999), s’est tenu à Dakar (Sénégal) du 28 au 30 janvier 2025.

Cet atelier fait suite à celui tenu en Estonie en janvier 2024. Il a bénéficié d’un soutien financier du Royaume de Grande Bretagne et s’est inspiré de l’approche utilisée en Estonie tout en y ajoutant de nouveaux modules de formation à destination de l’Afrique.

La région du Sahel a été retenue pour abriter cet atelier, en raison du contexte de crise sécuritaire. C’est fort de l’expérience du Mali dans la mise en œuvre de la Convention de 1954 que le Bureau de l’UNESCO au Mali, à travers M. Fidèle Guirou, coordinateur de projets, a pris part à cet atelier, du 28 au 30 janvier 2025 pour participer activement auprès des collègues du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar, chargés de l’organisation et partager l’expérience du Mali.

L’atelier a réuni une trentaine de participants civils et militaires provenant de huit pays africains : le Burkina Faso, le Cameroun, la Gambie, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et le Tchad, ainsi que des experts internationaux du patrimoine, spécialisés dans la protection des biens culturels et l’équipe UNESCO à Dakar. Il a été organisé par le gouvernement sénégalais (à travers le Ministère des Forces Armées et le Ministère en charge de la Culture) en collaboration avec l’UNESCO. 

En plus des deux participants maliens, M. Sidi Lamine KONE (Directeur national adjoint du Patrimoine culturel) et Yaya GOUNALE, Chef d’Escadron, (Direction générale de la Gendarmerie nationale), deux des quatre experts qui ont assuré l’animation de l’atelier étaient des Maliens. Il s’agit de M. Fallo Baba Kéita expert en patrimoine et consultant pour l’UNESCO et du Colonel Aliou Bagayoko, Directeur de formation de l’École de Maintien de la Paix, Alioune Blondin Beye (EMP-ABB). 

Travaux de groupe pendant l'atelier
Travaux de groupe pendant l'atelier

L’atelier a permis de : 

  • Renforcer la compréhension des participants sur des obligations juridiques internationales relatives à la Convention de La Haye de 1954 et de ses deux Protocoles,

  • Sensibiliser les participants sur les possibilités de collaboration entre les civils et les forces de défense et de sécurité dans un cadre synergique d’actions en matière de protection des biens culturels, 

  • Développer un réseau de collaboration entre les civils et les militaires pour la protection du patrimoine culturel dans un contexte de conflit ou de prévention des conflits.

La cérémonie d'ouverture a été présidée par le Général (2S) Birame Diop, ministre des Forces Armées du Sénégal. Il avait à ses côtés Madame Khady Diène Gaye, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Sénégal et Monsieur Dimitri Sanga, Directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar

Monsieur Sanga, dans son allocution, a souligné l’importance de cet atelier en tant qu’exemple concret pour la mise en Å“uvre de la Convention de La Haye de 1954, qui célébrait d’ailleurs en 2024 le 70e anniversaire de son adoption par l’Assemblée générale de l’UNESCO. Adoptée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale: 

Cette Convention reste un outil fondamental pour protéger les biens culturels, non seulement comme témoins de l’histoire, mais aussi comme symboles de paix et de résilience. Son Article 7 souligne la nécessité de sensibiliser tous les acteurs, dont les militaires, au respect et à la sauvegarde des biens culturels, ainsi que la promotion de la coopération civilo-militaire. 

Monsieur Dimitri Sanga,Directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar

La cérémonie de clôture a été marquée par la remise des attestations de participation et un appel à l’appropriation des résultats de la formation, notamment la ratification du deuxième protocole de la Convention de 1954 par les pays qui n’ont pas encore adhéré. Elle a été présidée par Madame la Directrice de Cabinet du ministre des Forces Armées et le représentant de la Direction du Patrimoine culturel du Sénégal, Monsieur Seydou Nourou Kane.

L’UNESCO reste engagée aux côtés des États membres pour protéger et promouvoir le patrimoine culturel, facteur de paix et développement durable pour les communautés. 

Photo de famille des participants dans la maison des esclaves à Île de Gorée au Sénégal
Photo de famille des participants dans la maison des esclaves à Île de Gorée au Sénégal