´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé
Des filles égyptiennes libres de choisir l’éducation
« Je peux maintenant lire, écrire et même compter mes moutons », dit Eida Mahmoud Ahmed, une jeune fille vivant dans la province de Louxor.
Rencontre avec Eida
Eida n’a pas eu la chance d’aller à l’école. L’école la plus proche se trouvait à 7 kilomètres, alors elle est restée pour aider son père à la maison. Née dans une famille analphabète, elle rêvait d’aller à l’école et de faire valoir son droit à l’éducation.
Lauréate de l’édition 2018 du , la Fondation Misr El Kheir a créé une école communautaire dans le village d’Eida. Bien que sa famille ne considérait pas l’éducation comme une priorité, Eida a persuadé son père de l’autoriser à s’inscrire à l’école communautaire, à laquelle elle pouvait se rendre à pied. Eida a commencé l’école à l’âge de 9 ans et étudie à l’école communautaire depuis maintenant 5 ans. Elle voudrait aller à l’université et réaliser son rêve de devenir enseignante.
La chef du Secteur de l’éducation de la Fondation, Hanan El-Rihany, a présenté le contexte culturel difficile où les filles peuvent représenter un poids économique. « Les filles et les jeunes femmes souffrent de la situation économique. Les normes et la culture font que les filles sont perçues comme un fardeau pour leurs pères. Elles seront souvent mariées à l’âge de 10 ou 12 ans pour alléger le fardeau financier en les faisant emménager chez leur époux. »
« Le mariage précoce entraîne des problèmes spécifiques tels que des problèmes de santé pour les bébés nés de mères faibles, ou le manque d’accès à l’école », a expliqué Hanan. « Les familles n’autorisent pas une fille à parcourir seule 6 ou 7 kilomètres pour aller à l’école, alors au lieu de cela, elle reste à la maison pour aider sa mère ou travailler dans les champs. »
Les avantages de l’école communautaire
Pour remédier à ce problème, la Fondation crée des écoles communautaires dans les régions et les villages qui en ont besoin. « Dans une école communautaire, avec des enseignantes elles-mêmes issues de la communauté, les familles n’ont pas peur d’envoyer leurs filles, et cela contribue à réduire le nombre de mariages précoces », a dit Hanan. Les écoles communautaires sont souvent mieux adaptées aux besoins et aux situations des filles et des garçons comme Eida.
« Nous travaillons dans des régions où les services publics de base sont débordés et de plus en plus sous pression en raison de la croissance démographique », dit Mohamed Abdulrahman, le Directeur général adjoint de la Fondation. La Fondation travaille à partir d’une liste d’enfants non scolarisés du Ministère de l’éducation et conduit des recherches sur le terrain. « Nous allons de village en village et discutons avec chaque famille pour identifier ses besoins et tenter d’y répondre. Cette approche personnelle a un impact très puissant. »
Depuis 2010, 27 747 enfants (62 % de filles) âgés de 4 à 16 ans ont été inscrits dans 1 200 écoles communautaires en Égypte. Au total, 7 000 enfants ont achevé leur scolarité, dont 50 % sont des filles. La Fondation envisage de renforcer son soutien à l’éducation des filles en créant trois écoles préparatoires et en intégrant les technologies dans les écoles communautaires afin de permettre aux filles et aux jeunes femmes de développer leurs compétences numériques.
Le Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes permet à la Fondation d’élargir ses activités et de développer son programme d’études et son travail de plaidoyer. La Fondation introduit également des activités extracurriculaires pour sensibiliser à des sujets tels que le mariage précoce, et apporter un soutien financier et sanitaire aux familles pour faire en sorte que les filles restent à l’école. « C’est incroyable », a dit Mohamed, « nous avions pensé à lancer un programme de prix pour encourager les petites ONG et au lieu de cela, nous avons nous-mêmes remporté ce Prix prestigieux. C’est vraiment un honneur qui dépasse notre imagination. »
À l’occasion de la Journée internationale de la fille cette année, la Fondation Misr El Kheir a été récompensée du Prix UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes pour ses efforts en faveur de l’éducation des filles dans certains des villages les plus pauvres d’Égypte. Financé par le Gouvernement de la République populaire de Chine, le Prix d’un montant de 50 000 dollars des États-Unis est attribué chaque année à deux lauréats ayant contribué de façon remarquable à la promotion de .
La a été créée en 2007 afin de promouvoir le développement humain en améliorant les conditions sanitaires et en luttant contre la pauvreté, l’illettrisme et le chômage au bénéfice de tous. La fondation œuvre dans différents domaines, notamment l’éducation, la santé, la solidarité sociale et la recherche et l’innovation scientifiques.