Pays du bassin de la mer Noire
Parmi les sept pays du bassin de la mer Noire (chapitre 12) étudiés (Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, République de Moldavie, Turquie et Ukraine), tous considèrent l'économie numérique comme un moteur de croissance. Les technologies de l'information représentent ainsi plus de 40 % des exportations de services de l’Ukraine, et le concept ukrainien pour le développement d'une économie et d'une société numériques couvrant les années 2018-2020 a cherché à créer un « lieu de travail numérique ».
Les pays de la région ont lancé plusieurs initiatives pour encourager l’innovation. L’Azerbaïdjan, par exemple, a créé en 2018 une agence d’innovation qui fournit du capital-risque aux entreprises innovantes, notamment les startups. La Biélorussie, quant à elle, réforme son système national d’innovation depuis 2015. En 2018, le pays a publié plus de 90 actes juridiques ayant un lien direct ou indirect à la R&D, et en 2016, le gouvernement a rassemblé ses 25 fonds d'innovation en un seul, le fonds d’innovation centralisé républicain, qui fonctionne comme une agence d'État.
En dépit de ces efforts, les pays ont néanmoins du mal à encourager l’expérimentation, le dynamisme et la création de nouvelles connaissances dans l’économie. Dans les pays post-soviétiques, des structures oligarchiques restrictives limitent les bénéfices de l'innovation.
En Turquie, les déséquilibres structurels se situent ailleurs. Des données récentes au niveau des entreprises montrent que les entreprises turques à forte intensité technologique effectuent peu de R&D par rapport à leur taille. Ce tableau contraste fortement avec l’accent mis par l’État sur le soutien à l’innovation : selon l'Institut statistique de Turquie, entre 2015 et 2018, les exonérations d’impôts accordés aux entreprises à forte intensité technologique ont été multipliées par trois en monnaie locale. Cependant, étant donné que les entreprises des secteurs des services et de la construction, qui représentaient 64 % du PIB en 2018, restent largement à l'abri de la concurrence, elles peuvent se permettre d'ignorer les programmes gouvernementaux de soutien à la R&D et à l’innovation axée sur la fabrication.
À l’exception de la Biélorussie, tous les pays s'intègrent aux structures et réseaux européens. L’Arménie, la Géorgie et l’Ukraine ont été officiellement associées au programme Horizon 2020 de l’UE en 2015 et 2016. Les chercheurs ukrainiens et géorgiens ont soumis leurs premières propositions de projets au Conseil européen de la recherche respectivement en 2015 et 2017.
L'industrie turque de la géothermie a bénéficié d'un environnement réglementaire favorable aux investissements des entreprises, ainsi que de l’expérience acquise par les entreprises turques d'énergie géothermique, grâce à leur participation au programme Horizon 2020 de l’UE à travers des consortiums. Entre 2009 et 2019, le nombre de centrales géothermiques en Turquie est passé de 3 à 49.
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Diagrammes
- Figure 12.1 : Tendances socio-économiques du bassin de la mer Noire
- Figure 12.2 : Tendances des dépenses consacrées à la recherche dans le bassin de la mer Noire
- Figure 12.3 : Densité des chercheurs du secteur public, des publications et des citations dans le bassin de la mer Noire, 2017-2018.
- Figure 12.4 : Tendances en matière de brevets dans le bassin de la mer Noire
- Figure 12.5 : Tendances en matière de ressources humaines dans le bassin de la mer Noire
- Figure 12.6 : Répartition de la capacité de production d'électricité en Arménie, 2015 (%)
- Figure 12.7 : Tendances de la publication scientifique dans le bassin de la mer Noire
- Figure 12.8 : Admissions et diplômes de doctorat dans les universités azerbaïdjanaises, 2007-2017
- Figure 12.9 : Analyse de l'approvisionnement en énergie primaire de la Turquie par source, 2012 et 2018 (%)
- Tableau 12.1 : Réalisations et objectifs de la Turquie en matière d’économie, de recherche de haut débit, 2012-2023
- Encadré 12.1 : Comment la Turquie est devenue, en une décennie, un modèle pour l'énergie géothermique
- Encadré 12.2 : Kanal Istanbul : un terrain d'essai pour l'élaboration de politiques anticipatrices