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« La plupart des agriculteurs de notre région ont 60 ans et plus, observe Maryanne Muller. Les jeunes générations commencent à revenir à la vie agricole mais elles ont besoin de compétences et de connaissances pour mener une vie productive et durable Â». Pour la fondatrice de Origen, il faut aider l’agriculture à faire partie de la solution.

Les mauvaises conditions de vie des agriculteurs n’attirent pas les jeunes. Les sols et la biodiversité ont été appauvris par des décennies d’utilisation d’engrais chimiques, herbicides et pesticides. Enfin, les zones rurales perdent leurs structures culturelles et sociales.

Pour changer cela, la fondation a créé l’Escuela Agroecologica de Pirque (École agroécologique de Pirque). Un programme de formation sur 4 ans qui permet à des jeunes d’acquérir les compétences pour restaurer les sols, promouvoir la biodiversité, l’utilisation durable de l’eau, produire des fruits, des légumes, faire de l’élevage et d’avoir également des compétences de vente.

Enseignant la production agroécologique de nourriture (légumes, fruits, céréales, miel, Å“ufs, lait), cette école produit du fromage, des confitures, des conserves, des pâtisseries, du pain. Elle a son propre marché pour vendre ses produits dont tous les bénéfices sont destinés aux projets éducatifs et sociaux. Elle travaille avec des communautés rurales en vendant leurs produits dans le respect des valeurs du commerce équitable. Enfin, une partie du programme éducatif consiste à reproduire des espèces d’arbres en voie de disparition menacées de la région, à les planter et les soigner. Ainsi en 2021, 4 000 arbres indigènes sont plantés.

L’école a une approche holistique de l’éducation soutenant toutes les dimensions de l’enfance et de la jeunesse. Ses élèves, dont 90 % vivent dans des conditions de vulnérabilité, obtiennent un diplôme de technicien en agroécologie. Ils peuvent alors gagner leur vie de manière durable, en restaurant la terre et le tissu social. A leur tour, les anciens élèves transmettent leurs connaissances à leurs communautés, créent des potagers ruraux et urbains, apprennent aux autres à prendre des décisions plus durables. Depuis 1991, 26 générations, environ 3 000 jeunes femmes et hommes ont été diplômés. Beaucoup ont pu poursuivre des études supérieures en agriculture et en sciences vétérinaires. Ils deviennent aussi des transformateurs sociaux.

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