Projet

En Ouganda, un projet de l’UNESCO utilise l’éducation pour surmonter les stéréotypes de genre

Akongo Dorcas Janet est une enseignante de 52 ans de l’Ouganda du Nord qui travaille au National Instructors' College Abilonino (NICA), un centre national de formation des enseignants.
Au sein du NICA, Mme Dorcas Janet travaille comme maîtresse de conférences et Doyenne des affaires étudiantes. Elle promeut l’inclusivité de genre et la formation pratique. Son parcours montre sa résilience et son engagement en faveur des élèves et souligne l’impact transformateur de la phase II du projet « Une meilleure éducation pour l’essor de l’Afrique » (BEAR) de l’UNESCO sur l’éducation et les communautés grâce à l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP).
Akongo Dorcas

« Ce projet a profondément modifié mon travail d’enseignante en me permettant d’intégrer les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans mes méthodes d’enseignement Â», explique Mme Dorcas Janet. « Une formation spécialisée m’a montré comment utiliser les TIC dans le cadre de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP). En tant que formatrice de formateurs, j’ai pu partager ces connaissances en ligne avec plus de 200 enseignants pour les aider à intégrer les TIC dans leur pratique professionnelle. Â»  Mme Dorcas est titulaire d’un diplôme en construction et ingénierie civile de l’Université de Kyambogo et d’un diplôme en formation des enseignants de l’Université de Ndejje et est actuellement inscrite en Master à l’Université de Gulu.

Mme Dorcas Janet indique qu’un des bénéfices clés de sa formation a été de lui apprendre à utiliser des vidéos didactiques. Celles-ci permettent à ses élèves de réfléchir par eux-mêmes à leurs techniques d’enseignement au cours de microsessions et lui permettent ainsi de réduire le nombre de ses interventions directes. En outre, le passage de méthodes traditionnelles d’enseignement à l’utilisation d’ordinateurs et de projecteurs a amélioré la participation et la compréhension des élèves de Mme Dorcas Janet en permettant à celle-ci de s’adapter à différents styles d’apprentissage. L’approche promue par le projet BEAR favorise en effet un environnement d’apprentissage plus interactif et plus stimulant qui aide les élèves à améliorer leurs compétences en recherche et à présenter leur travail avec assurance.

Le projet BEAR est financé par le gouvernement coréen depuis 2011. Sa deuxième phase, BEAR II, a grandement facilité la participation et la progression des élèves en promouvant la diversité de genre et l’inclusivité dans l’enseignement technique et professionnel. Auparavant, le cursus de construction et d’ingénierie civile ne comptait que cinq femmes sur 97 Ã©lèves ; grâce aux initiatives lancées dans le cadre du projet BEAR II, elles sont maintenant 37. Le projet a notamment permis de mettre en place des programmes de parrainage pour les femmes faisant des études d’ingénierie et pour les hommes faisant des études de stylisme. Ces initiatives ont fait évoluer les points de vue et ont encouragé les élèves à envisager des cursus dépassant les normes de genre traditionnelles.

Encourager les filles à étudier les STIM

Sarah est un parfait exemple de l’impact positif de ces initiatives : cette élève a excellé dans les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) malgré le scepticisme initial de ses pairs et de ses professeurs. Elle a poursuivi son rêve avec détermination et a obtenu d’excellents résultats dans ses cours de sciences et ses activités extrascolaires liées aux STIM. Sa réussite a inspiré ses pairs, a remis en question les stéréotypes liés au genre et a fait d’elle un modèle au sein de son établissement. « Motivée par le succès de Sarah, j’ai mis en place des programmes de sensibilisation dans le cadre desquels Sarah et d’autres étudiantes présentent leurs parcours pour encourager les filles à découvrir les STIM et à choisir les cours qui les intéressent vraiment Â», indique Mme Dorcas Janet.

BEAR project in Uganda

Elle évoque un moment particulièrement gratifiant de son travail dans le cadre du projet BEAR II : une cérémonie de remise de diplômes où elle a pu voir le résultat concret des efforts et de la détermination de ses élèves. Elle déclare : « Voir chaque diplômé traverser la scène pour recevoir son diplôme m’a rempli d’une immense fierté et d’un sentiment d’accomplissement, en particulier parce que la cérémonie soulignait l’incidence du projet sur les élèves de milieux défavorisés, qui avaient pu renforcer leurs compétences et bénéficier d’un mentorat et d’une aide financière. Â» 

En pensant au rôle qu’elle a joué dans le parcours éducatif de ces élèves, elle a ressenti une profonde satisfaction d’avoir réussi à les guider jusqu’à la fin de leurs études. Ã€ l’avenir, Mme Dorcas Janet souhaite continuer d’offrir à ses élèves les meilleures conditions d’apprentissage possibles en acquérant des compétences avancées en TIC et en adoptant des techniques d’enseignement innovantes. « Mon but est de permettre à mes élèves de s’épanouir à l’ère du numérique et de leur fournir les compétences et les connaissances nécessaires pour réussir leurs projets éducatifs et professionnels Â», affirme-t-elle.

Combler les écarts entre les hommes et les femmes

Avant la mise en place du projet BEAR II, l’Ouganda affichait d’importantes disparités de genre en matière d’inscription aux cours, car les normes traditionnelles avaient encore beaucoup d’influence sur les choix éducatifs. Grâce à des initiatives telles que des programmes de parrainage et des campagnes de sensibilisation, BEAR II a remis en question ces stéréotypes et a favorisé un environnement plus inclusif. En supprimant les obstacles liés au genre, le projet a facilité l’accès à l’éducation et a permis aux individus de poursuivre librement des études dans les domaines de leur choix. Cette transformation de l’éducation promeut non seulement la diversité, mais contribue aussi à lutter contre les stéréotypes de genre et à créer une société plus équitable.

Le parcours inspirant d’Akongo Dorcas Janet et son travail pour éliminer les obstacles liés au genre dans l'EFPT et les STIM montrent bien l’impact du projet BEAR II sur l’éducation en Ouganda. Sa détermination à promouvoir l’inclusivité en matière de genre et des méthodes d’enseignement innovantes a transformé l’environnement d’apprentissage et a incité de nombreux élèves à poursuivre des études dans les domaines qui les passionnent. En continuant d’offrir aux nouvelles générations des compétences avancées et de leur ouvrir de nouvelles possibilités, Mme Dorcas Janet incarne le pouvoir transformateur de l’éducation et sa capacité à promouvoir une société plus équitable et plus inclusive.