Coop¨¦ration et recherche scientifique : pourquoi collaborer en science?? Avantages et illustrations

Comment la recherche et la coop¨¦ration scientifiques apportent-elles paix et progr¨¨s ¨¤ l¡¯humanit¨¦?? Six exemples d¡¯initiatives soutenues par l¡¯UNESCO : CERN, ICTP...
scientist in a lab
Derni¨¨re mise ¨¤ jour27 juin 2022

La n¨¦cessit¨¦ d¡¯une collaboration scientifique plus forte

Ce fut l¡¯une des plus vieilles ¨¦nigmes de l¡¯histoire de l¡¯art. Durant des si¨¨cles, personne n¡¯a ¨¦t¨¦ en mesure d¡¯affirmer avec certitude que le tableau ? la Vierge ¨¤ l¡¯Enfant ?, souvent attribu¨¦ ¨¤ Rapha?l, a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ des mains du grand ma?tre de la Renaissance en personne.

Au cours de cette p¨¦riode, la peinture a chang¨¦ de propri¨¦taire ¨¤ plusieurs reprises. Elle a appartenu ¨¤ la papaut¨¦, a ¨¦t¨¦ pill¨¦e par Napol¨¦on au cours de la campagne d¡¯Italie, pour finir dans une collection priv¨¦e ¨¤ Prague, dans les ann¨¦es 30, loin des yeux du public.

L¡¯?uvre a virtuellement sombr¨¦ dans l¡¯oubli jusqu¡¯en 2020, lorsqu¡¯un robot scanner, dot¨¦ d¡¯un d¨¦tecteur de particules d¨¦velopp¨¦ par le , l¡¯Organisation europ¨¦enne pour la recherche nucl¨¦aire, a confirm¨¦ que les coups de pinceau sur la toile ¨¦taient bel et bien ceux de Rapha?l.

L¡¯authentification de la peinture de Rapha?l au moyen de la d¨¦tection de particules constitue l¡¯une des nombreuses d¨¦couvertes des laboratoires du CERN bas¨¦s en Suisse, pass¨¦e dans la vie courante, ¨¤ l¡¯instar d¡¯Internet et des scanners m¨¦dicaux.

Depuis sa cr¨¦ation en 1954 sous l¡¯¨¦gide de l¡¯UNESCO, le complexe ¡ª une des plus grandes installations scientifiques au monde ¡ª accueille des scientifiques, ing¨¦nieurs et ¨¦tudiants issus des 21 ?tats membres du CERN ainsi que des sp¨¦cialistes venus d¡¯autres pays.

Apr¨¨s plus de six d¨¦cennies, le CERN est devenu l¡¯un des exemples les plus remarquables de coop¨¦ration scientifique ¨¤ succ¨¨s au monde. Sa cr¨¦ation a ¨¦t¨¦ l¡¯une des premi¨¨res grandes initiatives en science et diplomatie scientifique ¨¤ l¡¯UNESCO, ainsi qu¡¯une r¨¦ponse diplomatique encourageant ¨¤ rechercher les avantages d¡¯un usage pacifique de l¡¯¨¦nergie atomique, ¨¤ la suite de la destruction engendr¨¦e par la Seconde Guerre mondiale. Aujourd¡¯hui, le CERN est devenu un mod¨¨le de coop¨¦ration en mati¨¨re de recherche, incarnant l¡¯approche ??une terre?? dont le monde a besoin afin de s¡¯attaquer aux d¨¦fis mondiaux auxquels nous sommes confront¨¦s.

 Les lieux tels que le CERN contribuent ¨¤ apporter un savoir, qui, non seulement enrichit l¡¯humanit¨¦, mais constitue ¨¦galement une source d¡¯id¨¦es qui donneront naissance aux technologies du futur. 

Fabiola GianottiDirectrice g¨¦n¨¦rale du CERN

La voie de la diplomatie scientifique

La Seconde Guerre mondiale venait tout juste de prendre fin lorsque l¡¯id¨¦e de laboratoires scientifiques a commenc¨¦ ¨¤ se dessiner sous les auspices de l¡¯UNESCO. On pensait alors qu¡¯une telle entreprise rapprocherait les ?tats bellig¨¦rants, reb?tirait la coop¨¦ration et permettrait d¡¯atteindre l¡¯excellence scientifique.

