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La Directrice générale visite une école de filles soutenue par l’UNESCO près de la frontière syrienne
« Aller à l’université est le rêve de chaque élève ici. C’est une chance de pouvoir étudier », a expliqué une élève de quatrième à la Directrice générale Irina Bokova, lors de sa visite à l’école publique de filles Zainab Bint El Rasoul, située à Ramtha, à cinq kilomètres de la frontière syrienne.
La Directrice générale a rencontré des élèves, des enseignants et des parents dans cette école où l’UNESCO aide les jeunes réfugiées syriennes à faire face au déracinement, à la perte de leurs maisons, de leurs amis, de leurs enseignants et à renouer avec l’espoir dans un environnement d’apprentissage attentionné avec leurs pairs jordaniennes.
A travers le programme de l’Union Européenne « éducation de qualité pour les jeunes réfugiés Syriennes en Jordanie », les enseignants de cette école qui compte 1200 élèves, dont 200 Syriennes, ont bénéficié d’une formation en psychologie et à la pédagogie interactive de l’académie des enseignants de la reine Rania. A ce jour, quelque 2000 enseignants dans les écoles qui accueillent des réfugiés syriens ont bénéficié de ce projet.
« Ce programme a permis de soutenir des filles qui ont été affectées psychologiquement par le conflit et les a aidées à s’intégrer dans leur nouvel environnement » a déclaré Mme Wisman, principale de l’établissement. « Le programme a permis de réduire le décrochage scolaire et les mariages précoces des filles. De plus, les parents s’intéressent de plus en plus à la scolarisation de leurs filles ».
Au delà de la dimension psychologique, les défis de l’intégration sont multiples, de la différence des cursus entre les deux pays à la différence des dialectes et à la surcharge des salles de classe.
« Au début, nous avions beaucoup de pression et nous avons dû jouer un rôle de médiation entre les élèves syriennes et jordaniennes » a indiqué la professeure d’anglais. La formation nous a aidés à traiter les élèves syriennes de la même manière, à faire attention à leurs impressions et à les faire participer. » Une professeure de physique a rappelé que « certaines étudiantes syriennes étaient vraiment introverties et avaient peur de tout. Nous avons appris des stratégies pour réduire leurs peurs et leur permettre de se sentir en sécurité. Nous avons aussi appris des techniques pour travailler en groupe et encourager la coopération en jouant différents rôles dans la classe. Les professeurs ont également préparé des leçons ensemble et partagé leurs idées. »
La Directrice générale a félicité toutes les personnes impliquées dans le programme et a exprimé sa gratitude envers l’Union européenne et l’académie de la reine Rania.
« Vous faites de l’excellent travail et vous portez une responsabilité difficile. A l’UNESCO et au sein des Nations Unies, nous savons comme il a été difficile pour vous de quitter vos maisons et de fuir dans un autre pays. Nous pensons qu’aucun enfant syrien ne doit être laissé sur le côté. C’est particulièrement vrai pour les filles. L’éducation de qualité maintient les filles à l’école, combat la pauvreté et apporte de grands bénéfices pour les familles et les communautés. Je veux réaffirmer que nous continuerons à vous soutenir. »
Le programme encourage également les professeurs à travailler avec les familles, dont beaucoup d’entre elles sont tenues par des mères seules. Les professeurs organisent des réunions hebdomadaires avec les parents et se rendent souvent chez les familles.
Selon une mère, dont le fils de 21 ans est resté en Syrie, « après le programme, nous avons vu une grande différence chez nos filles, qui aiment maintenant aller à l’école. Nous voulons que nos filles fassent mieux que nous ». L’école dispose aussi d’un conseiller qui aide les élèves et les familles à s’adapter.
Les défis à relever demeurent considérables, l’afflux de réfugiés se poursuivant quotidiennement à travers la frontière. Les représentants du ministère de l’éducation ont appelé à une extension du programme à travers le pays, soulignant le besoin de plus d’écoles pour accueillir les élèves. « L’enseignement de ce programme devrait être dispensé à tous les professeurs. Il n’aide pas seulement les élèves à s’intégrer, il améliore aussi les performances des élèves par une méthodologie interactive », a précisé le directeur de la formation. Il a indiqué que le manque de formation des enseignants est un problème dans le pays, avec beaucoup d’enseignants remplaçants recrutés pour combler le déficit. « Il y a beaucoup d’élèves qui attendent de pouvoir s’inscrire seulement parce qu’il n’y a pas assez de places » a expliqué la principale.
La nécessité de répondre à ces besoins croissants peut être entendue dans les voix et les aspirations des élèves.
« Au début, c’était difficile d’être acceptée et de se faire des amies. Puis, les choses ont changé. Les professeurs ne font pas de différence entre nous et les jordaniennes. Nous voulons vraiment finir nos années d’études secondaires et aller à l’université » a expliqué une élève de quatrième.
Maintenant, les élèves se tournent vers l’avenir. Elles veulent devenir ingénieures, pharmaciennes, médecins et aussi enseignantes, comme elles l’ont dit à la Directrice générale au moment de se rendre en classe de sciences de la vie et de la terre. C’est le pouvoir de l’éducation de les aider à réaliser ces rêves.