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L’UNESCO lance le projet BIOPALT pour sauvegarder le lac Tchad
Le lancement du projet BIOsphère et PAtrimoines du Lac Tchad (BIOPALT) a réuni plus de 150 personnes constituées des représentants des cinq pays bénéficiaires du projet - Cameroun, Niger, Nigéria, République centrafricaine et Tchad ainsi que de leurs partenaires du développement. La société civile, les communautés locales et les peuples autochtones étaient également représentés et se sont réjouis de leur implication et du principe du projet BIOPALT qui ne veut « rien faire pour les communautés sans les communautés ».
Le projet BIOPALT vise à renforcer les capacités des États membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) à sauvegarder et gérer durablement les ressources hydrologiques, biologiques et culturelles du bassin du lac Tchad, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté et de promouvoir la paix. Le projet comporte une large gamme d’activités allant de la mise en place d’un système d’alerte précoce aux sécheresses et aux inondations à la restauration d’écosystèmes dégradés comme des habitats d’éléphants et de la vache Kouri (Bos taurus longifrons, espèce endémique emblématique jouant un rôle important dans la cohésion sociale) tout en accordant une attention particulière aux activités génératrices de revenus à travers la promotion de l’économie verte et la valorisation des ressources naturelles du bassin. Le projet mettra notamment l’accent sur l’accompagnent des États à la préparation d’un dossier de création d’une réserve de biosphère transfrontière dans le bassin et d’une proposition d’inscription du lac comme site du patrimoine mondial. D’une durée de trois ans , il est financé par la Banque africaine de développement pour un montant total de 6 456 000 $ US et mis en œuvre dans une approche multisectorielle, impliquant l’ensemble des secteurs de l'UNESCO au siège et sur le terrain.
Dans ses mots d’introduction, le Ministre fédéral des Ressources en eau du Nigeria, M. Suleiman Adamu a salué l’initiative du projet BIOPALT qui arrive à point nommé, selon lui, eu égard aux problématiques environnementales majeures auxquelles le lac est confronté. Il a formulé le souhait que le projet puisse contribuer efficacement à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales riveraines confrontées à une situation de pauvreté extrême exacerbée par l’assèchement du lac.
M. Engida a souligné que le lac Tchad était en première ligne dans la lutte contre le changement climatique. Il a mis en avant la nécessité d’agir vite pour briser le cycle des catastrophes écologiques, des bouleversements des moyens de subsistance et des déplacements massifs. “Nous savons que c'est seulement en travaillant collectivement que nous pouvons surmonter ces défis” a-t-il ajouté. Le projet mobilisera l’ensemble de l’expertise de l’UNESCO, comme l’a démontré cet évènement de lancement auquel ont également participé Mme Flavia Schlegel, Sous-Directrice générale pour les sciences exactes et naturelles, M. Edouard Matoko, Sous-Directeur général pour l’Afrique, ainsi que les Directeurs des bureaux régionaux de l’UNESCO au Nigéria et au Cameroun.
Un panel de discussion a réuni les représentants des différentes catégories d’acteurs concernés (décideurs, experts, communautés locales,…) reflétant ainsi l’approche inclusive du projet. La Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour les Sciences exactes et naturelles, Mme Flavia Schlegel et le Directeur technique de la CBLT, M. Boubakar Mana ont également pris part au panel. Mme Schlegel a notamment mis en lumière les contributions du projet BIOPALT dans la mise en œuvre Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations-Unies. Quant à M. Mana, il a souligné les enjeux stratégiques du projet pour le renforcement de la coopération sous-régionale dans la gestion transfrontière de la biodiversité et du patrimoine du lac Tchad.
Cet évènement a permis de faire connaitre le projet BIOPALT à un large public en provenance de différentes parties du bassin ou en dehors et de mesurer le vif intérêt qu’il suscite.