À l'occasion de la COP16, des experts et des participants se sont réunis pour échanger sur des thèmes variés tels que l’éco-anxiété, la pédagogie verte, l’engagement des jeunes et la lutte contre la désinformation climatique.
Cette session dédiée aux enseignants et éducateurs anglophones du monde entier, a offert un espace de réflexion collective pour intégrer l'éducation environnementale dans les pratiques scolaires et accompagner les jeunes dans leur prise de conscience écologique.
Sophie Palmer, coordinatrice du marketing et de la sensibilisation chez Zen and the Art of Saving the Planet, a ouvert la discussion en abordant l’éco-anxiété, un phénomène de plus en plus présent chez les jeunes qui se sentent impuissants face aux crises environnementales. Ellea expliqué l’importance de discuter ouvertement des émotions suscitées par la crise climatique, et a encouragé les enseignants à offrir un espace d’écoute dans leurs classes. Cela permettrait à cette anxiété de ne pas devenir un frein à l’apprentissage.
La clé pour atténuer cette anxiété ? Une écoute active, sans jugement, et une approche optimiste pour montrer aux étudiants qu’ils ont le pouvoir de changer les choses significativement.
Pour que les élèves agissent, il faut d'abord qu'ils se sentent entendus
La discussion a ensuite porté sur des méthodes pédagogiques pratiques avec Bernard Combes, spécialiste de Programme É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô pour le Développement Durable à l'UNESCO. L’expert a souligné l'importance d’une approche interdisciplinaire, illustrée par des exemples comme la création de jardins scolaires et le nature journaling, qui rapprochent les élèves de la nature tout en développant leurs compétences académiques. Il a également insisté sur la nécessité d'impliquer les communautés locales et de favoriser la collaboration entre élèves.
Son intervention a suscité de nombreuses questions de la part des enseignants sur la mise en œuvre de ces projets dans des environnements urbains ou à ressources limitées. « Explorez la nature en profondeur afin de mieux comprendre », a-t-il rappelé, relevant ainsi que l'essentiel réside dans l'adaptation des activités aux intérêts des élèves pour nourrir leur passion pour l'environnement.
L'éducation à l'environnement ne doit pas rester confinée à la salle de classe, elle doit sortir et s'enraciner dans la réalité locale
Face aux défis environnementaux actuels, comment mobiliser les jeunes pour « verdir » nos institutions ? Andrés Pablo Lemoine, responsable du programme pour à , a alors partagé des pistes pour inciter les jeunes à s’engager dans des projets environnementaux. En participant à des actions locales, même modestes, les élèves développent un sentiment d'accomplissement et d’appartenance. L’expert a suggéré de questionner les élèves sur l'origine des objets quotidiens et de réfléchir aux systèmes de production locaux ainsi qu’aux alternatives de consommation.
Les enseignants ont soulevé des questions cruciales, notamment que peuvent faire les enseignants dans la vie quotidienne de l’école pour sensibiliser les élèves à l'environnement ? Comment stimuler cet engagement et impliquer les familles et les communautés à un niveau local ? Des étapes encourageantes vers une mobilisation collective pour un avenir meilleur.
Rendez vos actions porteuses d'espoir, transformez cet espoir en actions concrètes et faites de l'espoir quelque chose d'actionnable
Dans cette perspective de mobilisation collective, Olivia Copsey, directrice de l’éducation à la , a mis en lumière la nécessité d'une approche globale pour transformer les écoles en établissements éco-responsables. Pour y parvenir, l'implication de tous les acteurs—gouvernance, méthodes pédagogiques, élèves et communautés locales—est cruciale. En confiant des rôles actifs aux élèves, notamment à travers des projets comme l’installation de potagers scolaires ou le tri des déchets, ceux-ci deviennent de véritables moteurs du changement.
Les enseignants ont également soulevé des questions sur les meilleures façons d’intégrer ces initiatives dans le programme scolaire tout en maximisant leur impact.
À cet égard, l’UNESCO s'engage à développer des normes de qualité pour les écoles vertes, un pas essentiel vers une éducation environnementale durable et efficace.
Développer des projets qui utilisent des compétences entrepreneuriales aide les élèves à acquérir des compétences essentielles
Dans le prolongement de ces initiatives pédagogiques, la question de l'accès à une information fiable s'impose comme un enjeu majeur, notamment face à la montée des fausses informations sur les questions environnementales. Notre dernière intervenante, Jay Ralitera, experte de l'UNESCO en É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô aux Médias et à l'Information (EMI) à Nairobi, a évoqué la désinformation croissante sur les réseaux sociaux, où la majorité des jeunes s'informent. Elle a clarifié les notions de désinformation, mésinformation et malinformation, mettant en lumière leur impact sur la compréhension des enjeux climatiques.
Parmi les solutions pour discerner l'information : vérifier la qualité des sources, privilégier les publications scientifiques reconnues, se méfier des contenus sensationnalistes et croiser les informations. Sur cette thématique, l’UNESCO soutient le développement du concept d’éducation aux médias et à l’information et l’importance de l’éducation au changement climatique. L’outil pédagogique développé par l'UNESCO peut également accompagner enseignants, éducateurs et élèves dans l'exercice de la vigilance médiatique.
Professeurs, participer au développement de l’esprit critique de vos élèves
Ainsi, la participation enthousiaste des enseignants à cette Masterclass a mis en lumière leur rôle essentiel dans l'éducation environnementale des jeunes. Ces deux heures d'échanges ont révélé un consensus fort : une approche collective, où enseignants, élèves et communautés unissent leurs forces, est la clé pour construire un avenir plus durable. Être créatif et flexible, donner le temps aux élèves de s'engager, cultiver leur pensée critique et encourager leur capacité à agir sont autant de pistes pour les accompagner sur le chemin du changement.
Cet événement a été réalisé à l’occasion de la COP16s, avec le soutien de et le support de .