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Je vais à l’école, donc je peux construire mon avenir !
Au Niger, 43% des filles en âge de fréquenter l’enseignement primaire et 75 % des filles en âge de fréquenter le collège (premier cycle de l’enseignement secondaire) ne sont pas scolarisées (ISU, 2014).
Parmi les contraintes à la scolarisation des filles, la représentation sociale du rôle de la fille et de la femme dans la famille est profondément ancrée dans la société nigérienne, principalement dans les zones rurales. Ainsi, les parents sont souvent réticents à envoyer leurs filles à l’école, notamment parce que celles-ci pourraient entreprendre des activités génératrices de revenus pour la famille ou soulager leur mère de certaines tâches domestiques. Ces tâches étant avant tout considérées comme un moyen de préparer les filles à rentrer dans le monde des adultes et à devenir de bonnes épouses et de bonnes mères, leur conciliation avec l’école n’est donc pas évidente. De plus, les bénéfices de l’éducation des filles ne sont pas unanimement perçus par les parents. « La fille n’a pas sa place qu’à la maison. Il faut que les parents encouragent les filles à rester à l’école » souligne Monsieur Gado SOULEYE, Directeur de l’école secondaire de Torodi, Niger.
Bénéfices de l’éducation des filles pour le Niger
L’éducation des filles est un droit humain fondamental qui contribue à l’espoir d’une vie meilleure, avec plus de dignité et d’égalité des chances.
D’après des données du rapport « Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Niger EDSN-MICS-IV » (Institut National de la Statistique, 2012) et du « Rapport d’Etat sur le Système Educatif du Niger » (octobre 2010), l’éducation des filles au Niger apparaît comme un facteur clé du développement et de la réduction de la pauvreté grâce à ses bénéfices pour la fille elle-même, la famille, la communauté et la nation toute entière.
Aller à l’école permet à la fille, notamment :
- de gagner en confiance en elle et d’envisager de meilleures perspectives d’emploi telles que d’exercer un métier d’infirmière ou de sage-femme, par exemple.
- de retarder l’âge du mariage et l’âge de la première grossesse
Au Niger, les femmes ayant suivi l’enseignement primaire ont leur premier enfant 1,3 an plus tard qu’une femme qui n’a jamais été à l’école.
- d’être une bonne gestionnaire du foyer en termes d’utilisation des ressources
- d’acquérir des compétences nécessaires à la vie quotidienne, en matière d’hygiène, et pour entreprendre des activités génératrices de revenus.
Au niveau de la famille, l’éducation des filles entraîne des changements positifs :
- elle aide les femmes à devenir des mères en bonne santé
81% des femmes non instruites bénéficient de soins prénataux au Niger contre 99% pour les femmes ayant suivi l’enseignement secondaire
- une femme instruite peut assurer la satisfaction des besoins nutritionnels de ses enfants.
Au Niger, 45% des enfants dont la mère n’a jamais été à l’école souffrent de malnutrition chronique contre 23% des enfants dont la mère a achevé l’enseignement secondaire
- une femme instruite peut, à son tour, soutenir l’éducation et l’apprentissage de ses enfants
En conséquence, c’est toute la communauté qui profite des retombées de l’éducation des filles.
Tandis que l’enseignement primaire contribue à améliorer principalement les vies des femmes et des familles, l’enseignement secondaire permet d’assurer des changements comportementaux pertinents et à long terme.
Sensibiliser davantage sur l’importance de l’éducation des filles au Niger
Afin que les filles poursuivent leur scolarité au-delà du cycle d’enseignement primaire, il est essentiel d’obtenir l’adhésion de toutes les catégories d’acteurs concernés autour de l’éducation des filles, y compris les leaders communautaires, les parents et les élèves.
L’information et la sensibilisation de toutes les catégories d’acteurs de l’éducation en faveur du maintien des filles à l’école est une composante essentielle du projet « Lutte contre les inégalités entre les genres dans le système éducatif du Niger » initié par le Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar en mai 2015, avec le généreux financement du Gouvernement du Japon. Ce projet vise à améliorer la participation des filles et des femmes dans l’éducation afin de renforcer le système éducatif du Niger en vue d’un développement socio-économique durable. Il est mis en œuvre dans 10 écoles primaires et 4 collèges (enseignement secondaire inférieur) du département de Torodi (Région de Tillabéri) par le Ministère de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l’Education Civique et le Ministère des Enseignements Secondaires du Niger.
Pour renforcer les actions de sensibilisation de ce projet, des supports de communication illustrant les principaux bénéfices de l’éducation des filles au Niger pour elles-mêmes, pour leur famille et pour la communauté en général ont été conçu en français, hausa et zarma.
Au terme du projet, prévu fin avril 2016, un document de plaidoyer en faveur de l’éducation des filles, à l’intention des décideurs et des partenaires, sera diffusé lors d’une cérémonie de clôture, ainsi qu’une vidéo sur les réalisations du projet.
S’engager pour l’éducation des filles, c’est s’engager pour le développement du Niger !