´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé
Engager la jeunesse pour une paix durable
Le 16 juin 2015, la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, a lancé le nouveau cadre d’action intégré de l’UNESCO – Engager la jeunesse pour une paix durable – dans le cadre de la conférence internationale sur « Les jeunes et l’Internet : Combattre la radicalisation et l’extrémisme », qui s’est tenue au Siège de l’UNESCO les 16 et 17 juin 2015.
« Nous assistons aujourd’hui à l’émergence d’une nouvelle génération numérique », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO. « Notre rôle est de former une nouvelle génération de citoyens numériques au niveau mondial – en s’appuyant sur l’éducation, de nouvelles compétences interculturelles, et une éducation aux médias et à l’information approfondies. Notre but doit être de soutenir l’engagement civique positif des jeunes, leurs initiatives en ligne et des sociétés plus solidaires, mais aussi de favoriser la paix à travers le respect, les droits de l’homme et le dialogue ».
La conférence a été inaugurée en présence de Son Excellence Mme Margarita Popova, Vice-Présidente de la République de Bulgarie ; Son Excellence M. Mohamed Sameh Amr, Président du Conseil exécutif de l’UNESCO ; Mme Chafica Haddad, Présidente du Programme Information pour tous de l’UNESCO ; Mme Albana Shala, Présidente du Programme international de l’UNESCO pour le développement de la communication ; M. Daniel Zielinski, Directeur de Cabinet du Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports de France ; ainsi que M. Hugues Mingarelli, Directeur général du Service européen pour l’action extérieure de l’Union européenne.
Plus de 250 responsables, experts, universitaires, jeunes activistes, leaders de la société civile et représentants des médias, originaires du monde entier, ont participé à la conférence.
Des discours ont été donnés par Gilles Kepel, Professeur des Universités en France, et Dr. Shashi Tharoor, membre du Parlement indien, suivis d’une intervention par M. Ahmad Alhendawi, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse. La conférence a été organisée avec le généreux concours de la République de Bulgarie, de la République arabe d’Égypte et de la République populaire de Chine, dans le cadre du Conseil intergouvernemental du Programme Information pour tous de l’UNESCO et en partenariat avec le Programme international de l’UNESCO pour le développement de la communication.
La Directrice générale a clairement posé les enjeux dans son discours d’inauguration.
« Aujourd’hui, 25 000 combattants terroristes étrangers, issus de plus de 100 États, sont actifs en Syrie et en Iraq, ainsi qu’en Afghanistan, en Libye et au Yémen – la plupart sont de jeunes hommes, âgés de 15 à 35 ans, mais il y a un nombre croissant de jeunes femmes qui se joignent à eux », a-t-elle déclaré. « Aujourd’hui, nous devons élever les défenses de la paix dans l’esprit des hommes et des femmes, et cela doit commencer en ligne, en mobilisant le plein potentiel de l’Internet pour la paix ».
Des rencontres en ligne aux devoirs à la maison en passant par le divertissement, l’Internet est désormais un élément clé de la vie des jeunes aujourd’hui, ouvrant un vaste champ de possibilités nouvelles pour le rapprochement et l’apprentissage. En même temps, la Toile fournit aux extrémistes violents des outils puissants pour propager la haine et la violence, voire identifier des recrues potentielles, en créant des communautés en ligne visant à promouvoir la radicalisation, la haine, l’intolérance ainsi que de nouvelles formes de racisme, y compris l’antisémitisme.
« Bien trop souvent, l’Internet sert de caisse de résonance de la violence », a déploré Irina Bokova. « Il peut constituer une plateforme pour les idéologies contraires aux droits de l’homme, punissent la diversité, sèment la discorde, et qui souvent s’appuient sur de fausses visions de la foi. Bien trop de jeunes hommes et de jeunes femmes passent du monde ‘virtuel’ au monde ‘physique’ pour rejoindre des groupes extrémismes ».
« Les extrémistes violents radicalisent les jeunes hommes et les jeunes femmes à travers l’Internet – nous devons exploiter le plein potentiel de l’Internet pour la paix afin d’élargir les opportunités de dialogue et d’engagement civique, d’encourager et de faire avancer les préoccupations et les visions des jeunes ».
Cet objectif inspire toutes les actions de l’UNESCO – pour faire avancer de nouvelles formes d’éducation à la citoyenneté mondiale, renforcer l’alphabétisation culturelle et le dialogue interculturel, développer une éducation aux médias et à l’information plus solide, soutenir le développement des médias pour les droits de l’homme et la paix, doter les jeunes femmes et les jeunes hommes des compétences et des possibilités nécessaires pour participer de façon positive à leurs sociétés.
