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Inauguration de l’exposition “Crépuscules arctiques », pastels de Jean Malaurie à l’UNESCO

Le 18 janvier 2024, l’UNESCO a inauguré à son siège l'exposition "Crépuscules arctiques" co-organisée avec l’Institut de recherches arctiques Jean Malaurie – Monaco - UVSQ et la Galerie Orenda Art International.
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Regroupant une sélection de pastels réalisés par Jean Malaurie, Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO en charge des questions polaires arctiques, l’exposition rappelle également son travail de recherche en tant qu’anthropo-géographe, en particulier à travers la célèbre collection « Terre Humaine », qu’il a fondée en 1951. Celle-ci reste à ce jour l’une des plus originales entreprises éditoriales de description et de connaissance des sociétés humaines. 

Depuis une quarantaine d'années, Jean Malaurie, a commencé à réaliser des pastels illustrant ses impressions et sa vision du monde polaire, notamment de la nuit polaire ; son regard artistique y est imprégné de l’enseignement que lui a transmis le peuple Inuit lors de ses trente et une expéditions: savoir regarder, méditer et se laisser pénétrer par la force de la nature. 

L’inauguration a eu lieu en présence d’une centaine de diplomates, de collègues chercheurs, enseignants et étudiants de l’Institut de recherches Jean Malaurie Monaco-UVSQ, et des Sous-directeurs généraux de l’UNESCO pour la Priorité Afrique et relations extérieures, les sciences et la Commission océanographique intergouvernementale, ainsi que des membres de la famille de Jean Malaurie. 

Représentant la Directrice générale de l’UNESCO, M. Vladimir Ryabinin, Sous-Directeur général pour la Commission océanographique intergouvernementale, a rendu hommage aux contributions de Jean Malaurie en tant que porte-parole des peuples autochtones menacés par l’effondrement de la cryosphère et l’élévation du niveau des mers, ayant mobilisé la communauté internationale à ces questions majeures soutenues par l’UNESCO pour l’avenir de la planète, et a dit : 

Avec cette exposition, nous découvrons la verve artistique de Jean Malaurie et son regard personnel et subjectif sur la région arctique. Les pastels exposés ici témoignent de sa grande sensibilité, et de sa communion avec l'environnement qu'il a connu et étudié. 

Le Professeur Jan Borm, Directeur de l'Institut de recherches arctiques Jean Malaurie Monaco-UVSQ, a rappelé le cri retentissant que Jean Malaurie a lancé dans son appel de Strasbourg, publié dans son ouvrage Oser, Résister

La diversité culturelle est une réalité scientifique qu’il faut autant que possible protéger, tout comme la biodiversité […]. Sinon, nous deviendrons, dans les mégapoles qui s’agrandissent toujours davantage, un peuple de fourmis, manipulé par le verbe et l’image. 

Enfin, Guillaume Malaurie, historien et fils de Jean Malaurie, a évoqué le contexte de création de ces pastels et la connexion à l’histoire qu’elles évoquent, par ces mots:

Sur les pastels de mon père, nulle vie humaine ou animale très explicite. Il faudrait plutôt y voir la mâchoire de la vie même : en bas,  les molaires des roches dures et au-dessus les cieux mous mélangés aux couleurs de l’aube.  C’est de cette trituration, lorsque la mâchoire se referme, que procède la vie boréale à ses yeux. Mon père est géologue. En fait géomorphologue qui prend en charge le lent mouvement perpétuel tectonique et sédimentaire du minéral. Mon père s’est toujours plu à s’installer dans le temps infiniment long qui rend humble et inspire à la solitude. Pour lui la pierre n’est pas morte. Elle densifie la vie. Quand elle rejoint sa terre d’élection où elle mourra, sur l’ île américaine des Mont-Déserts dans le Maine, Marguerite Yourcenar a cette phrase: ce fut « le moment où la géologie, pour moi, a pris le pas sur l'histoire Â»

L’exposition "Crépuscules arctiques" coïncide avec le centenaire de la naissance de Jean Malaurie.

Malaurie
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