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Le changement environnemental frappe les jeunes en plein cœur du désert du Namib
« Nous garons le bus là où la route s’arrête. Lorsqu’ils descendent et qu’ils ne voient que les dunes de sable sur des kilomètres, ils commencent à se dire « mais où sommes-nous ? », dit Viktoria Keding, directrice du Namib Desert Environmental Education Trust ().
Le Centre NaDEET, qui conduit des programmes en internat offrant une immersion pratique dans l’éducation en vue du développement durable (EDD), est situé dans la réserve naturelle de NamibRand qui, avec ses 200 000 hectares, est la plus grande en son genre en Afrique australe. Le site en lui-même modifie le comportement et les attitudes des visiteurs dès leur arrivée.
Élèves, groupes communautaires, enseignants, tout le monde peut s’inscrire pour, pendant presque une semaine, prendre sa douche avec un seau, cuisiner à l’énergie solaire, recycler intégralement les déchets et apprendre à fabriquer des briques de combustible. L’objectif est surtout de relever ses manches, de participer et de mettre en pratique ce qu’on a pu apprendre dans un manuel ailleurs. Pour les élèves, il existe également des applications d’anglais, de mathématiques et de sciences.
Le Centre NaDEET, un partenaire principal du Programme d’action global de l’UNESCO pour l’EDD (GAP), a été créé en 2003. Depuis, il a accueilli plus de 10 000 bénéficiaires et est constamment occupé à pleine capacité.
Viktoria Keding, qui est arrivée en Namibie il y a 20 ans pour enseigner l’éducation environnementale, a dit : « Quand j’ai commencé dans un autre centre, nous enseignions l’éducation environnementale dans un style traditionnel, en observant la faune et en nous asseyant autour du feu de camp. Une fois, j’ai eu des élèves de 11e année et l’un deux m’a dit que même s’il était heureux d’avoir autant appris, il se demandait pourquoi le centre ne s’intéressait pas à la déforestation. J’ai alors réalisé que nous avions manqué quelque chose. »
Lorsqu’elle a commencé, « durabilité » n’était pas un nom commun et Viktoria a réalisé que cette dernière ne pourrait pas être enseignée efficacement et honnêtement si l’environnement d’apprentissage ne montrait pas lui-même l’exemple.
« J’ai alors eu cette fantastique opportunité de lancer un tout nouveau centre dans le désert en partant de rien, et de le rendre aussi durable que le contexte namibien le permettrait », a-t-elle expliqué. « Ici, nous sommes conscients que nous devons constamment évoluer et nous adapter par de petits et grands moyens. Par exemple, lorsque nous avons ouvert le centre, les lumières LED n’étaient pas faciles à obtenir. Nos installations étaient un peu basiques et nous les avons donc améliorées pour que les groupes d’enseignants, par exemple, puissent apprendre de façon plus confortable. »
Les activités du NaDEET se répartissent en trois grandes catégories : éducation environnementale, alphabétisation environnementale et sensibilisation pour le développement communautaire. Ce qu’on y apprend se retrouve directement dans les manuels scolaires et les enseignants ont remarqué l’influence positive du centre sur les connaissances des élèves. C’est aussi une plate-forme puissante pour l’échange de connaissances. Par exemple, les enseignants en langues qui sont venus suivre le programme ont également traduit la brochure du centre It’s Time to Grow dans trois langues locales.
Dans le cadre de son engagement en tant que partenaire principal du Programme d’action global, consistant à œuvrer pour accélérer la recherche de solutions durables au niveau local, le NaDEET met au point un modèle de maison durable dans la ville où se situe son bureau central, Swakopmund.
« Ce sera un endroit où les gens pourront voir que ce ne sont pas seulement les matériaux dont une maison est faite qui comptent pour un mode de vie durable, mais aussi nos comportements, notre façon de produire de la nourriture et de gérer l’eau, l’énergie et les déchets. »
Il est également prévu de créer une académie pour la jeunesse et les professionnels de l’éducation au Centre NaDEET d’origine pour sensibiliser autant de namibiens que possible.
Viktoria a observé de près de nombreuses fois l’effet transformateur du centre et comment il diffère selon les participants.
« Chaque personne qui arrive se demande où est le centre car il se trouve derrière les dunes. Ils marchent dix minutes et il apparaît, et c’est un vrai moment d’émerveillement. Ils avaient imaginé une structure en béton, et non en bois et en toile. Les enfants des milieux ruraux et souvent défavorisés pensent que c’est le paradis. Pour les enfants plus privilégiés qui ne s’étaient jamais rendus dans cette région du pays auparavant, c’est une grande aventure. »
Et l’effet ne disparaît pas à la fin de la visite.
« Certains partent avec des projets très spécifiques en tête pour lancer une opération de nettoyage où ils vivent ou fabriquer eux-mêmes des briques de combustible. Pour d’autres, c’est un changement à long terme dans la définition de leur rapport à l’environnement. L’une des choses les plus satisfaisantes est de voir les enseignants qui étaient venus en tant qu’élèves revenir avec leurs élèves », a dit Viktoria.
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