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Une ONG allemande libère de l’espace dans l’esprit des élèves pour innover en matière de développement durable
« Nous essayons de briser les règles de manière constructive et de libérer de l’espace dans les emplois du temps scolaires et dans l’esprit des étudiants pour voir avec quels projets de durabilité ils peuvent les remplir », a dit Silke Ramelow, présidente de BildungsCent, une ONG qui s’emploie à transformer l’enseignement et l’apprentissage par le biais de l’éducation au développement durable (EDD).
Leurs projets transformateurs, menés dans des écoles à travers toute l’Allemagne, comprennent notamment une boîte d’activités pour les écoles, un projet artistique, qui permet aux élèves de bâtir une approche créative pour remédier au changement climatique, et un « SWAP » qui inverse les rôles en permettant aux élèves d’enseigner à leurs enseignants sur des sujets liés au développement durable.
³¢â€™O±·³Ò est active depuis près de 20 ans et a gagné en force après l’étude PISA 2000 (). Curieusement, les résultats de l’Allemagne n’étaient pas aussi bon que prévu et il est ressorti de l’étude que les écoles devaient changer d’approche pour offrir aux élèves un enseignement adapté aux besoins futurs.
En 2008, le changement climatique devenant un sujet de plus en plus pressant, le Gouvernement allemand a libéré des fonds pour améliorer l’éducation au développement durable.
« Il était globalement nécessaire de mettre en place une éducation tournée vers l’avenir et connectée à la vie réelle, au lieu d’une éducation uniquement axée sur la réussite aux examens. Nous travaillions déjà avec les écoles, et étions donc bien placés pour collaborer avec le Ministère de l’environnement pour répondre au besoin de changement à travers l’enseignement du développement durable », explique Silke.
Le programme AktionKlima!, qui a connu un franc succès en atteignant 2 200 écoles, a commencé simplement en fournissant aux écoles une grande boîte verte – la « KlimaKiste » (boîte pour le climat) – remplie d’outils, de supports sources d’inspiration et de diverses informations pour encourager les enfants à analyser leur environnement sous l’angle de la durabilité.
« Nous avons offert un éventail de possibilités tellement large par le biais du programme que chacun a pu trouver son propre point de départ. Nous étions déjà en train de changer les points de vue en proposant une approche positive au lieu d’une approche axée sur un problème insoluble et qui nécessiterait de reconstruire entièrement l’école ! » raconte Silke.
Le programme, qui a été nommé pour le en 2018, a placé des conseillers dans les écoles pour des projets de quatre mois, après quoi il a continué à fournir un soutien. Une version mobile de la boîte pour le climat a ensuite été élaborée, que les élèves pouvaient emmener sur les places de marché ou les mairies afin de faire participer les acteurs publics à leurs activités. À ce stade du projet, près de 500 écoles ont collaboré avec autant de partenaires et sensibilisé aussi bien des entreprises et des municipalités que des particuliers.
Semer les graines d’un changement durable
Le projet suivant, KlimaKunstSchule (école d’art pour le climat) a associé 50 artistes qui sont intervenus dans 200 écoles pour travailler directement avec les élèves.
« Nous voulions voir ce qui se passait quand on présentait aux élèves le processus de création, pas forcément pour produire une œuvre d’art mais pour explorer différentes façons de réfléchir sur les problèmes et les solutions en matière de changement climatique et de protection du climat », a dit Silke. « Le changement de mentalité a été remarquable, et nous avons vu les élèves ouvrir soudain leur esprit et se demander « qu’est-ce que je peux faire pour régler ce problème ? » »
Le processus transformateur, qui a donné naissance à des discours nouveaux et changé la perception des élèves sur eux-mêmes, a franchi une étape supplémentaire avec « SWAP ».
« Nous nous sommes montrés plus audacieux et avons décidé de travailler avec cinq écoles pour former les élèves afin qu’ils forment leurs enseignants sur différents thèmes liés au développement durable », a dit Silke. « Nous avons organisé des ateliers réservés aux élèves et leur avons demandé ce qu’ils pensaient de l’enseignement qu’ils recevaient sur les questions écologiques. Selon eux, le principal problème était que les enseignants n’avaient pas suffisamment de connaissances sur les sujets qu’ils essayaient d’enseigner. »
Le premier sujet qu’ils ont abordé sous le thème de la biodiversité portait sur les déchets plastiques en mer. Les élèves ont reçu des conseils sur le contenu et la méthode d’enseignement, sur les différents médias et sur l’élaboration d’un plan et d’un calendrier d’apprentissage.
« Au début, on a constaté une période de dissonance cognitive, les enseignants ne trouvant pas leur nouveau rôle et devant s’adapter à une nouvelle routine mais, au fil du temps, le niveau des contenus et les méthodes utilisées se sont avérés excellents. Les élèves et les enseignants ont vraiment évolué au cours du processus. Le niveau d’innovation était élevé, les élèves utilisant des accessoires tels que des sacs à légumes fabriqués à partir de filets remplis d’animaux en tissu pour illustrer les graves conséquences du plastique en mer sur les plantes et les animaux », a dit Silke.
Le prochain thème qui sera abordé de la même manière sera l’alimentation et le changement climatique.
« C’est impressionnant de voir tout ce qu’on peut réaliser en seulement deux jours d’ateliers avec 8 à 15 élèves par école », a-t-elle dit.
Une autre idée intéressante a été d’organiser une « Université des écoles primaires » où des sujets difficiles et exigeants relatifs au développement durable sont traités dans des écoles primaires. Des conférences sont organisées et mises en œuvre par les élèves avec le soutien de BildungsCent. Des scientifiques et d’autres experts sont invités à expliquer ces sujets et les parents sont également les bienvenus.
« Concrètement, notre travail consiste à libérer de nouveaux espaces pour que les élèves puissent explorer leurs besoins profonds en matière de développement durable. »
« Notre objectif est de fournir aux écoles de l’inspiration et des opportunités d’action concrètes. Le changement en matière de durabilité ne se limite pas à de nouveaux contenus. Pour être efficaces, les nouveaux contenus ont besoin de formes et de méthodes d’enseignement nouvelles et non conventionnelles. »
L’éducation est l’instrument le plus puissant pour préparer les sociétés aux défis mondiaux posés par le changement climatique. Elle offre aux apprenants de tous âges la compréhension, les compétences et les attitudes nécessaires pour construire des sociétés vertes, à faibles émissions et résilientes face au changement climatique. L’UNESCO encourage l’ dans le cadre de son programme d’ (EDD) et plaide en faveur de l’EDD à l’échelle internationale en tant que partie intégrante de toute stratégie visant à lutter contre les effets du changement climatique.