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La Citadelle Henri, le Palais Sans-souci et le Site de Ramiers : une trilogie spectaculaire
¶Ù’une architecture bien représentative de leur époque et d’un éclectisme remarquable, cet imposant et solennel ensemble architectural évoque, au milieu des massifs montagneux, le décor insolite mais faste d’un théâtre antique.
L’entrée d’honneur Palais Sans-Souci qui jouxte la Chapelle de Milot d’inspiration baroque, est marquée par deux portiques soutenus par quatre pilastres géants. On y pénètre par un escalier majestueux à double volée encadrant une niche semi-circulaire d’où jaillissait l’eau d’une fontaine.
Le Palais comporte, entre autres : les appartements du Roi, de la reine et de leurs filles, la résidence du Prince héritier, les salles d’apparat, les jardins, les écuries, les casernes, les geôles, un arsenal, divers ateliers d’entretien, un hôpital, l’Académie des beaux-arts, la bibliothèque, l’Hôtel de la Monnaie, le Grand conseil d’Etat etc.
A environ 7 kilomètres du Palais de Christophe, sur le Pic Laferrière de la Chaîne du Bonnet à l’Évêque, se dresse la Citadelle Henri. « Une montagne sur la montagne&²Ô²ú²õ±è;» écrira Alejo Carpentier dans son livre : « Le Royaume de ce monde&²Ô²ú²õ±è;».
¶Ù’une superficie d’environ d’un hectare, la Citadelle est la pièce maîtresse du réseau fortifié construit sous ordonnance de l’Empereur Jean Jacques Dessalines pour garantir l’Indépendance de la nouvelle Nation acquise après la glorieuse épopée de 1804. Elle comporte : quatre bastions d’angle reliés entre eux par des courtines étagées qui hébergent des bouches à feux. Celles-ci se déploient autour d’une cour centrale appelée : Place d’armes. Les bastions sont respectivement nommés comme suit : la Batterie Coidavid souvent perçu comme la nef d’un navire ; la Batterie royale; la Batterie des Princesses ; la Batterie de la Reine; la Batterie du Prince Royal ; la Batterie du Grand Boucan surplombant la falaise du même nom et enfin la Batterie du Pont-levis contrôlant l’un des principaux accès de la Fortification.
La Citadelle Henri a aussi la vocation d’un Musée de l’armement. En fait, elle détient une collection de cent soixante-trois pièces d’artillerie en bronze et en fonte. Celles-ci résultent : d’une part, du surarmement de la colonie par les français ; d’autre part, de la diversité des pièces d’arme saisies lors de la défaite de l’armée napoléonienne qui les avait elle-même conquises lors des guerres d’Europe, à travers le Continent.
Une envolée d’Aimé Césaire, dans son ouvrage « La tragédie du Roi Christophe&²Ô²ú²õ±è;» cristallise le symbolisme de la majestueuse Citadelle de l’ère christophienne d’Haïti : « A ce peuple qu’on voulut à genoux, il fallait un monument qui le mît debout !&²Ô²ú²õ±è;»