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« La paix et la stabilité sont un impératif pour le monde entier », déclare le Président Hassan Rohani
À l’occasion de sa visite officielle en République islamique d'Iran, Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, a rencontré S. E. M. Hassan Rohani, Président de la République islamique d'Iran, en présence de S. E. M. Ahmed Jalali, Ambassadeur, délégué permanent de la République islamique d'Iran auprès de l’UNESCO.
« De nos jours, les défis mondiaux sont davantage universels et appellent un rôle renforcé de la part de l’UNESCO », a déclaré le Président Rohani, rappelant la relation qu’entretiennent de longue date la République islamique d'Iran et l’UNESCO.
« Le monde est de plus en plus en proie à la violence et à l’extrémisme, en particulier dans notre région. C’est un problème qui concerne également l’Occident », a affirmé le Président Rohani. Il a poursuivi en rappelant l’initiative qu’il a lancée, baptisée WAVE et présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies à l’automne dernier, afin de contrecarrer la violence et l’extrémisme grâce à un dialogue culturel renforcé entre les nations.
« Cette initiative se doit tout d’abord d’être culturelle, car la culture est au cœur de l’identité des peuples et constitue un important facteur de stabilité pour les nations en assurant la cohésion sociale. »
À cet égard, le Président Rohani a souligné l’importance des médias et de l’éducation et a mis en avant le rôle unique de l’UNESCO s’agissant de relever ce défi d’un point de vue universel. Il a mis en garde contre le danger que représentent les stéréotypes, qui favorisent l’ignorance et une interprétation erronée des cultures. Il a en outre insisté sur la responsabilité qui incombe à l’UNESCO de promouvoir le dialogue culturel entre toutes les nations, encourageant ainsi la tolérance et le respect de chaque culture.
« Le message que vous avez délivré à l’Assemblée générale des Nations Unies est tout à fait dans l’esprit de la mission de l’UNESCO, qui est d’élever les défenses de la paix dans l’esprit des hommes », a déclaré Irina Bokova.
De même, « la recherche et le développement scientifiques doivent être équitablement partagés entre toutes les nations », a poursuivi le Président Rohani, soulignant l’importance capitale de la coopération internationale et offrant l’aide de son pays pour rétablir la paix et la stabilité dans la région. « L’Iran se tient prêt à aider les pays en développement, ainsi que les pays en proie à un conflit ou à une crise économique dans la région, à lutter contre la pauvreté et à parvenir au développement durable ».
La Directrice générale a déclaré que sa visite en République islamique d'Iran marquait une volonté renouvelée de renforcer la coopération établie de longue date entre l’UNESCO et le pays.
Cette coopération a été marquée par la contribution pionnière de l’Iran à l’Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations lancée par le Président Khatami en 2001, suivie par la Décennie pour le dialogue entre les cultures, et, plus récemment, la Décennie internationale du rapprochement des cultures (2013-2022), pour laquelle l’UNESCO s’est vu confier un rôle de chef de file au sein de la communauté internationale.
« À l’ère de la mondialisation, la culture et l’identité sont aux avant-postes des défis globaux. L’UNESCO a une contribution unique à apporter en offrant une plate-forme de dialogue sans équivalent, pour le respect de toutes les cultures et la promotion d’une éducation de qualité. L’éducation doit reposer sur l’alphabétisation culturelle et en faire la pierre angulaire de l’action menée face à l’extrémisme », a ajouté Irina Bokova.
Le Président Rohani et la Directrice générale se sont accordés à souligner que toutes les cultures devaient trouver leur place légitime.
Rappelant la magnificence de la culture perse, symbolisée par le raffinement du patrimoine culturel de la Perse antique à Chiraz et Ispahan et sa grande influence sur la civilisation occidentale, Irina Bokova a ajouté : « il n’existe pas de culture « pure », car les cultures interagissent et s’influencent les unes les autres depuis des siècles dans l’histoire de l’humanité ».
« L’un des plus grands défis aujourd’hui, au-delà des difficultés économiques, est d’apprendre à vivre ensemble dans le respect, dans un monde sans violence ni extrémisme », a déclaré Irina Bokova.
Dans ce contexte, elle a félicité le Président Rohani pour les progrès considérables accomplis en vue de faire progresser l’éducation, aussi bien au profit des garçons que des filles, ainsi que pour l’impressionnante réussite des filles et des femmes dans l’enseignement supérieur, avec un taux d’environ 70 % des post-doctorants.
