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Les États, la société civile et les organismes intergouvernementaux renforcent leurs engagements vis-à -vis du Plan d’action des Nations Unies pour les 10 prochaines années
Plus de 50 pays ont signé la affirmant leur soutien continu au travail du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité lors d’une conférence de haut niveau marquant le 10e anniversaire du Plan à Vienne, en Autriche, les 3 et 4 novembre.
En outre, plus de 40 États ont fait des de plus de 100 millions de dollars en faveur de projets liés à la sécurité des journalistes. Ces promesses vont d’un soutien financier accru à des engagements diplomatiques, en passant par des activités nationales et de nouvelles initiatives pour l’UNESCO et des projets de la société civile.
La conférence, organisée par le gouvernement autrichien en coopération avec l’UNESCO et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a réuni 380 participants issus de plus d’une centaine d’organisations régionales de la société civile, intergouvernementales, d’organes de l’ONU, d’organisations médiatiques et étatiques pour faire le point sur l’état de la sécurité des journalistes et la question de l’impunité après 10 ans d’action. L’objectif a consisté à réfléchir aux avancées et aux leçons tirées et ainsi, de réaffirmer, réengager et repositionner le Plan d’action des Nations Unies pour la prochaine décennie par la force commune de toutes les parties prenantes.
Dans son discours d’ouverture de la conférence, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a attiré l’attention sur les nouveaux défis auxquels sont exposées la liberté d’expression et la sécurité des journalistes. En effet, avec les technologies numériques, sont apparues de nouvelles menaces cherchant à intimider les journalistes, à les réduire au silence et à bloquer les enquêtes. Ces menaces comprennent des campagnes de harcèlement en ligne, visant en particulier les femmes journalistes.
Alors que le monde est confronté à des défis sans précédent, nous avons plus que jamais besoin des journalistes pour établir les faits auxquels nous sommes confrontés.
La Directrice générale a souligné le travail de l’UNESCO pour renforcer les capacités, notamment la formation des juges, des procureurs et des forces de police. Elle a également rendu hommage au travail collectif de toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre du Plan.
La conférence a fait suite à dans toutes les régions où les différentes parties prenantes se sont rencontrées pour faire le point sur ce qui a été réalisé au cours de la première décennie de mise en œuvre du Plan, et pour discuter de la manière d’améliorer la sécurité des journalistes face à des menaces nouvelles et complexes. Les consultations ont fourni à la conférence de haut niveau des recommandations concrètes émanant des régions, ainsi que sur les trois domaines thématiques que sont la sécurité des femmes journalistes, les défis numériques et le rôle de la recherche universitaire.
Dans son discours d’ouverture, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné le rôle des journalistes :
Les journalistes mettent au jour des questions que certains préféreraient dissimuler. Ils creusent profondément et incessamment, à la recherche d’informations, et les démêlent. Ils sont un antidote à la mort des faits.
Il a appelé à redoubler d’efforts pour soutenir les journalistes, les associations professionnelles et les organisations de la société civile concernées, afin de renforcer leur connaissance de leurs propres droits et des mesures de protection dont ils disposent. Il a également souligné la nécessité de travailler avec les gouvernements, les forces de l’ordre, l’armée, les procureurs et le pouvoir judiciaire pour les aider à respecter leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme.
L’orateur principal, le lauréat du Prix Nobel de la paix 2021, Dmitry Muratov, a mis l’accent sur le rôle des journalistes face à la propagande et a demandé un soutien accru aux médias indépendants et aux journalistes en exil. Il a lancé l’idée de créer un fonds spécial à ces fins, au nom de sa collègue journaliste de toujours, Anna Politkovskaya, assassinée en 2006 et lauréate du Prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano de l’UNESCO.
Suite à l’allocution de M. Muratov, la session d’ouverture a permis d’entendre des témoignages puissants de journalistes issus de différentes régions sur les menaces auxquelles ils ont été et sont confrontés dans leur travail, notamment l’intimidation, le harcèlement et la violence sexuelle.
Une pré-conférence a réuni la société civile pour discuter des bonnes pratiques identifiées dans le cadre des priorités thématiques du Plan d’action des Nations Unies, ainsi que de la nécessité de tirer parti des leçons apprises et des menaces émergentes pour renforcer son impact. Les conclusions des discussions de la société civile ont ensuite été présentées à la conférence principale lors d’une session spéciale.
Au cours des travaux, l’UNESCO a organisé un panel de spécialistes provenant de différentes régions du monde, qui ont rendu compte du processus consultatif pour marquer le 10e anniversaire et ont présenté les conclusions et les recommandations de ce processus (, voir le rapport final).
Dans l’ensemble, près de 400 participants à la conférence, représentant différents groupes de parties prenantes, ont estimé que le Plan des Nations Unies était adapté à son objectif et devait être poursuivi, en s’attaquant à l’impunité ainsi qu’à la prolifération des attaques sexistes, notamment en ligne, qui est apparue comme un défi majeur. L’amélioration du suivi et de l’élaboration de rapports, ainsi que le plaidoyer en faveur de la transparence des plateformes de l’Internet, figureront parmi les principales priorités pour réaffirmer, réengager et repositionner le Plan des Nations Unies de protection des journalistes au cours de la prochaine décennie et au-delà .