La proposition du laur¨¦at am¨¦ricain du prix Nobel de physique, Isidor Rabi, a donn¨¦ lieu ¨¤ la fondation du CERN quatre ans plus tard.

Alors que le monde se remettait des ravages de la guerre, l¡¯id¨¦e d¡¯une diplomatie scientifique gagnait peu ¨¤ peu du terrain. En ao?t 1955, la Conf¨¦rence internationale des Nations Unies sur l¡¯utilisation de l¡¯¨¦nergie atomique ¨¤ des fins pacifiques, connue sous le nom ??des atomes pour la paix??, s¡¯est tenue ¨¤ Gen¨¨ve, avec la participation d¡¯une d¨¦l¨¦gation de l¡¯URSS (Union des r¨¦publiques socialistes sovi¨¦tiques) incluant un certain nombre de scientifiques. Pour la toute premi¨¨re fois, une vaste d¨¦l¨¦gation scientifique sovi¨¦tique travaillant sur la physique des particules prenait part ¨¤ une conf¨¦rence scientifique ¨¤ l¡¯Ouest. Ce symposium a offert la possibilit¨¦ ¨¤ un grand nombre d¡¯entre eux de nouer des contacts. Plusieurs physiciens sovi¨¦tiques ayant assist¨¦ ¨¤ la conf¨¦rence ont par la suite occup¨¦ des postes importants dans leur pays et leurs travaux ont commenc¨¦ ¨¤ ¨ºtre traduits en anglais et publi¨¦s en Occident.

En se basant sur le mod¨¨le du CERN, la coop¨¦ration mondiale entre scientifiques est devenue l¡¯une des missions principales de l¡¯UNESCO, ouvrant la voie au soutien d¡¯autres institutions combinant excellence et diplomatie scientifique. Cette derni¨¨re permet d¡¯¨¦tablir des connexions et de renforcer les relations entre les soci¨¦t¨¦s, en particulier lorsqu¡¯il n¡¯existe aucune autre approche officielle. La science est alors utilis¨¦e pour renforcer ou nouer des liens entre des pays dont les relations sont tendues, voire inexistantes.

 L¡¯UNESCO devrait ¨ºtre le catalyseur de la science ¨¤ travers le monde. Je ne dis pas que l¡¯Organisation devrait diriger les centres de recherches, mais qu¡¯elle devrait en poser les jalons, contribuer ¨¤ leur ouverture et s¡¯assurer qu¡¯ils continuent d¡¯op¨¦rer. 

Isidor Rabilaur¨¦at am¨¦ricain du prix Nobel de physique

Communaut¨¦ scientifique : un pont entre l¡¯Est et l¡¯Ouest

M¨ºme si la guerre froide a continu¨¦ de s¡¯intensifier, les projets de coop¨¦ration scientifique ont pu d¨¦montrer la capacit¨¦ d¡¯une telle coop¨¦ration ¨¤ forger des liens entre les pays et les coll¨¨gues au-del¨¤ des consid¨¦rations politiques et religieuses.

Dix ans apr¨¨s la naissance du CERN, l¡¯UNESCO a soutenu la cr¨¦ation d¡¯un autre projet offrant un axe de communication in¨¦dit entre des scientifiques de l¡¯Est et de l¡¯Ouest.

En 1960, Abdus Salam, physicien pakistanais ?g¨¦ de 34 ans et futur laur¨¦at du prix Nobel, a sugg¨¦r¨¦ la cr¨¦ation d¡¯un institut international de physique th¨¦orique afin de faire progresser l¡¯expertise scientifique.

Abdus Salam ¨¦tait convaincu que ??la pens¨¦e scientifique et son origine sont l¡¯h¨¦ritage commun de l¡¯humanit¨¦??. Cependant, ¨¤ l¡¯¨¦poque, les chercheurs des pays en d¨¦veloppement tout comme ceux des petits pays d¨¦velopp¨¦s se trouvaient souvent dans l¡¯incapacit¨¦ d¡¯am¨¦liorer leurs connaissances et de d¨¦velopper leurs comp¨¦tences.

Sa proposition est devenue r¨¦alit¨¦ en 1964, lorsque le  a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ ¨¤ Trieste en Italie, par le biais d¡¯un accord entre l¡¯UNESCO, le gouvernement italien et l¡¯Agence internationale de l¡¯¨¦nergie atomique.

