Article

Moins de la moitié des pays mettent en œuvre des stratégies de reprise de l’apprentissage à grande échelle pour aider les enfants à rattraper leur retard

Déclaration de la Sous-Directrice générale de ±ô’U±··¡³§°ä°¿ pour l’éducation, Stefania Giannini ; Robert Jenkins, Directeur de l’éducation de ±ô’U±·±õ°ä·¡¹ó ; Jaime Saavedra, Directeur mondial de l’éducation à la Banque mondiale
Learning recovery strategies after covid

NEW YORK/PARIS/WASHINGTON D.C., 30 mars 2022 - Plus de deux ans après le début de la pandémie de COVID-19, nous assistons à des pertes colossales en matière d’apprentissage des enfants. Moins de la moitié des pays mettent en œuvre des stratégies de reprise de l’apprentissage à grande échelle pour les aider à rattraper leur retard. Si tous les pays ne s’impliquent pas et n’élargissent pas leurs programmes dans les mois à venir, ils risquent de perdre une génération.

Avec une perte totale combinée de 2 000 milliards d’heures de scolarité en présentiel due à la fermeture des établissements scolaires depuis mars 2020, les élèves de plus de 4 pays sur 5 ont pris du retard dans leur apprentissage. Les enfants des milieux les moins favorisés ont vu leur apprentissage se dégrader. En particulier, les plus marginalisés – ceux qui vivent dans la pauvreté et dans les zones rurales, les enfants en situation de handicap et les plus jeunes élèves – sont ceux qui ont pris le plus de retard.

Les compétences de base qui constituent le fondement de tous les aspects de l’éducation ont disparu dans de nombreux pays. Les enfants ont oublié comment lire et écrire ; certains sont incapables de reconnaître les lettres de l’alphabet. Certains enfants qui allaient débuter leur scolarisation n’ont jamais eu la possibilité d’acquérir ces compétences car l’éducation de la petite enfance a disparu dans la plupart des pays. Sans des mesures correctives urgentes, tout cela pourrait avoir de graves répercussions tout au long de leur vie en termes de santé et de bien-être, d’apprentissage futur et d’emploi.

Malgré cela, nos données de mars 2022 montrent que moins de la moitié des pays présentés dans une nouvelle analyse publiée aujourd’hui mettent en œuvre des stratégies de reprise de l’apprentissage à grande échelle pour aider les enfants à rattraper leur retard. Seulement la moitié des pays à revenu faible ont mis en place un plan pour évaluer l’état des apprentissages des élèves rescolarisés.

Alors que nous voyons des ensembles de données indiquant qu’un nombre stupéfiant d’enfants ne retournent pas à l’école après la réouverture de leur salle de classe, certains pays ne collectent pas ou ne sont pas en mesure de recueillir des informations sur le nombre d’enfants qui ont été rescolarisés, ou non, et nous avançons donc à l’aveuglette. Un quart des pays à revenu faible – dont la population est déjà très peu scolarisée – ne disposent pas des données nécessaires pour montrer combien d’élèves sont retournés à l’école.

Le signal d’alarme a résonné à plusieurs reprises. Six mois après le début de la pandémie, en raison de l’impossibilité pour certains d’accéder à l’apprentissage à distance, nous savions déjà qu’au moins un tiers des écoliers à travers le monde étaient totalement coupés de leur éducation. Nous savions que quelque 24 millions d’enfants et de jeunes risquaient d’abandonner complètement leurs études. Nous savions que le travail des enfants et les mariages précoces augmenteraient. Et pourtant, nous n’avons pas assez aidé les enfants à rattrapé ce qu’ils ont perdu.

Dans une période où il est le plus nécessaire, le financement de l’éducation a été et continue d’être terriblement insuffisant. Des pays ont alloué en moyenne 3 % de leurs plans de relance COVID-19 à l’éducation. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure, cette dotation a été inférieure à 1 %.

Alors que les pays s’emploient à se relever, ils négligent le seul outil, le plus efficace pour la relance et la durabilité à long terme – l’éducation.

Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour scolariser chaque enfant. L’éducation est un droit humain fondamental. Les multiples obstacles qui se recoupent – notamment la pauvreté, les normes culturelles et la mauvaise qualité de l’enseignement – et empêchent les enfants d’accéder à l’éducation doivent être éliminés. Chaque enfant doit être évalué sur son apprentissage et, en fonction des résultats, doit pouvoir accéder à des cours de rattrapage de qualité, personnalisés pour lui permettre de récupérer ce qu’il a perdu et au-delà. L’enseignement doit être adapté au niveau auquel l’enfant se trouve actuellement dans son apprentissage. Les enseignants doivent recevoir la formation, le soutien et les ressources dont ils ont besoin. Enfin, les écoles ne doivent pas se cantonner à être des lieux d’apprentissage mais doivent soutenir le bien-être et la sécurité des enfants.

« C’est le moment ou jamais d’agir et de transformer l’éducation afin de sauver cette génération. »

Notes aux rédacteurs en chef

Un rapport conjoint publié aujourd’hui par ±ô’U±··¡³§°ä°¿, et la met en évidence les niveaux stupéfiants de perte d’apprentissage à travers le monde et fait le point sur les mesures prises par les pays pour atténuer les pertes d’apprentissage au fur et à mesure de la réouverture des écoles. Le rapport intitulé repose sur une enquête menée auprès de 122 bureaux de pays et de collecte de fonds de ±ô’U±·±õ°ä·¡¹ó, administrée au début du mois de mars 2022. Les données présentées dans cette déclaration sont notées dans le nouveau rapport qui présente l’importance et les progrès réalisés dans cinq actions clés pour la reprise de l’éducation :

  • Atteindre chaque enfant et le retenir à l’école ;
  • Évaluer les niveaux d’apprentissage ;
  • Donner la priorité aux enseignements fondamentaux ;
  • Accroître l’apprentissage grâce au rattrapage et progresser au-delà de ce qui a été perdu ; et
  • Développer la santé psychosociale et le bien-être afin que chaque enfant soit prêt à apprendre.