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60e anniversaire de la Convention de La Haye pour la Protection des biens culturels en cas de conflit armé

UNESCO, 14 mai 2014

Au cours des années récentes, le patrimoine culturel est devenu une cible systématique d’attaques et la victime de nombreux conflits régionaux comme ceux qui ont éclaté en Libye, au Mali, et en Syrie où nous approchons du point de non-retour dans la destruction du patrimoine culturel. Les sites du patrimoine mondial continuent à subir des dommages considérables et plusieurs d’entre eux sont utilisés à des fins militaires. Ces destructions ont des conséquences incalculables sur l’identité, la confiance et la cohésion sociale des peuples dont les effets se feront sentir à très long terme, pesant sur les efforts de réconciliation et de retour à la paix.

Les atteintes portées aux biens culturels, à quelque peuple qu'ils appartiennent, constituent des atteintes au patrimoine culturel de l'humanité entière. Elles entraînent des pertes souvent irréversibles pour les peuples qui vivent dans des zones de guerre, et pour toute l'humanité. L’UNESCO est déterminée à tout mettre en œuvre pour l’empêcher. Notre outil principal est la Convention de La Haye adoptée en 1954 et dont l’Organisation est dépositaire. C’est le seul accord international à vocation universelle axée exclusivement sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Il vise à prévenir la destruction, le détournement ou le vol de biens culturels. La protection des biens culturels est également assurée par le droit international coutumier. A l’occasion de l’anniversaire de l’adoption de la Convention La Haye, nous devons rappeler fermement ces principes et le besoin urgent de les mettre en œuvre.

La Convention de La Haye compte à ce jour 126 Etats parties. Parmi eux 103 sont liés par son premier protocole adopté il y a 60 ans. 67 Etats Membres ont ratifié le deuxième protocole adopté il y a juste 15 ans, et qui étend considérablement les dispositions de la Convention, fournissant un niveau de protection plus avancé et assortie de sanctions pour les violations graves commises à l'encontre des biens culturels. Un Comité intergouvernemental est également chargé de veiller à la mise en œuvre de la Convention. Depuis de nouvelles mesures, par la Cour Pénale Internationale ou le Conseil de Sécurité de l’ONU marquent une prise de conscience irréversible, qu’il faut traduire en acte.

La protection du patrimoine culturel, matériel et immatériel, est inséparable de la protection des vies humaines. Elle doit être une partie intégrante des opérations humanitaires et de construction de la paix. Les conflits armés actuels rappellent aussi l'importance des mesures préventives, du renforcement des capacités et de la sensibilisation en temps de paix. Cet objectif doit nous rassembler au-delà de nos différences et au-delà des frontières, car il exige de déployer davantage de ressources, et davantage d’audace. J’appelle tous les États à unir leurs efforts, à ratifier et à appliquer ces instruments juridiques essentiels. Notre patrimoine culturel est universel et nous devons le protéger ensemble.