Pendant des d¨¦cennies, l¡¯ICTP a mis ¨¤ disposition des pays en d¨¦veloppement la formation continue ainsi que les comp¨¦tences n¨¦cessaires ¨¤ l¡¯avancement de leur carri¨¨re. Nombre d¡¯anciens ¨¦l¨¨ves enseignent au sein de grandes universit¨¦s dans leur pays, dirigent d¡¯importants centres de recherche et ont ¨¦t¨¦ salu¨¦s pour les contributions scientifiques.

Autre exemple de coop¨¦ration scientifique internationale : une vision mondiale pour le sol de la Terre

Au milieu des vagues successives de d¨¦colonisation en Afrique et en Asie, les ann¨¦es 60 sont devenues la d¨¦cennie du d¨¦veloppement des Nations Unies. ? l¡¯¨¦poque, l¡¯¨¦rosion des sols ¡ª et la menace qu¡¯elle repr¨¦sentait pour l¡¯approvisionnement alimentaire mondial ¡ª constituait l¡¯une des principales pr¨¦occupations des ¨¦cologistes, tout comme le r¨¦chauffement climatique l¡¯est aujourd¡¯hui pour les citoyens du XXIe ²õ¾±¨¨³¦±ô±ð.

Le monde avait besoin d¡¯une carte mondiale afin d¡¯obtenir une ¨¦valuation globale de ses ressources en sols. Cependant, il n¡¯existait aucune classification internationale des sols ¨¤ l¡¯¨¦poque. En r¨¦alit¨¦, de nombreux pays disposaient de diff¨¦rentes classifications r¨¦gionales concurrentes ou se trouvaient en passe de d¨¦velopper leurs propres syst¨¨mes nationaux. Seule une collaboration internationale pourrait produire des connaissances fiables et l¨¦gitimes ¨¤ l¡¯¨¦chelle mondiale permettant de mettre un terme au d¨¦sordre terminologique qui avait jusqu¡¯alors compromis la communication scientifique internationale.

La carte des sols du monde, soutenue par l¡¯UNESCO et par , a ¨¦t¨¦ lanc¨¦e en 1961 ¡ª tout juste quelques mois avant que le pr¨¦sident Kennedy ne proclame que les ann¨¦es 60 ¨¦taient la d¨¦cennie du d¨¦veloppement lors de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies.

Ce projet hercul¨¦en, r¨¦alis¨¦ sur une p¨¦riode de vingt ans et d¨¦sormais disponible en version num¨¦rique, est le fruit d¡¯une collaboration mondiale entre de nombreux p¨¦dologues originaires de diff¨¦rents pays ayant travaill¨¦ ensemble ¨¤ l¡¯¨¦laboration d¡¯un nouveau syst¨¨me de classification international. Ce dernier constituait jusqu¡¯ici l¡¯unique panorama des ressources en sols de la plan¨¨te ainsi qu¡¯une illustration concr¨¨te du pouvoir de la collaboration scientifique permettant d¡¯unir le monde.

Avantages d¡¯une collaboration scientifique : humanit¨¦ et biosph¨¨re

? la fin des ann¨¦es 60 et au d¨¦but des ann¨¦es 70, les difficult¨¦s environnementales ¨¤ l¡¯¨¦chelle mondiale occupaient une place centrale. Le boom ¨¦conomique de l¡¯apr¨¨s-guerre a ouvert la voie vers une consommation effr¨¦n¨¦e d¡¯¨¦nergies non renouvelables, des niveaux de pollution plus importants et la perte potentielle d¡¯habitats naturels.

En 1971, quelque 4?000 scientifiques du monde entier ont averti le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies, dans le ??message de Menton??, du fait que la population mondiale de l¡¯¨¦poque ¨¦tait d¨¦j¨¤ nettement sup¨¦rieure aux ressources disponibles.

Comment les ¨ºtres humains pourraient-ils continuer ¨¤ se d¨¦velopper tout en pr¨¦servant la biodiversit¨¦ qui les entoure?? Afin de contribuer ¨¤ r¨¦pondre ¨¤ cette question, l¡¯UNESCO a lanc¨¦ le Programme sur l¡¯Homme et la biosph¨¨re (MAB) en 1971.

