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Les Laboratoires du COVID-19 : « Panser la pandémie de COVID-19 en tenant compte des principes éthiques et bioéthiques : analyse situationnelle, rétrospective et prospective de la réponse du Sénégal »

Dans le cadre de l’initiative « Les Laboratoires de la COVID-19 », une série de webinaires pour penser l’Afrique dans le temps de la pandémie, panser la COVID-19 et ses conséquences sur le continent, et imaginer l’Afrique dans le monde post-COVID-19, s’est tenu ce vendredi 12 juin 2020, un webinaire organisé par le secteur des Sciences Humaines et Sociales du Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel). Ce webinaire a été organisé en collaboration avec la Direction générale de la Recherche et de l’Innovation (DGRI) du Ministère de l'Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) du Sénégal et l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) qui a mis en place un Observatoire National des Sciences, des Technologies et de l'Innovation pour la riposte contre la COVID 19 (OCOVID 19).

Pour l’UNESCO, la question éthique et bioéthique est une préoccupation centrale dans la réponse à la pandémie. Le Comité international de bioéthique (CIB) de l'UNESCO et la Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST) ont fait écho à cette préoccupation en publiant en mars 2020 une « Déclaration sur le COVID-19 » : Considérations éthiques dans une perspective mondiale ». Elle réaffirme qu'« une perspective de bioéthique et d'éthique des sciences et des technologies, ancrée dans les droits de l'homme, devrait jouer un rôle clé dans le contexte de cette pandémie difficile.

±õ²Ô³Ù¾±³Ù³Ü±ôé « Panser la pandémie de COVID-19 en tenant compte des principes éthiques et bioéthiques : analyse situationnelle, rétrospective et prospective de la réponse du Sénégal », le webinaire, s’appuyant sur cette déclaration conjointe du CIB et de la COMEST, avait pour objectif d’approfondir la réflexion nationale, pluridisciplinaire et prospective, sur la dimension éthique et bioéthique de la crise multidimensionnelle de la COVID-19, et de déterminer les actions à prendre en vue de mieux asseoir les politiques et les pratiques publiques sur ces principes fondamentaux. Ces notions sont au cÅ“ur des préoccupations du Bureau de l’UNESCO à Dakar, comme l’atteste ainsi son Directeur :

En effet, si l’histoire de l’humanité a été rythmée par le développement des connaissances scientifiques et des innovations technologiques, la rapidité sans précédent qu’elles ont connue ont induit dans la plupart des sociétés des changements en profondeur et des transformations des paradigmes de notre compréhension du monde et des interactions sociales. Nos sociétés devant être capables de faire face à ces nouveaux enjeux, avoir une pleine conscience des implications humaines et sociales qui en découlent et de la progression constante du mouvement bioéthique, l’intérêt de l’UNESCO pour les questions d’éthique a pris une nouvelle dimension.
Dr Dimitri Sanga, Directeur régional du Bureau de l’UNESCO à Dakar

En plus de plusieurs experts en matière de santé et de recherche scientifique, d’éthique et de bioéthique, le webinaire s’est déroulé en présence du Dr Cheikh Oumar Anne, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal, et du Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, Directrice Générale de la Santé publique, Présidente du Comité de Gestion des Épidémies du Sénégal.

Il s’impose à nous de prendre en compte toutes les questions fondamentales qu’une telle approche ne manquera de poser, je veux parler de l’équité et de la justice sociale, la centralité de l’Homme dans l’ensemble des politiques et stratégies à travers l’éthique et la bioéthique. De telles réflexions sont d’une importance capitale. Je ne pourrais que réitérer mon engagement, sur instruction de Son Excellence le Président de la République, de faire adopter le plus rapidement possible les textes nationaux sur la création et le fonctionnement d’un Comité National d’Ethique et de Bioéthique (CNEB}
Dr Cheikh Oumar Anne, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

Pour rappel, en 2005, les États membres de l'UNESCO ont adopté la Déclaration sur la bioéthique et les droits de l'Homme, qui offre un cadre mondial pour réfléchir aux développements rapides des sciences et des technologies, qui affectent de plus en plus notre compréhension de la vie et de la vie elle-même, ce qui entraîne une forte demande de réponse mondiale aux implications éthiques de ces développements. La pandémie du COVID-19 met en évidence l'essence même de cet important instrument.

Le Panel a été l’occasion pour les experts de discuter de la déclaration du CIB et de la COMEST. Le Pr Anta Tall Dia a explicité les 11 points qu’elle comporte, en formulant des recommandations pour sa mise en pratique au niveau national et sa prise compte dans les réponses. Tour à tour, le Dr Aissatou Touré, Le Pr Sangharé et le Dr Samba Cor Sarr, experts, membres du CNERS - Sénégal et du Groupe de Travail pour la mise en place d’un CNEB au Sénégal créé et coordonné par l’UNESCO – BreDa depuis 2016, ont, pour la majorité, exprimé la nécessité de prendre action pour l’accélération de la création de comités d’éthique et de bioéthique. Selon ces experts, c’est la solution pour assurer non seulement l’inclusion de toutes les couches sociales dans les décisions politiques et économiques, mais également pour encourager le dialogue entre les communautés et favoriser le développement d’un environnement basé sur des principes éthiques, avec comme souci principal, l’intérêt général.

Le Pr Cheikh Ibrahima Niang, socio-anthropologue, enseignant chercheur à l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’Université Cheikh Anta Diop, est revenu sur l’importance de l’empathie et de l’union pour combattre la pandémie du COVID-19.

La stigmatisation elle-même favorise le développement de l’épidémie. Le système a ignoré des valeurs culturelles importantes, telle que l’empathie. La problématique éthique est celle-là même qui refuse de fétichiser la dimension scientifique. Il faudrait co-construire les stratégies et réponses dans leurs langues(NDLR : les populations locales), pour que les populations puissent adhérer et contribuer avec leurs points de vue personnels. La cohésion de toutes les forces suppose que l’on soit au même niveau.
Pr Cheikh Ibrahima Niang, socio-anthropologue, enseignant chercheur à l’Institut des Sciences de l’E

Selon le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, Directrice générale de la Santé publique, Présidente du Comité de Gestion des Épidémies, il y a eu, au Sénégal, des évolutions positives en termes de relations entre le personnel de santé et les malades, et en termes de relations avec la population. Elle s’est félicitée de l’organisation du panel et a souligné l’importance des recommandations faites, pour un meilleur fonctionnement global du système de santé publique.