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Fact checking et lutte contre la désinformation : formation des professionnels des médias en Guinée Bissau
En Guinée Bissau, l'évolution des médias et l'accès facile aux réseaux sociaux observés ces dernières années ont créé des opportunités pour un plus grand échange d'informations, mais aussi favorisé la prolifération de la désinformation et la diffusion des discours de haine en ligne. Des dérives qui impactent sur la garantie des droits humains notamment le droit à l’information, sur la cohésion sociale et la consolidation de la paix. Cependant, en Guinée Bissau, l’engagement des médias pour contrer la prolifération de la désinformation reste limité sinon quasi inexistant, surtout depuis la fermeture de l’unique plateforme de fact-checking établie en période de COVID-19 dans le pays.
A l’initiative de l’UNESCO, en partenariat avec le Consortium pour l'innovation dans les médias et la communication sociale (CMICS), une série d’ateliers de formation des professionnels des médias aux techniques de vérification des faits pour lutter contre la désinformation s’est tenue en Guinée Bissau du 20 au 31 mai 2024. Les sessions se sont déroulées à Bissau, Canchungo, et Buba. Au moins 70 journalistes nationaux (professionnels des médias publics, privés et communautaires, en ligne et hors ligne) venus de différentes régions du pays (Bissau, Biombo, Bolama Bijagós, Cacheu, Oio, Quinará, Tombali, Bafata, Gabu) dont 35% de femmes, ont participé à la formation. Pendant plusieurs jours, ces professionnels des médias ont développé leurs compétences dans le domaine de la vérification des faits.
La série de formations dont le contenu était basé sur le Manuel « » a mis l’accent sur les différentes techniques de fact-checking pour débusquer la désinformation, la mésinformation et le discours de haine. De plus, les participants ont amélioré leur connaissance des dangers que représente la désinformation et la mésinformation tant pour la population, le processus démocratique, que pour la cohésion sociale. Ils ont été encouragés à créer une équipe de vérificateurs des faits pour travailler en synergie afin de produire et diffuser une variété de contenus éditoriaux en ligne et hors ligne vérifiés.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet "Stabilisation politique et réforme par le renforcement de la confiance et le dialogue inclusif en Guinée-Bissau", financé par le Fonds pour la consolidation de la paix (PBF). Ce projet vise entre autres le renforcement des médias en tant qu’acteurs clés de la consolidation de la paix, pour la promotion de l’engagement civique et la prévention des conflits.
L’initiative a eu un impact majeur, tout d'abord parce que pour la première fois, en tant que professionnelle des médias, j'ai reçu une formation sur la vérification des faits. La pertinence est extrême, car elle m'a permis de découvrir des exemples de discours de haine et d’obtenir des compétences en matière de vérification des faits.
Au sortir de cette formation, je suis capable de différencier un discours de haine camouflé par un langage évaluatif d'un discours approprié. Je ferai de mon mieux pour mettre en place, au sein de ma rédaction, un service de vérification et de contrôle pour lutter contre la diffusion des discours qui incitent à la violence et à l'extrémisme radical, ethnique et religieux.
L'impact de la formation est positif pour moi. Ma vie professionnelle va beaucoup changer grâce à la formation, parce qu'avant, j'avais l'habitude de faire des choses incorrectes sans m'en rendre compte. Je sais maintenant comment m’y prendre avec prudence pour produire des informations de qualité avant de les diffuser, comment traiter les sources, les confirmations que je dois avoir afin de partager des informations sûres et crédibles.