, s’appuyant sur des activités déjà existantes – dont l’éducation à la citoyenneté mondiale, le projet ¸éé²õ±ð²¹³Ü³æ de la jeunesse méditerranéenne (NET-MED Youth) implanté dans 10 pays de la Méditerranée, et la nouvelle campagne sur les réseaux sociaux #Unite4Heritage, lancée par la Directrice générale en mars dernier à l’Université de Bagdad pour parer à la propagande de l’extrémisme violent.
Le nouveau cadre d’action intégré n’est guidé que par un seul objectif : doter les jeunes femmes et les jeunes hommes de connaissances, de compétences et de valeurs leur permettant de vivre en paix, de s’engager en tant que citoyens du monde responsables et de résister à toute forme d’abus ou de manipulation, y compris la radicalisation et l’extrémisme violent.
Un nouvel élément du cadre d’action intitulé « Jeunesse 2.0 – Développement des compétences, consolidation de la paix » a été lancé lors de la conférence. Il vise à soutenir les jeunes dans la construction de nouvelles formes de solidarité mondiale, y compris en ligne, et dans la résistance et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.
Cette nouvelle action se structure en quatre niveaux. Tout d’abord, elle soutiendra la recherche multidisciplinaire sur les liens entre la jeunesse, l’Internet, la radicalisation/dé-radicalisation, ainsi que les politiques et les actions fondées sur la recherche. Elle veillera également à autonomiser les communautés de jeunes en ligne et les intervenants clés parmi les jeunes sur des sujets liés à la contre-radicalisation, en renforçant leurs compétences et leur expertise et en les équipant d’outils de création et de savoir. Troisièmement, elle renforcera la mobilisation et la coopération entre l’ensemble des acteurs et professionnels des médias en vue de combattre la radicalisation et le discours de haine en ligne, avec un accent particulier sur les pays en situation de tension et/ou de conflit. Enfin, elle soutiendra les campagnes médias créatives et les stratégies de sensibilisation ciblant des décideurs politiques, les influenceurs et le grand public (en particulier les jeunes).
« Notre but est d’autonomiser les jeunes en ligne », a déclaré la Directrice générale, « afin de renforcer leurs défenses contre les discours de haine, la radicalisation et l’extrémisme, ainsi que leur engagement civique en ligne ».
Ces messages ont été repris par M. Mohamed Sameh Amr, Président du Conseil exécutif de l’UNESCO, qui a évoqué l’importance cruciale de cette conférence et de ce nouveau cadre : « Les jeunes vont réinventer notre avenir, un avenir meilleur pour tous ».
Son Excellence Mme Margarita Popova, Vice-Présidente de la République de Bulgarie, a abordé les défis auxquels les jeunes femmes et les jeunes hommes sont confrontés dans le monde aujourd’hui, tels que l’aliénation, le manque d’opportunités, la marginalisation et la discrimination. Elle a également souligné le rôle majeur des jeunes en tant qu’ « ambassadeurs et messagers de paix, pour des sociétés plus pacifiques ».
M. Daniel Zielinski, Directeur de Cabinet du Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a présenté les nombreuses mesures introduites par le gouvernement français pour prévenir la radicalisation en mettant l’accent sur une « citoyenneté renouvelée ». « Créer une communauté de destin et de valeurs partagés avec les jeunes » est essentiel.
M. Hugues Mingarelli, Directeur général du Service européen pour l’action extérieure de l’Union européenne, a quant à lui parlé de la stratégie de communication élaborée par la Commission européenne en 2014, et a insisté sur la nécessité de protéger la liberté d’expression sur l’Internet.
Mme Chafica Haddad, Présidente du Programme Information pour tous de l’UNESCO, et Mme Albana Shala, Présidente du Programme international de l’UNESCO pour le développement de la communication, ont présenté le travail indispensable du PIPT et du PIDC dans ces domaines.
La conférence internationale vise à soutenir l’action des États et de la communauté internationale en apportant une meilleure compréhension du rôle que joue l’Internet pour alimenter l’extrémisme violent, et en envisageant des outils efficaces pour y faire face. À cet égard, la conférence a débattu des idées et des expériences des gouvernements, des organisations internationales, des chercheurs et universitaires, ainsi que des compagnies en ligne, et a présenté des études de cas du monde entier. Elle a également mis l’accent sur la participation des jeunes en ligne, et plus particulièrement sur des initiatives gérées par des jeunes qui se posent en modèles pour l’avenir.
« Les jeunes femmes et les jeunes hommes doivent avoir confiance en eux-mêmes, en leurs communautés, en leur avenir », a déclaré Irina Bokova. « Ils doivent connaître leurs propres histoires pour pouvoir défendre celles des autres. Leurs droits doivent être respectés pour qu’ils puissent justement partager ces histoires avec l’humanité toute entière. C’est pourquoi cette conférence est si importante, c’est pourquoi nous devons travailler avec et pour les jeunes femmes et les jeunes hommes, pour encourager leurs idées, leur imagination et leurs visions ».