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Les crises, leur contexte tragique et leur urgence, accompagnés d’une demande de réponses coordonnées et de contenus vitaux, ne sont pas incompatibles avec les droits à l’information et à la liberté d’expression. Malgré le contexte d’urgence, qu’il s’agisse d’épidémies, de catastrophes naturelles ou autres, les acteurs humanitaires et les autorités ne doivent pas chercher à influencer les décisions éditoriales d’une manière qui compromette l’éthique professionnelle des médias. Ils ne doivent pas non plus exiger la divulgation des sources des journalistes. Le public doit continuer à croire à l’impartialité des médias et être certain qu’ils ne sont pas utilisés à des fins de désinformation. Dans les situations de crise, il s’agit de faire la différence entre les communications stratégiques/persuasives (changement de comportement), d’une part, et le journalisme indépendant (reportage), d’autre part. Ces deux approches sont complémentaires, mais les médias peuvent perdre leur crédibilité et leur pouvoir de soutenir la démocratie s’ils sont confondus avec d’autres types de communication. Même en situation d’urgence, l’objectif des médias doit rester de produire des informations vérifiables et un débat éclairé dans l’intérêt du public, en transmettant non seulement ce que les citoyens doivent faire, mais aussi ce qu’ils ont le droit de savoir.