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Toute société peut devenir une dictature de l'argent et de l'oubli
Le plus grand défi pour le journalisme aujourd'hui est probablement d'agir avec une rigueur éthique et professionnelle, de contribuer à la paix, (...) ce qui implique une profonde réflexion sur nos pratiques journalistiques.
Voici les mots de Mauricio Weibel, l’un des du , la seule récompense consacrée au travail des journalistes dans le système des Nations Unies. Le jury examinera les nominations et décidera du lauréat de cette année, qui sera annoncé juste avant la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai).
Mauricio Weibel a récemment déclaré dans la presse chilienne que « de tous les droits de l'homme, hormis celui de vivre, qui est central, la liberté d’expression est le plus important car elle permet d'exiger tous les autres ».
Le journaliste chilien est rédacteur en chef du service d'investigation journalistique de la chaîne de télévision La Red, qui collabore également avec le Centre d'enquête journalistique (CIPER).
Mauricio Weibel a terminé ses études de troisième cycle en éducation et en politique publique. Il s'est engagé dans le journalisme d'investigation car pour lui, « il s'agit d'une énorme responsabilité éthique, surtout dans une région comme l'Amérique latine (...) [où] nous avons le devoir de révéler les problèmes de corruption structurelle et de droits de l'homme, [et] de contribuer à l’édification de sociétés plus multiculturelles et démocratiques, notamment au développement durable ».
En 2011, il a encouragé la création de l'Unión Sudamericana de Corresponsales (Union sud-américaine des correspondants) et en a été le premier président. Ces dernières années, ses articles ont été publiés dans un certain nombre de médias internationaux. Il est l'auteur des livres suivants : Asociación IlÃcita (2012), Traición a la Patria (2016), Los niños de la rebelión (2017), Ni orden ni Patria (2018) et La caÃda de las AFP (2020). En 2015, il a reçu le prix LASA Media Award de l'Association d’études latino-américaines pour ses contributions au débat sur l'Amérique latine. En 2019, il a publié le Manuel de journalisme d'investigation de l'UNESCO.
Pour Mauricio Weibel, le journalisme d'investigation et le reportage en profondeur sont essentiels de nos jours « car sans un journalisme d'investigation rigoureux, chaque société peut devenir une dictature de l'argent et de l'oubli ».
Le jury est composé de six professionnels des médias du monde entier, reconnus pour leur travail d'investigation de premier plan et leur défense de la liberté d’expression. Décerné chaque année à l’occasion de la (le 3 mai), qui sera célébrée du 2 au 5 mai cette année à Punta del Este, en Uruguay, le prix est attribué lors d’une cérémonie au cours de laquelle le lauréat reçoit une somme de 25 000 $.
Ce prix a été créé par le Conseil exécutif de l'UNESCO en 1997 en hommage à Guillermo Cano, journaliste colombien mort dans l’exercice de sa profession. Il récompense chaque année une personne, une organisation ou une institution ayant contribué de façon remarquable à la défense et/ou la promotion de la liberté de la presse dans le monde, notamment lorsque des risques ont été encourus.
L'appel à candidatures pour l'édition 2022 du Prix est désormais clos. Le nom du lauréat 2022 sera divulgué avant la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai).
De tous les droits de l'homme, hormis celui de vivre, qui est central, la liberté d’expression est le plus important car elle permet d'exiger tous les autres.