Un an avant la conf¨¦rence historique de Stockholm, qui a donn¨¦ naissance au concept de d¨¦veloppement durable, le Programme de l¡¯UNESCO sur l¡¯Homme et la biosph¨¨re a propos¨¦ la cr¨¦ation de zones d¨¦di¨¦es ¨¤ la conservation de la nature ¨¤ travers un d¨¦veloppement socio-¨¦conomique durable, o¨´ les cultures et les traditions locales seraient respect¨¦es. Il s¡¯agissait sans nul doute d¡¯une approche r¨¦volutionnaire de la conservation de la nature, affirmant que la protection de cette derni¨¨re ne rimait pas avec cr¨¦ation de parcs et de r¨¦serves isol¨¦s et immacul¨¦s, mais avec d¨¦veloppement et promotion de pratiques durables afin de g¨¦rer les ressources et vivre en harmonie avec la nature. Ces lieux ont ¨¦t¨¦ baptis¨¦s r¨¦serves de biosph¨¨re. Depuis la naissance du programme, les r¨¦serves ont mis en valeur la coexistence pacifique et ¨¦quilibr¨¦e de l¡¯homme et la nature, le d¨¦veloppement de la soci¨¦t¨¦ et le respect du patrimoine naturel et g¨¦ologique. Chaque r¨¦serve soutient des projets appartenant ¨¤ une vari¨¦t¨¦ de domaines, tels que le tourisme durable, la production biologique et, principalement, la recherche scientifique.

Gr?ce au MAB, l¡¯UNESCO offre une plateforme unique de coop¨¦ration en mati¨¨re de recherche et de d¨¦veloppement, de renforcement des capacit¨¦s et de mise en r¨¦seau permettant de faire circuler des informations ¨¤ travers 727 r¨¦serves de biosph¨¨re r¨¦parties dans 131 pays (en 2021), recensant 260 millions d¡¯habitants. Les exp¨¦riences et les r¨¦serves de biosph¨¨re repr¨¦sentent des ??moyens d¡¯apprendre le d¨¦veloppement durable??. Elles d¨¦montrent qu¡¯il est possible de vivre en harmonie avec la nature, et d¨¦veloppent des pratiques et des comp¨¦tences afin de r¨¦concilier les hommes et la plan¨¨te.

Comment les scientifiques collaborent-ils?? La science au service de la paix au Moyen-Orient

Les pays du Moyen-Orient partagent de nombreuses caract¨¦ristiques, telles que la langue, la religion, l¡¯histoire, la culture et les aspirations communes. Cependant, l¡¯histoire r¨¦cente indique que le d¨¦veloppement de la r¨¦gion a ¨¦t¨¦ ralenti par l¡¯instabilit¨¦ politique et les conflits.

R¨¦unir ces pays en vue de cr¨¦er une organisation intergouvernementale capable de mettre de c?t¨¦ les diff¨¦rences historiques et politiques au nom de la science est devenu la mission de l¡¯UNESCO pour le nouveau mill¨¦naire.

En d¨¦pit des nombreux d¨¦fis, le Centre international de rayonnement synchrotron pour les sciences exp¨¦rimentales et appliqu¨¦es au Moyen-Orient (SESAME) est devenu une r¨¦alit¨¦ en 2017.

Bas¨¦ en Jordanie, ce laboratoire permet aux membres de la communaut¨¦ scientifique de la r¨¦gion de mener des recherches scientifiques d¡¯envergure internationale dans plusieurs domaines allant de la biologie ¨¤ l¡¯arch¨¦ologie.

Cette coop¨¦ration scientifique de haut vol contribue ¨¤ favoriser la culture de la paix dans la r¨¦gion. Les scientifiques des huit pays membres au complet ¡ª Chypre, l¡¯?gypte, l¡¯Iran, Isra?l, la Jordanie, le Pakistan, la Palestine et la Turquie ¡ª travaillent ensemble au sein de la communaut¨¦ SESAME, prouvant ainsi que la science peut jouer le r?le de langue commune.

 Nous nous effor?ons d¡¯instaurer une compr¨¦hension dans la r¨¦gion par le biais de la science. Le projet est tr¨¨s sp¨¦cial. Chacun d¡¯entre nous apporte sa propre histoire, ses propres blessures, ses propres cicatrices. Chacun d¡¯entre nous a ses propres int¨¦r¨ºts, pourtant nous avons une vision commune : profiter aux habitants de la r¨¦gion et ¨¤ l¡¯ensemble de l¡¯humanit¨¦. 

