Article
Les futurs de l’éducation vue par un haïtien
«ÌýLes futurs de l’éducationÌý» est une initiative mondiale lancée par l’UNESCO afin de réinventer la manière dont le savoir et l'apprentissage peuvent façonner l'avenir de l'humanité et de la planète carar le savoir et l’apprentissage sont les ressources renouvelables les plus importantes dont dispose l’humanité pour relever les défis,inventer des alternatives et mettre à profit l'intelligence collective de l'humanité.
Ìý
De nationalité haïtienne, M. Obrillant Damus est socio-anthropologue, linguiste, pédagogue, enseignant-chercheur aux Universités d’État d’Haïti et Quisqueya. Il est sollicité tantôt à titre de Conférencier ou de Professeur invité en Amériques, en Europe et en Afrique. Il fait partie d’une soixantaine de lauréats sélectionnés par l’UNESCO dans le cadre du concours des futurs de l’éducation.
Ìý
En effet, c’est par le biais de l’internet qu’Obrillant Damus a pris connaissance de l’existence de ce concours qui cadre complètement avec ses valeurs, les principes qu’il défend tous les jours dans ses écrits, ses discours, ses réflexions et ses conseils.Ìý En un laps de temps il a soumis sa proposition de résumé assortie d’un plan de développement aux organisateurs. Le texte complet a été remis en moins d’un mois.
Ìý
Dans cet article intitulé «ÌýLes futurs de l’éducation au carrefour des épistémologies du Nord et du SudÌý» (lienÌý: https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000374047), M. ÌýDamus propose une critique du système éducatif occidentalocentré et monoculturel. Il compare ce dernier à un rouleau compresseur qui broie sur son passage tous les savoirs qui lui paraissent irrationnels ou résiduels, alors que la majeure partie de ces savoirs jouent un rôle capital dans la durabilité humaine et écologique. Ce système, nous dit-il, déconnecte les hommes et les femmes de leurs réalités concrètes, en méprisant leurs cultures, leurs langues et leurs savoirs locaux. Il induit de fait trois formes de destruction de savoirs que M. Damus définit de la façon suivanteÌý:
Ìý
L’endo-épistémicideÌý: les titulaires des savoirs du Sud, des savoirs locaux ont tendance à rejeter leurs propres savoirs au profit des savoirs importés du Nord.
L’exo-épistémicideÌý: les interventions occidentales à grande vitesse en Haïti et en Afrique, font disparaître des expertises locales qui ont toujours fait leurs preuves d’efficacité,
L’auto-épistémicideÌý: beaucoup de savoirs locaux et ancestraux disparaissent tous seuls, faute d’être valorisés et utilisés par les acteurs sociaux, notamment les jeunes.
Ìý
«ÌýSeule une alliance entre l’épistémologie du Nord et celle du Sud peut freiner et réduire le processus de destruction des savoirs locauxÌý»
Ìý
L’école haïtienne enseigne en français et en anglais au détriment du créole, la langue de tous les Haïtiens et de tous les enfants qui naissent en Haïti, nous explique M. Damus.Ìý Cette école fait la promotion du reflet de la culture occidentale. Ainsi, elle coupe les enfants des réalités concrètes et locales. Pour renverser cette tendance, nous dit-il, il nous faudra opter pour une école véritablement multiculturelle où le français et le créole doivent être traités sur un même pied d’égalité. Car, selon lui, «Ìýil est injuste de demander à un écolier haïtien de mémoriser un poème de Victor HugoÌý».
Ìý
Seule une alliance entre les épistémologies du Nord et celles du Sud peut réduire et freiner le processus de destruction des savoirs locaux. D’après M. Damus, il faudra intégrer les systèmes de savoirs locaux et ancestraux dans les programmes d’enseignements primaire, secondaire et universitaire.
Ìý
«ÌýL’alliance entre les épistémologies du nord et celles du sud sera au service de l’éducation à la paixÌý»
Ìý
Chaque être humain a un monstre qui sommeille en lui. Nous sommes tous des êtres capables de faire violence, précise M. Damus. Pour contenir ce monstre et établir la paix dans le monde, il faudra initier les enfants dès leur plus jeune âge à l’éducation à la paix. Une alliance constructive entre les épistémologies du Nord et celles du Sud pourra y contribuer grandement. Ìý
Ìý
À noter que l’UNESCO a lancé ce vaste projet dans un contexte où nous devenons tous être conscients des maux qui rongent la planète. Le monde devient de plus en plus complexe et incertain. Il nous confronte à de nombreux défis significatifs. Si nous repensons l’éducation, elle n’apportera pas seulement une réponse à notre monde en mutation, mais elle aussi pourra nous aider à transformer le monde, à créer le futur que nous voulons tous.
