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Préserver et défendre les libertés académiques : Les acteurs de l’enseignement supérieur en Afrique se mobilisent

Dans un contexte marqué par le recul des libertés académiques, engendré par la mise en oeuvre de politiques liberticides, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement Supérieur et Recherche (SUDES/E.S.R) a organisé sa quatrième Conférence internationale sur les libertés académiques qui s’est tenue du 27 au 28 juillet à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Des acteurs de l’enseignement supérieur venus de plus de 11 pays et l’UNESCO ont répondu présent à l’invitation.

 

Au cours de ces trois jours,où se sont alternés ateliers, présentations académiques, plaidoyers militants et sessions plénières, cette rencontre s’est voulue un creuset d’échanges entre le SUDES/E.S.R, l’UNESCO, des représentants des syndicats ainsi que d’éminents acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche venus du monde entier afin de réfléchir ensemble à des moyens d’éliminer les facteurs pouvant entraver la liberté d'enseignement, la liberté de recherche, la liberté d'expression au sein et en dehors des établissements d’enseignement supérieur.

Pour l’UNESCO, l'autonomie n'est pas une faveur que les États accordent aux universités, mais un droit qu'ils sont tenus de protéger et de défendre. La Recommandation de 1997 concernant la condition du personnel enseignant de l'enseignement supérieur reste le meilleur baromètre pour mesurer les progrès ou les reculs d'un pays en matière de libertés académiques et de droit à la science.

“Notre Organisation clame sa préoccupation face à la vulnérabilité de la communauté universitaire à l'égard des pressions politiques indésirables qui pourraient atteinte aux libertés académiques. Pour l'UNESCO, le droit à l'éducation à l'enseignement et à la recherche ne peut s'exercer pleinement que dans le respect des libertés académiques et de l'autonomie des établissements d'enseignement supérieur,”
Marema Touré Thiam, Cheffe de la section des Sciences Humaines et Sociales du Bureau de l’UNESCO à D

A l’issue de ces échanges, le SUDES et les autres parties prenantes ont adopté la Déclaration de Dakar, dans laquelle ils ont fermement condamné les réformes qui visent à mettre sous coupe réglée la gouvernance universitaire, encouragé les États à prendre des mesures pour assurer les libertés académiques et appelé à la mobilisation générale pour mettre fin aux velléités de remises en cause des droits acquis de hautes luttes. Ils engagent également l'ensemble des syndicats du supérieur à une synergie d'actions pour la préservation de la condition du personnel de l'enseignement supérieur, conformément à la Recommandation de l'UNESCO adoptée en 1997 à Paris.