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Citoyens responsables : formation des jeunes Leaders des partis politiques et de la société civile au Burundi

La Maison de l’UNESCO pour la Culture de la Paix au Burundi a organisé, du 14 au 19 juillet 2014 à Bujumbura, un Atelier national de formation des Leaders des Sections Jeunesse des partis politiques et de la société civile, en collaboration avec le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, l’Association pour la Promotion de la Fille Burundaise (APFB), l’Association des Scouts du Burundi (ASB) et le Réseau des Organisations des Jeunes en Action pour la Paix, la Réconciliation et le Développement (REJA). Des jeunes filles et jeunes hommes représentant 19 partis politiques ainsi que des jeunes leaders des associations et réseaux des jeunes ont répondu à ce rendez-vous du donner et du recevoir.

En cette période où se préparent les élections de 2015 au Burundi*, l’objectif était de renforcer les capacités des jeunes burundais, leaders d’opinion, pour en faire des « role models », disposés à dire non à la violence ; et de leur permettre de devenir de vrais acteurs de changements et de transformations sociales à travers leurs pairs afin de contribuer à la préparation d’élections libres, pacifiques et transparentes.

La formation était ancrée sur huit thèmes :

  • citoyenneté responsable ;
  • promotion et protection de la diversité des expressions culturelles ;
  • démocratie ;
  • éducation à la paix et aux droits humains ;
  • participation aux processus de prise de décision ;
  • bonne gouvernance,  lutte contre la corruption et les malversations économiques ;
  • élections libres, paisibles et transparentes ;
  • genre, perspective de paix et développement.

Cette formation a bénéficié de la présence de M. Félix Loïteohin Ye, Directeur du Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique centrale basé à Yaoundé (Cameroun), qui couvre dix pays dont le Burundi. Il était accompagné d’une équipe de spécialistes et de la chargée de la Maison de l’UNESCO pour la Culture de la Paix au Burundi également en charge du Programme Sciences humaines et sociales de l’UNESCO.

M. Félix Loïteohin Ye a coprésidé les cérémonies d’ouverture et de clôture de l’atelier de formation. Il a insisté notamment sur le fait que la politique doit rester une compétition d’idées et de programmes. « Il faut convaincre par la force des arguments et non par l’argument de la force. » Celui-ci et le Secrétaire permanent au Ministère en charge de la Jeunesse ont également rappelé le passage du Préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO prenant toute son importance dans le contexte de cette formation : « … les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. »

La formation par les pairs a été privilégiée afin que les jeunes parlent aux jeunes. Malgré leur jeune âge, les formateurs se sont acquittés de leur tâche avec brio. Les participants ont apprécié leur approche méthodologique active et participative usant comme stratégies : les jeux de rôle, les débats ou discussions de groupes, les études de cas, l’exploitation d’images suivie de synthèse, le brainstorming. Les témoignages sur les bonnes et les mauvaises pratiques provenaient des participants qui ont vécu, durant la formation, en totale harmonie malgré leurs différences de tous ordres. Il avait d’ailleurs été entendu dès le départ qu’aucune critique bienveillante ou malveillante à l’adresse du parti ou de l’association de son voisin ne serait tolérée.

Un film documentaire, produit par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en collaboration avec la société civile, a pu également éveiller la conscience des jeunes sur les méfaits de la corruption et de la mauvaise gouvernance et les a exhortés à briser le silence, dénoncer le mal d’où qu’il vienne : « Le changement commence  par chacun d’entre nous – Nous sommes tous concernés – Twese biraturaba. »

A la clôture de l’atelier, le Secrétaire Permanent au Ministère en charge de la Jeunesse et le Directeur du Bureau régional de l’UNESCO ont demandé aux jeunes de restituer les enseignements reçus non seulement au sein de leurs partis politiques et associations respectifs, mais également au sein de leurs communautés. Le représentant des participants a engagé ses pairs dans le message qu’il a livré en leur nom : « La formation que nous venons de suivre a fortement éclairé nos consciences. Nous avons eu l’occasion d’être formés et informés ; formés sur les attitudes à prendre dans certaines circonstances et informés sur les réalités de notre pays que nous ignorions pour la plupart. Nous avons été suffisamment préparés pour être de véritables apôtres de la paix dans tout le pays en général et dans nos organisations et partis politiques en particulier. »

Ces initiatives de formation des jeunes, permettant de les outiller à devenir de vrais acteurs de changements et de transformations sociales au sein de leurs communautés et dans tout le pays, vont se poursuivre à l’intérieur du pays et à travers d’autres activités du même type planifiées au niveau régional pour la région Centre Est, la région Sud, et la région Ouest.

Avec l’appui technique et financier de l’UNESCO, un module de formation sur ces thèmes a aussi été préparé en langue nationale avec le partenaire de mise en Å“uvre, le REJA. Son contenu a pu être amélioré en tenant compte des apports du Manuel de référence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour l’É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô à la Culture de la Paix, aux droits humains, à la citoyenneté, à la démocratie et à l’intégration régionale, paru en 2013.

Contact
Yvonne Matuturu, y.matuturu(at)unesco.org

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* Après plusieurs années de crises sociopolitiques, le Burundi s’est engagé dans un processus de recherche de la paix et de reconstruction. Ce processus, marqué par l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi signé le 28 août 2000 et un accord global de cessez-le-feu entre le Gouvernement et les mouvements armés, a permis aux protagonistes politiques de définir les principes consensuels d’un ordre politique, social et économique post-conflit et a abouti en 2005 au vote d’une nouvelle constitution et à la mise en place d’institutions démocratiquement élues de la base au sommet. C’est dans ce cadre que le Burundi a organisé les élections démocratiques de 2005 et de 2010 et organisera bientôt celles de 2015.