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PREMIERE REVUE SECTORIELLE DE L’EDUCATION EN REPUBLIQUE DU CONGO

Brazzaville a abrité du 16 au 17 décembre 2019 la première Revue sectorielle de l’éducation du pays à l’hôtel Radisson Blue. L’ouverture des assises de la revue conjointe du secteur de l’éducation au Congo a été placée sous l’autorité de Monsieur Jean Bruno Richard ITOUA, Ministre de l’Enseignement supérieur entouré de Madame Micaela MARQUES DE SOUSA, Représentante de l’UNICEF au Congo et de Monsieur Hilaire MPUTU Spécialiste de l’éducation au Bureau régional de l’UNESCO/Afrique centrale de Yaoundé (Cameroun). Trois temps forts ont marqué la partie introductive de cette rencontre de haut niveau qui a regroupé plus d’une centaine de cadres provenant des différentes agences partenaires au développement du Congo, du Gouvernement ainsi que ceux des organisations de la société civile.

 

Prenant en premier la parole en sa qualité de responsable de l’agence de coordination du processus PME au Congo, la Représentante de l’UNICEF a tout d’abord remercié le Gouvernement congolais, d’avoir convié les agences des Nations Unies et le Groupe local des partenaires de l’éducation (GLPE) dans sa globalité à cette rencontre.

Abordant les indicateurs du sous-secteur de l’enseignement primaire, Mme Marques a reconnu qu’ils évoluent vers la scolarisation universelle avec un taux d’accès de 96% et l’achèvement à 91% pour un indice de parité de 1,03 légèrement en faveur des filles.

Intervenant à son tour, le délégué du Bureau de l’UNESCO a saisi cette occasion pour informer l’auditoire des actions entreprises avec l’appui l’UNESCO pour accompagner le Congo dans ce processus. Elles se déclinent ainsi qu’il suit :                                                       

  •  Le développement d’une feuille de route conduisant à l’élaboration du plan de transition ;
  • L’organisation de la réunion de concertation des ministères en charge de l’éducation, élargie au GPLE, visant essentiellement l’examen des défis de la mise en Å“uvre de la SSE 2015-2025 et la feuille de route conduisant à la révision de la SSE 2015-2025 ;
  • La préparation et la transmission de la lettre de prorogation de l’allocation indicative ;
  • La tenue de réunion de concertation pour la préparation du rapport de mise en Å“uvre de la stratégie sectorielle de l’éducation, ayant regroupé les experts des ministères en charge de l’éducation (enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, enseignement supérieur, jeunesse et éducation civique, recherche scientifique et innovation technologique) ; ceux du ministère des finances, ainsi que les représentants de l’UNESCO, de l’UNICEF, du PAM, du HCR, de l’Union Européenne et de la Banque Mondiale ;
  • La réalisation de la collecte des données ;
  • La production du rapport de mise en Å“uvre de la SSE et enfin ;
  • L’organisation des présentes assises consacrées à la revue conjointe du secteur de l’éducation.

Poursuivant son propos, Monsieur Hilaire MPUTU a indiqué que « pour soutenir ce processus, le Bureau UNESCO-Brazzaville a bénéficié des fonds du programme CapEd de l’UNESCO. Ce programme a été lancé en 2003, à l’attention des Etats fragiles, dans le but d’accélérer le progrès en faveur de l’EPT, qui fait aujourd’hui l’objet d’un nouveau programme : Agenda ODD4-Education 2030 ».

  • Dans son discours d’ouverture, le Ministre de l’Enseignement supérieur, Monsieur Bruno Jean Richard Itoua a rappelé la cause du non financement du plan sectoriel du Congo par le PME, notamment la part du budget de l’éducation consacrée au primaire située en deçà du seuil figurant au prérequis du modèle de financement du PME. Monsieur le Ministre a apprécié une fois encore la bonne compréhension du PME à travers la reclassification du pays sur la liste des pays en contexte fragile ; ce qui a conféré au Congo la possibilité de resoumettre sa candidature au PME, après que celui-ci ait assoupli les conditions d’accès à son financement.

Parlant du format de la rencontre, Monsieur Bruno Jean Richard ITOUA a déclaré que « la rencontre d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de la Revue de la première phase de la Stratégie Sectorielle de l’Education 2016-2018 qui se veut un moment d’échanges entre tous les partenaires de l’éducation, visant à renforcer une approche commune dans la recherche des solutions aux problèmes d’accès, d’amélioration de la qualité, la promotion de l’équité et de la gouvernance du système éducatif. Des préoccupations qui constituent aujourd’hui l’une des plus grandes priorités des autorités de la République.

Au cours des travaux, des experts nationaux ont présenté des communications portant sur :

- le bilan des actions menées sur la période 

- les actions majeures d’appui à la mise en Å“uvre de la SSE sur la période 

- les perspectives de pilotage et de gestion de la SSE :

Au terme des communications, les participants ont suivi avec attention la présentation de Monsieur Serge Peano sur l’état du système éducatif, les actions majeures d’appui au cours de la période 2016-2018 et les perspectives de suivi, pilotage et gestion de la Stratégie sectorielle de l’éducation au cours du prochain triennat (2021-2023).

 

Pendant cette séquence, le Consultant international, Monsieur Serge Peano a présenté le cadre de mise en œuvre de la Stratégie sectorielle de l’éducation et l’UNESCO (par Monsieur Rigobert Banzouzi) a décrypté la feuille de route du plan triennal de transition du secteur de l’éducation.

Après d’échanges fructueux et des débats francs, les participants ont formulé quelques recommandations notamment l’engagement d’un plaidoyer et un lobbying multiformes pour garantir le financement de la Stratégie sectorielle de l’éducation et l’élaboration d’une loi d’orientation pour la mise en Å“uvre effective de la SSE, assortie des mécanismes de fonctionnement de ses organes de pilotage. 

 

Recommandations :

  1. Engager un plaidoyer et un lobbying multiformes pour garantir le financement de la SSE ;
  2. Elaborer le cadre juridique à travers la prise d’une loi d’orientation pour la mise en Å“uvre effective de la SSE, assortie des mécanismes de fonctionnement de ses organes de pilotage ;
  3. Insérer les conclusions sur l’intégration de l’ODD4 dans la planification et les politiques sectorielles de l’éducation ;
  4. Prendre en compte dans la SSE révisée (2015-2015), le paradigme de la décentralisation en lien avec la répartition du transfert des compétences et attributions de la question éducative aux collectivités locales et à la fonction publique territoriale (volet ressources humaines du secteur de l’éducation) ;
  5. Réactualiser les priorités de politiques éducatives axées sur le pilotage du système éducatif basées sur la production régulière des données statistiques qualitatives et les questions d’évaluation.
  6. Réactualiser la SSE en la rendant plus inclusive et en impliquant les autres ministères œuvrant dans le domaine élargi de l’éducation.