Ìý
Ìý
De nationalité haïtienne, M. Obrillant Damus est socio-anthropologue, linguiste, pédagogue, enseignant-chercheur aux Universités d’État d’Haïti et Quisqueya. Il est sollicité tantôt à titre de Conférencier ou de Professeur invité en Amériques, en Europe et en Afrique. Il fait partie d’une soixantaine de lauréats sélectionnés par l’UNESCO dans le cadre du concours des futurs de l’éducation.
Ìý
En effet, c’est par le biais de l’internet qu’Obrillant Damus a pris connaissance de l’existence de ce concours qui cadre complètement avec ses valeurs, les principes qu’il défend tous les jours dans ses écrits, ses discours, ses réflexions et ses conseils.Ìý En un laps de temps il a soumis sa proposition de résumé assortie d’un plan de développement aux organisateurs. Le texte complet a été remis en moins d’un mois.
Ìý
Dans cet article intitulé «ÌýLes futurs de l’éducation au carrefour des épistémologies du Nord et du SudÌý» (lienÌý: https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000374047), M. ÌýDamus propose une critique du système éducatif occidentalocentré et monoculturel. Il compare ce dernier à un rouleau compresseur qui broie sur son passage tous les savoirs qui lui paraissent irrationnels ou résiduels, alors que la majeure partie de ces savoirs jouent un rôle capital dans la durabilité humaine et écologique. Ce système, nous dit-il, déconnecte les hommes et les femmes de leurs réalités concrètes, en méprisant leurs cultures, leurs langues et leurs savoirs locaux. Il induit de fait trois formes de destruction de savoirs que M. Damus définit de la façon suivanteÌý:
Ìý
L’endo-épistémicideÌý: les titulaires des savoirs du Sud, des savoirs locaux ont tendance à rejeter leurs propres savoirs au profit des savoirs importés du Nord.
L’exo-épistémicideÌý: les interventions occidentales à grande vitesse en Haïti et en Afrique, font disparaître des expertises locales qui ont toujours fait leurs preuves d’efficacité,
L’auto-épistémicideÌý: beaucoup de savoirs locaux et ancestraux disparaissent tous seuls, faute d’être valorisés et utilisés par les acteurs sociaux, notamment les jeunes.
Ìý
«ÌýSeule une alliance entre l’épistémologie du Nord et celle du Sud peut freiner et réduire le processus de destruction des savoirs locauxÌý»
Ìý
L’école haïtienne enseigne en français et en anglais au détriment du créole, la langue de tous les Haïtiens et de tous les enfants qui naissent en Haïti, nous explique M. Damus.Ìý Cette école fait la promotion du reflet de la culture occidentale. Ainsi, elle coupe les enfants des réalités concrètes et locales. Pour renverser cette tendance, nous dit-il, il nous faudra opter pour une école véritablement multiculturelle où le français et le créole doivent être traités sur un même pied d’égalité. Car, selon lui, «Ìýil est injuste de demander à un écolier haïtien de mémoriser un poème de Victor HugoÌý».
Ìý
Seule une alliance entre les épistémologies du Nord et celles du Sud peut réduire et freiner le processus de destruction des savoirs locaux. D’après M. Damus, il faudra intégrer les systèmes de savoirs locaux et ancestraux dans les programmes d’enseignements primaire, secondaire et universitaire.
Ìý
«ÌýL’alliance entre les épistémologies du nord et celles du sud sera au service de l’éducation à la paixÌý»
Ìý
Chaque être humain a un monstre qui sommeille en lui. Nous sommes tous des êtres capables de faire violence, précise M. Damus. Pour contenir ce monstre et établir la paix dans le monde, il faudra initier les enfants dès leur plus jeune âge à l’éducation à la paix. Une alliance constructive entre les épistémologies du Nord et celles du Sud pourra y contribuer grandement. Ìý
Ìý
À noter que l’UNESCO a lancé ce vaste projet dans un contexte où nous devenons tous être conscients des maux qui rongent la planète. Le monde devient de plus en plus complexe et incertain. Il nous confronte à de nombreux défis significatifs. Si nous repensons l’éducation, elle n’apportera pas seulement une réponse à notre monde en mutation, mais elle aussi pourra nous aider à transformer le monde, à créer le futur que nous voulons tous.
Ìý
21 octobre 2020
Dernière mise à jour20 avril 2023