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Le Niger renforce la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation avec l’état de droit et la dimension genre
Depuis plus de dix ans, l’insécurité augmente dans les pays du Sahel. Afin d’y faire face, le Niger a élaboré une stratégie nationale de lutte contre la radicalisation et de prévention de l’extrémisme violent. Un guide des enseignants sur la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation (PEV-E) a également été conçu par les équipes techniques des ministères, et des enseignants des régions de Diffa et Torodi ont été formés à son utilisation (). La PEV-E, intégrée aux curricula de l’enseignement formel des niveaux primaire et secondaire, vise à développer chez les jeunes des compétences pour la résilience face à l'extrémisme violent et à encourager leur engagement pacifique et citoyen au sein des communautés.
Cependant, deux notions manquaient aux documents pour assurer la PEV-E : l’éducation à l’état de droit (EED) et la dimension genre. Du 23 août au 1er septembre 2021 s’est donc tenu un atelier, organisé par le Ministère de l’Education nationale du Niger avec l’appui du Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel) afin d’enrichir le guide de ces deux concepts essentiels à la PEV-E.
En effet, la PEV-E nécessite l’implication d’une grande diversité d’acteurs. Elle concerne tout à la fois des professionnels des secteurs de la justice, du genre et de l’éducation, qui doivent travailler en synergie. Elle concerne également différentes parties prenantes, nécessitant tout à la fois un engagement fort des enseignants, des jeunes, des parents, et de l’ensemble de la communauté. Pour M. Illa Sani, étudiant juriste et membre du club UNESCO de l’Université Abdou Moumouni (CUAM) de Niamey, il est essentiel de transmettre l’engagement pour la culture de la paix à la jeunesse afin de combattre l’extrémisme violent :
« La culture de la paix, c’est d’abord quelque chose qui se cultive, car comme le dit Félix Houphouet : « La paix n'est pas un vain mot, mais un comportement ». Il faut d’abord se comporter en citoyen de paix, et ensuite on pourra transmettre cette aspiration aux autres, notamment à travers la sensibilisation et la formation. On ne peut pas imposer à quelqu’un d’adopter un comportement, mais on peut faire en sorte qu’il puisse changer d’avis en agissant sur lui, à travers la transmission du savoir, des connaissances et de l’apprentissage actif, c’est-à -dire en donnant l’exemple par le comportement, et en étant un modèle d’inspiration pour les autres. C’est la meilleure des formations dans l’environnement immédiat, explique-t-il. Je suis optimiste, car cet atelier amènera beaucoup de changements dans le système éducatif nigérien. Tous les sujets sur lesquels nous avons discuté, à savoir les questions de la culture de la paix, de l’EED et du genre, dans le cadre de la PEV-E, vont être incorporés dans un guide, qui servira de référentiel pour tous les enseignants. C’est un document dynamique qui va permettre aux enseignants d’apprendre aux élèves des valeurs, ce qui est une chance pour l’éducation au Niger ».
M. Mamane Bako, député à l’Assemblée nationale du Niger, est également enthousiaste. En tant que membre de la Commission des Affaires Sociales et Culturelles (CASC) à l’Assemblée nationale et enseignant de base, il compte offrir aux résultats de cet atelier des suites durables et nationales :
Pour en savoir plus sur le projet :