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« La culture est au cœur du redressement financier de l’Islande », a déclaré le Président islandais lors de sa visite à l’UNESCO
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Le 28 février 2013, S. E. M. Olafur Ragnar Grimsson, Président de la République d'Islande, a effectué la première visite d’un Président islandais à l’UNESCO et s’est longuement entretenu avec Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’Organisation, lors d’une fructueuse rencontre bilatérale.
La Directrice générale a souhaité la bienvenue au Président et a rappelé que l’UNESCO et l’Islande coopéraient de longue date, en particulier dans les domaines de la culture et des sciences.
« L’Islande est un remarquable exemple du pouvoir de résilience qu’apporte l’investissement dans la culture », a poursuivi Mme Bokova. La Directrice générale a souligné la contribution de Mme VigdÃs Finnbogadóttir, ancienne Présidente islandaise, Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO pour la diversité linguistique et l’enseignement plurilingue et farouche défenseuse du rôle des langues dans la préservation de la diversité culturelle et la compréhension mutuelle. Elle a également rappelé la contribution de Mme Finnbogadóttir en tant que membre du jury international du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.
« L’UNESCO a toujours occupé une place particulière en Islande de par son mandat unique en matière de culture et d’éducation », a déclaré le Président islandais. « La culture et les langues sont très étroitement liées à l’édification de la République d'Islande et aux fondements de son indépendance ».
« La culture est au cœur du redressement financier de l’Islande », a-t-il ajouté. Elle est devenue le principal atout économique du pays. À cet égard, le Président a rendu hommage à la Directrice générale, qui défend si ardemment le rôle central que joue la culture dans le développement de toutes les sociétés et il a donné des exemples de la bonne santé de l’industrie et du tourisme culturels en Islande, ainsi que de l’essor de l’édition, du design et des institutions artistiques – à l’image de la salle de concert nationale Harpa, œuvre de l’architecte mondialement connu Olafur Eliasson, un édifice en verre de 2010, modèle de design durable et d’architecture écologique, qui atteste la richesse de la culture islandaise, sa vigoureuse créativité et son sens de l’innovation.
Évoquant la crise financière qui sévit actuellement dans toute l’Europe, le Président a exhorté la Directrice générale à redoubler d’efforts en vue de défendre l’importance de la culture pour parvenir au développement durable et lui a suggéré d’organiser une conférence des Ministres des finances pour se pencher sur le rôle de la culture dans le redressement financier. Dans ce contexte, il a proposé de montrer en quoi l’expérience de l’Islande était un succès et de partager le fruit des recherches et l’expertise de son pays avec l’ensemble de la communauté des chercheurs.
Mme Bokova a invité le Président à se joindre à l’UNESCO lors du congrès sur la culture et le développement qui sera organisé à Hangzhou et qui soulignera le pouvoir de la culture en matière de résilience – comme on l’a vu en Haïti après le séisme –, de reconstruction et d’unité nationale – comme l’a récemment démontré le cas du Mali – et d’élan économique et social grâce à l’emploi et aux industries créatives – comme en attestent un certain nombre d’économies émergentes, telles que le Brésil ou la Chine.
En outre, le Président a abordé des questions relatives au changement climatique qui sont une préoccupation majeure pour lui-même et son pays. Il a cité trois domaines essentiels dans lesquels l’Islande pourrait apporter son expertise déjà ancienne : les énergies renouvelables, la recherche sur les mers arctiques et les océans. « L’avenir des océans est un enjeu majeur pour l’Islande ».
Il a informé la Directrice générale que son pays s’investissait énergiquement dans le renforcement des capacités des scientifiques asiatiques et africains et que l’Islande souhaitait pousser plus loin son engagement au côté de l’UNESCO pour mobiliser la coopération internationale sur le thème du changement climatique et des océans. Concernant ces derniers, il a souligné la rapidité des changements affectant les espèces et la communauté de la pêche dans le monde.
La Directrice générale s’est dite préoccupée, suite à la Conférence Rio + 20 et aux débats tenus lors du Forum économique de Davos de 2013, par le fait que les décisions prises et les politiques publiques adoptées ne reconnaissaient pas suffisamment la nécessité d’assurer la pérennité de l’océan. Elle a informé le Président des efforts déployés par l’UNESCO par le biais de sa Commission océanographique intergouvernementale (COI) dans le cadre du Pacte des Nations Unies pour les océans, l’accent étant mis en particulier sur les incidences des risques côtiers et de l’acidification. Elle s’est félicitée de la possibilité, pour l’UNESCO, d’unir ses forces à celles de l’Islande dans le but d’encourager les actions de sensibilisation en la matière et de débattre de solutions concrètes dans le cadre de la prochaine Assemblée de la COI, en juin. Le Président est convenu de la nécessité d’intéresser davantage le monde à ces questions et de renforcer le message auprès de la communauté internationale dans son ensemble, et a souligné l’importance de la collecte et de l’échange de données scientifiques.
En conclusion, le Président a évoqué la volonté de l’Islande d’amplifier son action dans le domaine du patrimoine mondial et son souhait de proposer, dans un proche avenir, l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial des maisons de tourbe traditionnelles des Vikings. Il a rappelé que la tradition architecturale vernaculaire datait de la colonisation, au IXe siècle, et qu’elle s’était adaptée au climat de l’île, aux ressources de l’environnement et aux exigences de la société locale.
La Directrice générale a salué l’accent mis par le Président sur l’importance du patrimoine mondial en tant que passerelle entre le patrimoine bâti et les communautés, mais aussi entre la préservation du patrimoine culturel bâti et la sauvegarde des traditions ancestrales.