À propos du nombre élevé de jeunes dans les filières scientifiques et technologiques, mentionné par le Président Rohani, la Directrice générale a fait valoir l’importante contribution à cet égard du Centre régional pour le développement des parcs scientifiques et des pépinières technologiques, placé sous l’égide de l’UNESCO au sein du pôle scientifique et technologique d’Ispahan, qui favorise l’engagement et le développement des jeunes, en leur offrant la possibilité de prendre pleinement part au développement durable de leur pays.
Poursuivant sa visite, la Directrice générale a eu des entretiens bilatéraux avec S. E. M. Masoud Soltanifar, Vice-Président de la République islamique d'Iran et Chef de l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l'artisanat et du tourisme (ICHHTO), S. E. M. Ali Janati, Ministre de la culture et de la guidance islamique, et S. E. M. Hamid Chitchian, Ministre de l’énergie.
Toutes ces rencontres ont mis l’accent sur la volonté de l’Iran de jouer un rôle actif dans le développement de la région, favorisant ainsi la paix et la stabilité. Il a été souligné que les liens solides qui unissent déjà l’Iran et ses pays voisins, en particulier l’Afghanistan et le Tadjikistan, offraient des occasions privilégiées de faire avancer la coopération en matière de préservation du patrimoine culturel, de renforcement des capacités et de formation, de développement des industries culturelles et de l’artisanat, ainsi que de gestion des ressources en eau.
S’agissant de cette dernière, la nécessité d’une approche intégrée associant préservation du patrimoine culturel et gestion des ressources en eau a été mise en exergue. Les structures hydrauliques historiques existantes que représentent les qanats, système d’approvisionnement en eau unique en Iran et dans la région, ont été qualifiées d’atouts précieux pour l’élaboration d’une stratégie globale intégrée de gestion des ressources en eau dans la région.
La Directrice générale a invité les autorités à envisager de ratifier la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles comme cadre global pour faire du secteur culturel un atout pour le développement économique et social en Iran mais aussi, d’une manière plus générale, dans toute la région.
Cette visite a également été l’occasion de se rendre sur un certain nombre de sites emblématiques du patrimoine culturel et historique, en compagnie de S. E. M. Ahmed Jalali, Ambassadeur, délégué permanent de la République islamique d'Iran auprès de l’UNESCO, de M. Mohammad Hassan Talebian, Responsable du patrimoine culturel à l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l'artisanat et du tourisme, ainsi que de M. Mohamad Reza Saedabadi, Secrétaire général de la Commission nationale iranienne pour l'UNESCO.
Parmi les sites visités figurent les sites marquants du patrimoine préislamique et perse que sont Persépolis et la Citadelle de Bam (Arg-é bam), dont l’architecture de terre a été dévastée par le séisme de 2003 et qui a récemment été retirée de la Liste du patrimoine mondial en péril après des travaux de réhabilitation.
La Directrice générale a également visité le jardin botanique d’Eram à Chiraz, ainsi que les mausolées des célèbres poètes et philosophes Hafez et Sadi.
Au cours de ces visites, la Directrice générale a échangé ses vues avec MM. Alireza Razm Hosseini, Gouverneur de la Province de Kerman, et Seyed Mohammad Ahmadi, Gouverneur de la Province de Fars, et souligné l’importance cruciale d’assurer le développement d’un tourisme durable pour garantir la préservation et la conservation à long terme de ces sites, notamment face à l’urbanisation croissante.
Lors de sa visite à Ispahan, souvent appelée « la moitié du monde » en Iran, Irina Bokova a vanté l’architecture exquise, hautement raffinée et harmonieuse de la période du IXe au XVIIIe siècle, incarnée par les fameuses mosquées des IXe, Xe et XIIIe siècles, les palais et l’ancien bazar. Le Gouverneur de la Province d’Ispahan, M. Rasoul Zargarpour, a mis l’accent sur les défis auxquels la ville devait faire face en matière de gestion de l’eau et a sollicité l’aide de l’UNESCO pour la mise au point d’une stratégie globale de gestion des ressources en eau pour la région, qui connaît actuellement un essor touristique sans précédent. Il a également mentionné les défis que posent la désertification pour le développement agricole et l’industrie. Ispahan se caractérise en outre par la coexistence de différentes religions et cultures, notamment islamiques, juives, chrétiennes, arméniennes et zoroastriennes.
Le déplacement à Ispahan s’est achevé par la visite du pôle scientifique et technologique de la ville, qui accueille le Centre régional pour le développement des parcs scientifiques et des pépinières technologiques, placé sous l’égide de l’UNESCO. Irina Bokova a pris part à un échange interactif avec les professeurs et les étudiants, soulignant le rôle que joue le Centre pour assurer la formation et le tutorat des jeunes chercheurs et encourager leur esprit d’entreprise dans les domaines des sciences et des technologies.