Eliezer RabinoviciPr¨¦sident du Comit¨¦ isra¨¦lien pour le SESAME

Collaboration et innovation scientifiques ouvertes au service d¡¯un avenir durable

L¡¯humanit¨¦ demeure confront¨¦e ¨¤ des d¨¦fis complexes que les gouvernements et les communaut¨¦s sont incapables de relever seuls.

La pand¨¦mie de COVID-19 a soulign¨¦ la n¨¦cessit¨¦ de renforcer la coop¨¦ration, en nous rappelant, une fois de plus, que nous sommes tous r¨¦sidents d¡¯une seule et m¨ºme plan¨¨te. La vitesse record ¨¤ laquelle les vaccins contre la COVID-19 ont ¨¦t¨¦ d¨¦velopp¨¦s s¡¯explique en partie par la collaboration scientifique mondiale.

Selon la grande majorit¨¦ des dirigeants mondiaux, la collaboration scientifique est essentielle pour r¨¦pondre aux menaces imminentes telles que la perte de biodiversit¨¦, la pollution, la r¨¦duction de la pauvret¨¦ et l¡¯introduction de nouvelles technologies r¨¦volutionnaires, notamment l¡¯intelligence artificielle.

Afin de relever les d¨¦fis complexes du XXIe si¨¨cle, la science doit ¨ºtre plus transparente, plus accessible et plus inclusive. Elle doit s¡¯ouvrir.

Pr¨¨s de 70 % des publications scientifiques dans le monde font l¡¯objet d¡¯un acc¨¨s payant ou restreint. Durant la crise sanitaire, cette proportion est tomb¨¦e ¨¤ 30 % pour les publications consacr¨¦es ¨¤ la pand¨¦mie de COVID-19. Cela semble indiquer que la science peut ¨ºtre plus transparente et mieux partag¨¦e pour acc¨¦l¨¦rer la recherche au b¨¦n¨¦fice de tous.

Le partage de donn¨¦es scientifiques ¨¤ l¡¯¨¦chelle mondiale est un formidable acc¨¦l¨¦rateur de recherche : il n¡¯a fallu que 3 jours pour d¨¦coder le g¨¦nome du coronavirus, gr?ce ¨¤ une collaboration sans pr¨¦c¨¦dent entre les chercheurs, au-del¨¤ des fronti¨¨res.

Gr?ce ¨¤ la science ouverte, les scientifiques et les ing¨¦nieurs peuvent se servir de licences ouvertes afin de diffuser plus largement leurs publications, leurs donn¨¦es, leurs mat¨¦riels de recherche et leurs infrastructures.

En ouvrant la science traditionnelle ¨¤ d¡¯autres syst¨¨mes de connaissances, cette derni¨¨re peut ¨ºtre enrichie par les ¨¦changes avec des groupes autochtones et marginalis¨¦s, dans l¡¯int¨¦r¨ºt de l¡¯ensemble des populations mondiales.

En 2021, l¡¯UNESCO a adopt¨¦ la premi¨¨re recommandation mondiale pour une science ouverte, afin que la connaissance ne soit plus le privil¨¨ge d¡¯une minorit¨¦, mais un bien commun accessible de fa?on plus ¨¦quitable.

De nombreux scientifiques se sont d¨¦j¨¤ joints ¨¤ l¡¯UNESCO afin d¡¯¨¦laborer la premi¨¨re recommandation internationale sur la science ouverte, ¨¦tablissant des normes mondiales pour faire de la science ouverte une r¨¦alit¨¦ qui ne laisse personne de c?t¨¦.

Cependant, le progr¨¨s scientifique incontr?l¨¦ n¡¯est pas toujours acceptable d¡¯un point de vue ¨¦thique.

Le rythme soutenu du d¨¦veloppement scientifique n¡¯engendre pas n¨¦cessairement de discussions sur son impact potentiel sur la soci¨¦t¨¦. Pour r¨¦pondre ¨¤ ces pr¨¦occupations, l¡¯UNESCO s¡¯engage depuis les ann¨¦es 70 ¨¤ promouvoir la r¨¦flexion internationale sur l¡¯¨¦thique des sciences de la vie, ce qui a donn¨¦ lieu ¨¤ la cr¨¦ation du Programme sur l¡¯¨¦thique de la science et de la technologie dans les ann¨¦es 90.

