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« La culture ouvre des nouvelles voies pour le développement » clame la Directrice générale Irina Bokova au Congrès de Hangzhou

« Le pouvoir de la culture doit être reconnu comme pilier du développement durable, et c’est la raison de notre présence ici » a déclaré la Directrice générale en ouverture du Congrès international de Hangzhou (Chine). « Nous devons repenser les modèles de croissance, les modèles environnementaux, les modèles sociaux, et la culture offre les moyens de renouvellement des idées, d’ouverture et d’innovation dont nous devons tirer le maximum. » a-t-elle ajouté.

Irina Bokova lançait les débats du Congrès en présence de Mme Liu Yandong, Vice premier ministre de la Chine, avec qui elle a longuement évoqué l’avenir de la coopération entre l’UNESCO et la Chine, dans un tête-à-tête en marge de la séance plénière.

Le Congrès d’Hangzhou est une étape cruciale du plaidoyer de l’UNESCO pour intégrer la culture dans les stratégies de développement durable, à moins de 2 ans de la nouvelle stratégie mondiale pour le développement durable après 2015.

« Nous entrons dans une phase critique de redéfinition du développement durable sur ses trois piliers : économiques, environnementales, sociales. La culture est au cÅ“ur de chacune d’elles Â» a souligné la Directrice générale, rappelant le double pouvoir de la culture, comme moteur économique et source d’inclusion sociale : « valoriser la culture, c’est valoriser les peuples et libérer l’estime de soi. Les valeurs de la culture sont supra-économiques : ce sont des valeurs d’expression, de participation, de mobilisation collective Â». La demande pour la culture est en plein essor, et nous devons lui apporter une réponse forte, avec des outils adaptés, des professionnels bien formés, pour chaque situation. Le patrimoine, les savoirs faire et le patrimoine immatériel, les industries créatives et la diversité culturelle sont autant d’atouts à faire valoir, et les Conventions de l’UNESCO sont autant d’outils pour protéger et mettre en valeur ce potentiel. « Nous ne devons pas rater l’opportunité historique de marquer davantage ce lien vital entre culture et développement. Â» a ajouté Irina Bokova.

Les interventions des différents orateurs, d’horizons différents – experts, sociologues, urbanistes, chefs d’entreprises, maires, responsables politiques – ont convergé sur le pouvoir de la culture à nourrir les aspirations, à rouvrir le champ des possibles. La très honorable Michaëlle Jean, envoyé spéciale de l’UNESCO pour Haïti, a notamment cité le cas d’Haïti, où les programmes d’aide qui ont le plus d’effet sont ceux qui intègrent les traits culturels des populations visées : « il a notamment fallu reconfigurer les tentes d’urgences, pour les disposer à la manière des villages d’Haïti, et non en lignes droites comme c’est trop souvent le cas Â». Plusieurs représentants du gouvernement de la Chine, en particulier la Vice ministre de la Culture, Mme Zhao Shaohua ont souligné le potentiel socio-économique de la culture à un moment charnière du développement du pays. Le gouvernement chinois a ainsi rappelé son choix de faire de la culture un pilier du développement durant ce quinquennat et s’est fixé l’objectif de doubler les recettes des industries créatives d’ici 2020.

L’un des messages centraux réside dans le besoin accru de partenariats publics-privés pour le développement des infrastructures, des musées, des bibliothèques et l’accès à la culture pour tous. « Les partenaires publics privés ont prouvé leur efficacité et les gouvernements doivent les encourager davantage Â» a plaidé son Altesse l’Aga Khan, prenant l’exemple de projets de réhabilitation par la culture menés par sa fondation en Afghanistan, en Egypte ou au Zanzibar. Des chefs d’entreprises et maires de grandes villes s’étaient réunis dans le forum des entreprises (business forum) pour évoquer plusieurs dizaines d’initiatives concrètes pour le développement de projets culturels. « Votre dynamisme est un encouragement : je vois ce soir une impulsion nouvelle et prometteuse, un nouveau regard sur la culture,  une vision plus ouverte, plus innovante, comme vecteur d’emplois et de ressources. L’UNESCO est heureuse et fière d’avoir contribué à lancer ce mouvement, et s’engage à le porter de toutes ces forces jusqu’en 2015 et au-delà, » a lancé en conclusion la Directrice générale.