L¡¯Organisation consid¨¨re le g¨¦nome humain comme le ??patrimoine de l¡¯humanit¨¦??, qui devrait ¨ºtre prot¨¦g¨¦ et transmis aux g¨¦n¨¦rations futures. Tous les progr¨¨s scientifiques doivent ¨ºtre examin¨¦s ¨¤ la lumi¨¨re des droits de l¡¯homme.

Les initiatives de l¡¯UNESCO en faveur de la science Chronologie de nos initiatives

Chronologie de nos initiatives

1954

CERN ¡ª Repousser les limites de la technologie

Chaque jour, des milliers d¡¯ing¨¦nieurs, de techniciens et de scientifiques travaillent ¨¤ l¡¯¨¦laboration de nouvelles technologies et d¡¯une expertise pouvant ¨ºtre partag¨¦es avec la soci¨¦t¨¦.

Le CERN collabore ¨¦galement avec l¡¯industrie ¡ª grandes entreprises, PME ou start-ups ¡ª ainsi que d¡¯autres parties prenantes, telles que les d¨¦cideurs politiques, en particulier ceux qui sont actifs au sein des ?tats membres du CERN.

1961

Carte FAO/UNESCO des sols du monde

La carte num¨¦rique des sols du monde de la FAO est la version d¨¦mat¨¦rialis¨¦e de la produite en version papier ¨¤ l¡¯¨¦chelle de 1 : 5?000?000. Elle montre 4?931 unit¨¦s cartographiques reposant sur des associations de sols constituant des m¨¦langes de diff¨¦rents types de sols.

1964

ICTP

Le Centre international de physique th¨¦orique (ICTP) Abdus Salam est un institut international de recherche en sciences physiques et math¨¦matiques, r¨¦gi selon un accord tripartite entre le gouvernement italien, l¡¯Organisation des Nations Unies pour l¡¯¨¦ducation, la science et la culture (UNESCO) et l¡¯Agence internationale de l¡¯¨¦nergie atomique (AIEA).

1971

R¨¦seau mondial des r¨¦serves de biosph¨¨re

Le R¨¦seau mondial des r¨¦serves de biosph¨¨re du programme MAB de l¡¯UNESCO est un r¨¦seau de r¨¦serves de biosph¨¨re offrant des solutions de d¨¦veloppement durable dans des contextes ¨¦cologiques, sociaux et ¨¦conomiques vari¨¦s. Elles favorisent l¡¯int¨¦gration harmonieuse de l¡¯homme et de la nature garantissant un d¨¦veloppement durable ¨¤ travers le dialogue participatif?; le partage de connaissances?; la r¨¦duction de la pauvret¨¦ et l¡¯am¨¦lioration du bien-¨ºtre humain?; le respect des valeurs culturelles et de la capacit¨¦ de la soci¨¦t¨¦ ¨¤ s¡¯adapter au changement ¡ª contribuant ainsi ¨¤ l¡¯Agenda 2030 et ¨¤ ses Objectifs de d¨¦veloppement durable (ODD).

2017

SESAME

Le centre international de recherche scientifique SESAME, source de rayonnement synchrotron comp¨¦titive et unique en son genre au Moyen-Orient et dans les pays voisins, a ¨¦t¨¦ inaugur¨¦ ¨¤ Allan, en Jordanie, le 16 mai 2017. Ce projet avant-gardiste mis sur pied sous la houlette de l¡¯UNESCO, est le fruit de quatorze ann¨¦es de travail acharn¨¦, r¨¦unissant huit pays autour d¡¯un double objectif : consolider l¡¯excellence scientifique de la r¨¦gion et instaurer une collaboration transfrontali¨¨re, un dialogue et une compr¨¦hension entre des scientifiques aux origines culturelles, politiques et religieuses diverses.

2021

Le premier cadre international sur la science ouverte a ¨¦t¨¦ adopt¨¦ par les 193 pays participant ¨¤ la Conf¨¦rence g¨¦n¨¦rale de l¡¯UNESCO. En rendant la science plus transparente et plus accessible, la Recommandation de l¡¯UNESCO sur une science ouverte permettra ¨¤ la discipline d¡¯¨ºtre plus ¨¦quitable et plus inclusive. Avec la science ouverte, les scientifiques et les ing¨¦nieurs emploient des licences ouvertes pour partager plus largement leurs publications, leurs donn¨¦es, leurs logiciels et m¨ºme leur mat¨¦riel. La science ouverte devrait donc renforcer la coop¨¦ration scientifique internationale.